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mardi, 12 septembre 2017

"L'Arabie saoudite, pays géniteur du radicalisme"

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"L'Arabie saoudite, pays géniteur du radicalisme"

VIDÉOS. Ancien haut fonctionnaire à la Défense, Pierre Conesa explique comment notre grand allié a diffusé son islam ultra-rigoriste dans le monde.

Propos recueillis par et Pauline Tissot
Ex: http://www.lepoint.fr

C'est un tabou français que Pierre Conesa tente de briser. Grande alliée (et argentier) de la France au Moyen-Orient, la richissime Arabie saoudite possède sa face sombre : soixante ans d'une diplomatie religieuse qui a exporté en catimini dans le monde entier son « wahhabisme », version la plus rigoriste et intolérante de l'islam sunnite, qui a inspiré les pires djihadistes d'Al-Qaïda comme de Daech. Ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense, Pierre Conesa s'est livré dans Dr. Saoud et Mr. Djihad* à une enquête passionnante et inédite sur les rouages de ce prosélytisme d'État adoubé à Paris comme à Washington. Des secrets explosifs sur le véritable géniteur du radicalisme sunnite.

Le Point.fr : Vous parlez de mensonge d'État à propos du 11 Septembre et du rôle de l'Arabie saoudite. Mais la récente déclassification des 28 pages polémiques n'a-t-elle pas dédouané l'Arabie saoudite ?

Pierre Conesa : La déclassification de ces 28 pages, quinze ans après le 11 Septembre, prouve qu'un certain nombre des auteurs des attentats ont été en contact avec des diplomates saoudiens et des familles proches de ceux-ci qui les ont logés et entretenus. Et puis il y a une évidence. Sur les dix-neuf terroristes du 11 Septembre, quinze étaient saoudiens. Or, le discours de George W. Bush en janvier 2002 consiste à accuser l'Iran, l'Irak et la Corée du Nord, alors qu'il n'y a aucun Iranien, aucun Irakien et aucun Nord-Coréen dans le groupe terroriste. De la même façon, les Saoudiens constituaient le plus gros contingent aux côtés des Afghans lors du conflit contre les Soviétiques dans les années 1980, et ils fournissent le plus gros lot de djihadistes étrangers à Daech aujourd'hui. C'est donc qu'il existe quelque part une matrice idéologique – le wahhabisme – qui explique aujourd'hui une grande partie des crises et des actes terroristes qui frappent la planète.


Pierre Conesa : « La diplomatie religieuse... par LePoint

Mais existe-t-il un lien direct entre le financement du djihad et l'Arabie saoudite ?

Le système saoudien est une sorte de soft power américain avec une multiplicité d'intervenants qui vont de la politique publique aux grandes fondations privées et aux universités islamiques : une conjonction d'acteurs qui permet toujours au pouvoir saoudien de prétendre qu'il n'était pas au courant. Et c'est vrai, car dans un pays où le budget du roi et celui de l'État ne sont pas vraiment séparés, on peut toujours prétendre qu'il existe quelqu'un aux intentions moins louables et dont les agissements ne sont pas connus du roi. Ainsi, lorsque les Américains ont mis en garde les Saoudiens sur le financement du terrorisme après le 11 Septembre, ils ont eux-mêmes listé 265 organisations dont il fallait tarir ou interdire l'activité ! Mais, d'après moi, le financement du terrorisme me paraît être un second problème. Parce qu'un attentat terroriste ne coûte rien. Les attentats du 11 Septembre n'ont coûté que 11 000 dollars et on estime qu'ils ont fait 40 milliards de dollars de dégâts entre effets directs et indirects. La question importante à mon sens est celle de l'idéologie.

En quoi l'idéologie saoudienne inspire-t-elle les terroristes ?

L'Arabie saoudite possède également un côté soviétique. Les Saoudiens ont formé à peu près 25 000 personnes à l'université islamique de Médine, qui est l'équivalent saoudien de l'université soviétique Lumumba, et qui diffuse une idéologie totalitaire : le wahhabisme, ou salafisme. Un théologien musulman français m'a dit un jour que le wahhabisme était la version la plus sectaire, la plus raciste, la plus antisémite, la plus homophobe, et la plus misogyne de l'islam. À la différence des autres universités islamiques dans le monde, les étudiants de Médine obtiennent des bourses, sont logés et entretenus, à la condition de retourner chez eux pour faire de la prédication, donc de la propagande, comme à l'époque des commissaires politiques de l'université soviétique Lumumba. D'après mes chiffres, 30 000 personnes ont été formées dans ces universités islamiques saoudiennes. On va les retrouver dans toute la bande sahélienne, au Mali, au Niger, en République centrafricaine. Chaque année, les Saoudiens dépensent 7 à 8 milliards de dollars pour leur diplomatie religieuse, soit autant que pour leur diplomatie de défense ! C'est à peu près deux fois plus que l'URSS à la belle époque.

Mais n'y a-t-il tout de même pas une différence entre le salafisme, qui est quiétiste, et le djihadisme ?

Pas à mon sens. Lorsque vous avez un discours raciste, antisémite, vous légitimez d'une certaine manière la violence. En France, on réprime les propos antisémites, racistes, sectaires. Or, en Arabie saoudite, vous avez une idéologie qui reprend exactement tous ces mots en la légitimant par la religion. L'étude qu'a faite Antoine Sfeir sur les manuels wahhabites est d'ailleurs extrêmement claire. Dans les programmes scolaires wahhabites, on n'apprend pas Freud, Marx ou Darwin, mais l'antisémitisme et la dénonciation des autres religions… On est dans le système de l'intolérance absolue. Vous préparez littéralement des citoyens à basculer tout à coup dans la violence, parce que vous estimez que les « mécréants », terme utilisé par les salafistes pour désigner les autres croyants, sont des individus de seconde zone. Pour moi, le salafisme quiétiste est une préparation psychologique à la violence.

Mais l'idéologie djihadiste n'est-elle pas un mélange de salafisme et de théories révolutionnaires des Frères musulmans ?

L'identité islamiste a été constituée par plusieurs mouvances qui ont justifié par différents propos le passage à la violence. Saïd Qotb, qui est souvent celui qui est cité comme le légitimateur de la violence, la concevait surtout contre les régimes arabes qui, d'après lui, se prétendaient musulmans mais n'appliquaient pas le Coran. Par la suite, il y a eu la justification du djihad contre les Soviétiques auquel nous, Occidentaux, avons nous-mêmes adhéré, puisqu'on pensait que les ennemis de nos ennemis ne pouvaient être que nos amis. Aujourd'hui, la défense de la terre de l'islam est légitimée par tous les théologiens, quelle que soit leur mouvance. Cela a été le cas après l'intervention américaine en Afghanistan, en Irak… Il y a donc eu un processus de légitimation progressive de la violence.

Comment expliquer ce conservatisme religieux en vigueur en Arabie saoudite ?

Il faut revenir au pacte originel entre Mohammed Ibn Saoud, patriarche de la dynastie Saoud, et l'imam ultraconservateur Mohammed Abdelwahhab, scellé en 1744, et qui est à l'origine du premier État saoudien. À cette époque, Abdelwahhab a utilisé le terme de djihad pour que les Saoud puissent conquérir le territoire d'Arabie contre les autres tribus. L'imam a également appelé au djihad pour lutter contre l'Empire ottoman. Ainsi, le djihad est-il constitutif de l'identité nationale saoudienne. Dès le départ, l'Arabie saoudite est un système à deux pieds, avec, d'un côté, la famille Saoud (la dynastie en place) et, de l'autre, le corps des oulémas (théologiens), dirigé par la famille al-Shaikh, c'est-à-dire les descendants d'Abdelwahhab. En échange du pouvoir, ceux-ci régissent la société saoudienne, ainsi que l'action extérieure du pays. Le problème est que les Saoudiens ont à plusieurs reprises sollicité les Occidentaux – des « mécréants » – pour défendre leur régime, que ce soit en 1979 lors de l'occupation de la Grande Mosquée de la Mecque (par des islamistes radicaux, NDLR) ou en 1991 lors de l'invasion du Koweït par Saddam Hussein. À chaque fois, les oulémas les plus radicaux sont montés au créneau pour dénoncer une « invasion de croisés » en terre d'islam. Pour se légitimer, le régime Saoud a donc obtenu des oulémas une justification théologique. En contrepartie, les religieux ont gagné plus de droits sur la société et la diplomatie saoudienne. En 1979, les gendarmes français du GIGN ont même été convertis à l'islam pour libérer la Grande Mosquée des étudiants islamistes radicaux qui dénonçaient la corruption du régime ! On voit ici résumée toute l'hypocrisie du système saoudien. En Arabie saoudite, c'est « la violence ailleurs, mais touche pas à mon prince ».

Comment l'Arabie saoudite a-t-elle procédé pour exporter le wahhabisme ?

Outre la formation d'imams étrangers dans ses universités, l'Arabie saoudite s'est appuyée sur des organisations religieuses. C'est notamment le cas de la Ligue islamique mondiale, créée à l'époque de Nasser. Ce leader arabe possédait un discours très critique à l'égard des pays du Golfe et brandissait le panarabisme. En réaction, l'Arabie saoudite a prôné le panislamisme, dont le vecteur porteur a été la Ligue islamique mondiale. Il s'agit d'une ONG, toujours dirigée par un Saoudien, qui porte une conception wahhabite de l'islam, et dont les financements sont très opaques. Sous le couvert de la défense des musulmans et de la construction de mosquées, la Ligue islamique mondiale a souvent été le faux nez de l'action saoudienne à l'étranger. Or, l'Arabie saoudite étant un pays allié combattant à l'époque la « laïcité » soviétique, l'Occident a laissé faire.

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L'Arabie saoudite est-elle, comme on peut l 'entendre, à l 'origine de la création de Daech ?

Pas du tout. L'Arabie saoudite n'a pas créé Daech. En revanche, elle a créé le salafisme, qui en est le géniteur. D'ailleurs, les deux régimes décapitent tous deux massivement en public, et détestent les chiites. Lorsque Abu Bakr al-Baghdadi proclame le califat, il conteste directement les Saoud. Car ces derniers, s'ils se sont toujours autoproclamés serviteurs des lieux saints, n'ont aucune légitimité par rapport à la dynastie du Prophète. Ainsi, lorsqu'un individu comme al-Baghdadi s'autoproclame calife, il rétrograde de fait les Saoudiens. Voilà pourquoi les Saoud sont aujourd'hui dans la concurrence, et non dans la confrontation, avec Daech. C'est-à-dire qu'ils veulent délégitimer l'État islamique en montrant qu'ils sont les meilleurs défenseurs de la cause sunnite. Et donc en réprimant davantage qu'eux les chiites.

Comment expliquer qu 'un pays aussi conservateur soit notre meilleur allié au Moyen-Orient ?

En Occident, on nous rappelle sans cesse que ce pays est notre ami, ainsi que notre meilleur client, et il existe une sorte de tabou dans la critique de l'Arabie saoudite. Or, j'estime que nos intérêts commerciaux ne doivent pas primer la sécurité de nos concitoyens. Il est d'ailleurs intéressant de noter que cela fait vingt ans que l'on nous parle d'une prévision de dix milliards de dollars de contrat avec le royaume. Or, cela ne reste que de la prévision. Certains contrats se réalisent, d'autre pas. Mais cela ne peut être en aucun cas le raisonnement d'une stratégie diplomatique dont les effets sécuritaires sont aussi dramatiques que ceux que l'on connaît aujourd'hui. Pendant des années, on leur a vendu des armes, qu'ils n'ont jamais utilisées… jusqu'à la guerre au Yémen (depuis mars 2015), où l'on constate leur absence totale de retenue en ce qui concerne les dommages collatéraux. Entre le radicalisme chiite et le radicalisme sunnite, nous n'avons pas à choisir. Or, nous l'avons fait.

Pourquoi les Saoudiens ne sont-ils pas davantage impliqués dans la coalition contre Daech ?

En effet, dès qu'ils sont intervenus au Yémen, l'Arabie saoudite et les autres pays arabes ont retiré tous leurs avions de la coalition contre Daech. Pourquoi l'Arabie saoudite a-t-elle mobilisé toute son aviation au Yémen, qui n'est pourtant pas sa menace principale ? Comment expliquer que nous, Occidentaux, sommes les seuls aujourd'hui à combattre l'État islamique ? Aujourd'hui, nous avons du mal à définir qui est notre ennemi. Notre ennemi, c'est le salafisme, dont Daech est une application pratique. Mais le géniteur, le docteur Frankenstein, c'est l'Arabie saoudite. Et nous sommes dans la position schizophrénique où l'on combat le radicalisme tout en protégeant son géniteur. Or, dans le roman de Mary Shelley, le monstre disparaît avec son créateur.

* "Dr. Saoud et Mr. Djihad : la diplomatie religieuse de l'Arabie saoudite" est paru aux éditions Robert Laffont.

vendredi, 08 septembre 2017

La Birmanie confrontée à un djihad d'inspiration américano-saoudienne

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La Birmanie confrontée à un djihad d'inspiration américano-saoudienne

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

La Birmanie ou Myanmar est un pays d'Asie du Sud-Est continentale ayant une frontière commune avec le Bangladesh, la Chine, l'Inde, le Laos et la Thaïlande. Elle est bordée par la mer d'Andaman au sud et par le golfe du Bengale au sud-ouest, avec environ 2 000 kilomètres de côtes au total.

Le pays a connu dès les temps les plus anciens de l'hominisation, soit 400.000 ans, la présence de l'Homo erectus utilisateur d'outils et celle de ses successeurs. Une suite compliquée d'influences et d'Empires, non résumable ici, s'y sont disputés le pouvoir depuis l'an 1.000. Il suffit de savoir que la colonisation britannique, attirée par la position stratégique du pays et ses considérables ressources et réserves naturelles, après plusieurs échecs, avait réussi en 1886 à faire de la Birmanie une composante de l'Empire britannique. Les Birmans sont en très grande majorité bouddhistes.

La Birmanie a été une dépendance de l'Empire jusqu'à 1937. La capitale en était Rangoon. A cette date, sous la pression incessante des nationalistes birmans, il a acquis le statut de colonie britannique distincte. Envahie par le Japon au début 1942, la Birmanie avait pris le parti de ce dernier. L'homme politique indépendantiste Ba Maw a dirigé un gouvernement pro-japonais entre août 1943 et mars 1945. Des combats incessants entre les militaires américains et et les birmans indépendantistes ralliés aux Japonais ont ravagé le pays jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Malgré leur succès militaires, les Britanniques et les Américains n'avaient pas pu à cette date refaire de la Birmanie la quasi-colonie qui auraient voulue. Ils ont officiellement renoncé à cet objectif devant les résistances des indépendantistes et l'insécurité en découlant. Le 19 juillet 1947, le pays est devenu indépendant,puis a quitté le Commonwealth le 4 janvier 1948 . Le premier ministre U Nu y a instauré une démocratie dite officiellement « parlementaire ». Mais le pays a connu depuis 1962 une série de régimes autoritaires militaires, qualifiés de dictatures militaires par les Occidentaux. Ceux-ci avaient surtout le tort de vouloir résister militairement aux oppositions suscités et financées par les Etats-Unis. Ils avaient aussi le tort de se tourner vers l'URSS, relativement favorable aux indépendantistes.

De 1988 à 2011, la Birmanie a été officiellement dirigée par un pouvoir militaire, qualifié de « junte » par les Occidentaux, qui s'était nommé Conseil d'État pour la paix et le développement. Celui-ci a laissé la place en 2011 à un pouvoir civil dirigé par l'un de ses anciens membres. Il a incontestablement imposé une relative libéralisation s'inspirant des principes de la démocratie occidentale, mais le poids de la hiérarchie militaire est resté prépondérant dans les faits.

La  libéralisation du pays qui s'est confirmée depuis a conduit l'Union européenne et les États-Unis à suspendre ou lever en 2012 l'embargo qu'ils imposaient au pays depuis les années 1990, exception faite des ventes d'armes. Mais les Occidentaux, poussés par les Etats-Unis qui n'avaient jamais renoncé à mettre le pays sous leur influence directe, n'ont cessé de susciter des oppositions internes au pouvoir Birman.

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Pourtant, aux élections législatives de novembre 2015 , la National League for Democracy (NDL) d'Aung San Suu Kyi avait remporté une écrasante victoire sur le Parti de l'union, de la solidarité et du développement (USDP) du président Thein Sein. Lors de l'élection présidentielle du 15 mars 2016, Htin Kyaw, un proche d' Aung San Suu Kyi, a succédé à Thein Sein . L'emblématique Aung San Suu Kyi est devenue "ministre du conseil d'État", nouvelle fonction qui s'apparente à un premier ministre sans grandes responsabilités. Tous deux entendent désormais poursuivre la transition démocratique pacifique. Il reste qu'ils demeurent sous la tutelle des militaires, qui n'entendent pas laisser la Birmanie devenir une sorte de colonie américaine, comme le voudrait Washington. Ils ont raison de se méfier car, selon la politique classique du « regime change », ce dernier encourage tous les opposants, éventuellement armés, qui pourraient créer des difficultés au gouvernement de Naypyidaw (la capitale depuis 2005).

Malgré cette transition démocratique, la Birmanie reste présentée par tous les médias occidentaux comme une dictature. La capitale est décrite comme une « ville-fantôme ». Il y a du vrai dans ces descriptions, mais il faut bien voir que sans les ressources d'une puissance militaire, la Birmanie aurait été envahie et défigurée par les intérêts américains. On peut à cet égard comparer le régime birman à celui de la Corée du Nord. Il leur faut préserver leur indépendance et leur singularité par tous les moyens.

Les Rohingya

C'est en tenant compte de cet historique, sur lequel l' « Occident » se garde bien de faire la lumière, qu'il faut étudier les efforts faits par certains musulmans Rohingya pour se rendre indépendants du pouvoir central en s'appuyant ce faisant sur les moyens généreusement consentis par les Etats-Unis, en dollars et en mercenaires, afin de provoquer une crise de régime.

arakan.gifLes Rohingya, descendants lointains de commerçants et de soldats arabes, mongols et turcs, se sont convertis à l'Islam au 15e siècle, alors qu'à l'époque la région était un État vassal du Bengale. Des colonies musulmanes existent en Arakan (Rankine ou Rakhine) depuis la venue des Arabes au 8e siècle. Les descendants directs des colons arabes vivent au centre de l'Arakan près de Mrauk U et de Kyauktaw.

De 1824 à 1826, lors de la première guerre entre l'empire britannique et la Birmanie, les Rohingyas étaient supplétifs dans l'armée britannique et considérés comme des traitres par les indépendantistes birmans. Après la Seconde guerre mondiale, ils soutiennent de nouveau les Anglais face aux Birmans. En 1948, comme rappelé ci-dessus, la Birmanie retrouve son indépendance et les Rohingyas sont alors rejetés voire persécutés, au regard des critères de la démocratie occidentale.

L'arrivée des Rohingya en Birmanie à la fin du 19e siècle est, en grande partie, liée à la politique d'immigration encouragée par l'administration coloniale durant la période du régime colonial dit Raj britannique, ceci afin de les employer comme main d'œuvre bon marché dans les exploitations agricoles. La majorité d'entre eux vit dans l'État actuel d'Arakan (dont ils forment environ la moitié de la population), séparés de la Birmanie proprement dite par l'Arakan Yoma (voir carte). Leurs effectifs globaux sont d'environ 800.000 personnes.

Ils ont fui massivement vers le Bangladesh, en 1978 tout d'abord, puis en 1991-1992 pour échapper au gouvernement birman. ce qui a ainsi amené plusieurs centaines de milliers d'entre eux à rester confinés dans des camps de réfugiés au Bangladesh. Dans les deux cas, la question centrale est liée au fait que le gouvernement birman considère que les Rohingya sont en grande partie des immigrants clandestins et leur refuse toute citoyenneté, alors qu'eux-mêmes s'appuient sur le fait que leur présence dans la région remonte avant son rattachement à la Birmanie. Ils ont incontestablement subi quelques violences « ethniques » et religieuses de la part des majorités birmanes bouddhistes.

Ceci dit, les gouvernements et les opinions occidentales, toujours à l'affut de ce qui pourrait déstabiliser le gouvernement birman, avaient donné un écho excessif à ces violences. Human Rights Watch, à l'unisson avec le président « musulman modéré » turc Erdogan, avaient appelé l'Occident au soutien des musulmans Rohingya « persécutés ». Les gouvernement occidentaux, qui partout ailleurs combattent le terrorisme musulman, ont décidé d'encourager, voire susciter, des mouvements insurrectionnels djihadistes en lutte contre le gouvernement de Naypyidaw.

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Les acteurs derrière cette insurrection Rohingya sont aujourd'hui, outre les services américains, l'Arabie saoudite et les royaumes arabes sunnites. L'Arakan est en effet appelé à jouer un rôle important dans les projets chinois dits One Belt One Road Initiative, OBOR, dont il constituera le débouché vers l'océan Indien et où des investissements chinois importants sont prévus. Des pipe-lines de la côte birmane vers la Chine permettront les importations chinoises de pétrole en évitant le Détroit de Malacca et la mer de Chine méridionale ou la marine américaine renforce constamment sa présence.

Un djihad Rohingya ?

Les Américains et les Saoudiens ont donc cherché à susciter un djihad Rohingya susceptible de mettre en difficulté les projets chinois. Pour cela, récemment, ils ont encouragé un mouvement insurrectionnel dit Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA) dirigé par un certain Ataullah abu Ammar Junjuni, agitateur djihadiste provenant d'une communauté Rohingya présente au Pakistan et ayant vécu récemment en Arabie saoudite.

Selon le journal pakistanais Dawn (voir https://www.dawn.com/news/amp/1165299 ), les Rohingya sont plus de 500.000 à Karachi et la région, où ils forment une communauté islamique très agressive, au contraire des Rohingya de Birmanie. Le Pakistan et l'Arabie Saoudite les ont utilisés pour conduire en 2016 différents actions anti-birmanes à la frontière de ce pays. Les populations bouddhistes de l'Arakan ont eu de nombreux morts à la suite de ces attaques. Les terroristes ont ensuite attaqué plus de 30 postes militaires et de police birmans, tuant environ une douzaine de policiers. Le gouvernement birman a réagi de sa façon habituelle (et attendue), en incendiant des villages musulmans susceptibles d'abriter des terroristes.

Comme attendu également par la conspiration américano-saoudienne, des populations Rohingya ont fui en grand nombre vers le Bangladesh, tandis que les populations bouddhiste se réfugiaient dans la capitale de l'Arakan. Seules les premières ont attiré l'attention de l'opinion occidentale.

On peut penser cependant que ces mouvements de populations et les accusations portées contre le pouvoir Birman dans les médias occidentaux ne remettront pas en cause les projets birmano-chinois autour de l'OBOR. Les intérêts en cause sont trop importants pour que le gouvernement birman laisse fuir cette opportunité, en cédant à des provocations américano-saoudiennes prenant en otage les musulmans birmans.

Neocons Are About to Run Amok

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Neocons Are About to Run Amok

Trump has made a deal with the devil; neocon foreign policies in return for backing on the domestic front

In the past few days, it became quite clear to me that Donald Trump made a deal with the Neocons in Washington. He traded part of his domestic agenda for ceding control of foreign policy to the D.C. establishment.

It’s obvious when you connect the dots. Signing the sanctions bill, the non-shift in Afghanistan policy, the tit-for-tat diplomatic aggression with Russia, weapons to Ukraine, etc.  I’ve written extensively about this. Graham is suddenly touting his Obamacare replacement bill.

But, taking Graham at his word what this means is that the whole repeal vote was nothing more than a setup, because in no way could they have put this together in the last few weeks.

Therefore, this was held back from Trump and the rest of Congress for the purpose of finalizing a number of foreign policy initiatives that Trump was hostile to, namely expanded sanctions on Russia and Iran and a troop surge in Afghanistan.

Remember, Graham said after Trump’s Afghanistan speech (cribbed almost verbatim from previous speeches made by National Security Advisor Gen. H. R. McMaster) that he was finally proud of his President.

These moves make sense only if you realize that Lindsay Graham and John McCain ran an operation on Trump that was all about regaining control of foreign policy at any cost. And the costs were enormous.

It goes farther than Obamacare. We’re talking tax cuts now. Graham also withheld crucial information about former FBI Director James Comey’s conduct during his investigation into Hillary Clinton’s email server last year.

And this may give Trump enough room to cut a deal with the GOP to pardon Julian Assange to corroborate Hillary’s crimes as Secretary of State. And all of that, in the end, is to the good. I’ll believe it when I see it but there’s the strong chance that a number of prominent people from the Obama administration and the DNC could wind up in jail.

Neutering Trump

Now, that said, none of that is important. Because what is important is Trump’s neutering as a change agent for foreign policy. You can disagree with me all you want but I do believe Trump was sincere in his desire to change the course of U.S. policy in Central Asia and Europe.

If he wasn’t then the U.S. ‘Deep State’ wouldn’t have been so apoplectic at his election. They wouldn’t have spent so much political capital in trying to rein him in. As that nexus, Trump has served us valuably.

Because now these people have been unmasked as to just how vile and depraved they truly are to a huge swath of the American public.  Trump, like Putin in Russia, will be able to play the victim card here. He’ll be able to say that this is all an external attack on him by traitors in the GOP.

He can still go to his base and weakly sell the Neocon’s agenda because that’s part of the deal.

But, it will ring false.

And very few in the base will believe it.

Moreover, many of them will gladly take tax relief and Obamacare repeal (or do I repeat myself?) for a few more thousand troops in Afghanistan and open conflict in Ukraine. Sad to say, but all politics stops at the water’s edge here in the States.

So, Trump will stump for reformers. He’ll focus on domestic improvements. And he’ll let them own foreign policy. Most Americans simply don’t care. And the GOP handing him domestic wins (which are necessary) plays to his long-term survival.  Remember Reagan.

Trump is not about to go to bat for Jeff Flake in Arizona. He’ll take the wins handed to him and play them for what they are worth while looking to the mid-terms and beyond.

Because if Lindsay Graham and John McCain think the old-guard, “uniparty” GOP leadership will survive the next three years, they are kidding themselves. The visceral hatred of these men here in the U.S. is beyond palpable.

What happens next, unfortunately, is not good.  We will have to suffer another couple of years of insane foreign policy from Washington. Russia will be treated like the world’s biggest leper colony while Putin, Xi and the rest of the opposition make strategic moves to divest themselves of Washington.

The Neocons will lash out everywhere. In fact, they are doing so right now. Winning makes you sloppy. Simply note the desperation of Israeli Prime Minister Netanyahu in the past two weeks to see how things are changing now that Syria is effectively settled.

Things are not as bad as they seem. Because with the military effectively running foreign policy in the White House there is little chance of a major war. This is the difference between having men who have seen battle making policy and those who only dream of it.

And when push comes to shove and Graham et.al. push too far, I have faith that Putin will step up and force the issue to its crisis, like he did in Syria multiple times. And that’s how this insanity ends. But, that’s not today.

Today, they will run amok to the detriment of us all.

Reprinted from Russia Insider.

jeudi, 07 septembre 2017

Terrorisme : « le doigt et la Lune »...

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Terrorisme : « le doigt et la Lune »...

par Caroline Galactéros

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur son site Bouger les lignes et consacré à la façon dont l'Europe refuse de faire face à la menace islamiste. Docteur en science politique et dirigeante d'une société de conseil, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et publie régulièrement ses analyses sur le site du Point et sur celui du Figaro Vox.

Terrorisme : « le doigt et la Lune »

La terreur ne prend pas de vacances. Levallois-Perret, Marseille, Barcelone, Cambrils, Turku, jusqu'à Surgut en Sibérie… Les plages se vident, les enfants font leurs cartables et taillent leurs mines pour apprendre, grandir, aimer la vie et les autres…, tandis que les islamistes affûtent leurs poignards, bourrent leurs sacs à dos d'explosifs, se ceinturent de Semtex ou de pâte à modeler, louent des camionnettes ou empruntent des voitures pour les détruire. Chacun va donc faire ses devoirs et les services de police et de renseignement feront ce qu'ils peuvent – ce qui n'est pas rien mais ne peut tout –, modernes Sisyphes d'un monde occidental qui s'étourdit dans le déni. Combien d'attentats déjoués en vérité ? Combien à venir ? Doit-on s'y habituer, comme certains responsables politiques osent nous y inviter, comme on accepte sans broncher qu'un cambriolage ait lieu en France toutes les deux minutes ?

Le terrorisme « fait-il partie de notre vie », chacun devant vaquer à ses affaires dans une indifférence désabusée, espérant échapper aux prochaines rafales par des calculs de probabilité rassurants ? Croit-on sérieusement qu'en ignorant le défi qui nous est lancé, en le minorant, en réduisant la menace à des passages à l'acte d'individus psychiatriquement atteints – dans un tiers de cas nous répète-t-on désormais à l'envi –, on va faire disparaître la menace et lasser l'adversaire qui nous laissera en paix ? L'accent mis sur la maladie mentale est une inquiétante défausse. Cette tentation du politique grandit à mesure que se manifeste l'ampleur du phénomène et que monte le sentiment d'impuissance des pouvoirs publics.

Que des individus fragiles ou même malades agissent de manière mimétique par rapport au modus operandi des terroristes, certes, mais 120 bonbonnes de gaz ont été retrouvées en Espagne pour faire exploser la Sagrada Familia et d'autres monuments ! Ce sont désormais les symboles les plus éclatants de la chrétienté en déroute qui sont ciblés en Europe même, et non plus seulement dans le lointain Orient. Ce sont les dirigeants européens qui « sont dans le gaz » ! À moins que leur calcul implicite ne soit plus cynique encore : notre mode de vie, le choix de nier les problèmes pour ne pas devoir les traiter, suppose un certain ratio de pertes humaines, en quelque sorte incompressible, qu'il faut accepter et faire admettre d'une manière ou d'une autre à nos concitoyens, « parce que nous le valons bien » et qu'on s'en sortira... Fermez le ban.

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Une guerre que nous ne voulons pas voir

Refusons cette coupable inhibition. Prenons nos responsabilités. La première d'entre elles est la lucidité : chaque attentat n'est pas l'expression d'une violence exceptionnelle, incompréhensible voire inévitable, mais scande une étape sanglante supplémentaire dans une guerre qui nous a été déclarée et que nous ne voulons pas voir.

On ne fait d'ailleurs pas davantage le lien – sans être taxé de racisme ou d'islamophobie primitive – entre cette « problématique sécuritaire », qui rythme désormais tragiquement notre quotidien, et la vague migratoire qui inonde l'Europe, gonfle en silence, charriant dans son écume d'innombrables malheureux, mais aussi moult individus dangereux, et des centaines de milliers d'autres dont on sait très bien qu'ils sont en train de faire changer notre continent de nature… et de culture. Réfugiés économiques ou politiques, migrants, demandeurs d'asile, légitimement fondés à venir en Europe ou pas, est-ce finalement la question ? Évidemment non.

Cet exode massif programmé n'est pas le fruit d'un odieux « complot » mais celui d'un enchaînement de circonstances, d'intérêts, et aussi de (nos) décisions politiques folles. Il est surtout une calamité que chacun pressent, mais que nul n'ose dénoncer sans honte et surtout sans s'exposer à la vindicte « d'élites » confites dans l'aveuglement et la repentance délirante… Nos politiques, pour la plupart complaisants et démagogues, pratiquent l'omerta trans-partisane et refusent de traiter sérieusement cet immense péril. Eux aussi espèrent passer entre les gouttes jusqu'au prochain scrutin… Et puis, s'ils devenaient courageux, il leur faudrait encourir l'opprobre du chœur des vierges aux yeux crevés et l'impopularité immédiate, se montrer durs, forcément injustes, oser traiter des nombres et non plus des destins particuliers, imposer des devoirs et restreindre des « droits », traiter « le local » avant « le global », le national avant l'universel. Pas très valorisant ni valorisable électoralement parlant. Il leur faudrait surtout cesser d'invoquer l'Europe, dont chacun sait qu'elle ne peut rien, car elle n'est que la somme des volontés de ses États membres… et donc de leur absence. Aussi préfèrent-ils maquiller le danger manifeste en aubaine pour l'emploi ou la diversité…

En plein délire, en plein déni

On nage donc en plein délire et surtout en plein déni. Même Angela Merkel, maîtresse de l'Europe au grand cœur, réalise désormais amèrement le prix de sa naïveté. R. T. Erdogan vient de lui donner une cinglante leçon d'ingérence et poursuit son chantage à l'ouverture des vannes migratoires. Cela lui a rapporté beaucoup déjà. Désormais, il va plus loin encore. La chancelière critique l'évolution autocratique de son pouvoir et renvoie l'intégration de la Turquie dans l'UE aux calendes grecques ? Il appelle publiquement contre elle les Turcs d'Allemagne à ne pas voter pour la CDU ou ses alliés dans quelques semaines. Cela ne changera probablement pas sensiblement l'issue du vote. Certes, mais il y a plus de trois millions de Turcs en Allemagne et c'est là encore voir la paille et non la poutre. Car le signal est limpide : les communautés musulmanes d'Europe sont devenues, bon gré mal gré, les vecteurs d'une entreprise de déstabilisation progressive du Vieux Continent aux fins de sa submersion politico-culturelle et de sa subversion idéologico-religieuse. Ces chevaux de Troie, activés par d'habiles leaders d'influence locaux ou lointains, peuvent à tout moment prendre le mors aux dents et jeter à terre leurs piètres cavaliers sans éperons ni étriers.

Rappelons, pour éviter tout malentendu ou procès d'intention, que les Français de confession musulmane sont dans leur immense majorité les cibles, les otages, les victimes d'une instrumentalisation politique extérieure, exactement comme les populations civiles d'un pays en guerre. Ils sont la matière première semi-consciente d'une entreprise globale de subversion d'un ordre ancien qui se structure dans l'indifférence générale. Le gros de ces populations est pacifique, travaille, et pratique (ou pas) un islam modéré, c'est-à-dire compatible avec les lois de notre République. Car la question n'est pas, rappelons-le aussi, d'adapter la République aux religions et communautés présentes sur le sol français, mais de définir la marge possible d'expression et de pratique de ces religions dans la seule mesure où elles ne remettent pas en péril les lois, pratiques et équilibres de la République ni la cohésion nationale, et cela dans le respect du cadre historico-politique d'un pays d'histoire et de culture chrétiennes multiséculaires. En toute rigueur, cela suppose, très spécifiquement pour l'islam, qui est par essence un système politico-religieux holistique et ne reconnaît pas la primauté de la loi des hommes sur celle de Dieu, une réforme intellectuelle sérieuse (sur le plan de l'exégèse même du Coran) et en tout cas une constriction, une compression du domaine légitime et légal d'expression et d'observance de la foi musulmane en France.

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Plus immédiatement encore, cela impose aux autorités françaises d'exiger des représentants des Français musulmans (et non des « musulmans de France » !) un grand « ménage » dans les mosquées et les associations et de les appuyer dans cette œuvre de salut public, afin de nous débarrasser de tous les imams salafistes et agents prosélytes prêcheurs de haine et de régression. Car c'est en ces lieux, où se mêlent ignorance, ingérences et pressions extérieures, que s'exprime le rapport de force politico-religieux et que l'on sent la volonté de faire progressivement plier la République devant le poids démographique et électoral croissant d'une communauté de plus en plus réduite à son identité confessionnelle. Or, là est le drame. Car la confessionnalisation de la violence politique, que l'Occident a sciemment encouragée notamment depuis le tournant du siècle, gangrène désormais le monde entier et a transformé, en France, des parents inoffensifs et travailleurs, des enfants revendicatifs et des petits-enfants remplis de haine envers leurs pays nourriciers en une arme à double détente par destination.


Confessionnalisation

Pour en revenir à l'attitude de la Turquie, l'appel du néo-Sultan à la désobéissance civique et surtout à l'obéissance à une appartenance communautaire politico-religieuse supérieure transcende l'autorité du pays d'installation et la méprise ouvertement. Cela se passe aujourd'hui en Allemagne. Mais il y aura d'autres appels. Car il sera de plus en plus facile d'activer ces masses humaines globalement insérées, mais en fait désincarnées de la chair nationale d'États en décomposition, et de les mobiliser contre leurs pays d'accueil au service d'un dessein plus vaste. Dans les mosquées ou sur les réseaux sociaux. Question d'opportunité, de mûrissement communautaire et d'affadissement perçu de la volonté d'appareils d'États déliquescents et craintifs.

Cela rappelle fortement une autre situation, celle de la Bosnie-Herzégovine en 1991, avec l'instrumentalisation tragique de la nationalité confessionnelle des « Musulmans de Bosnie » (avec un grand M), invention de Tito en 1968 pour mieux dominer Serbes et Croates en introduisant un troisième larron dans leur face à face conflictuel. Rebaptisés « Bosniaques », majoritaires en nombre par rapport aux catholiques croates et orthodoxes serbes, les Musulmans de Bosnie (« ethniquement » serbes ou croates !) virent dans l'implosion de l'ancienne Fédération yougoslave – après celle de l'URSS et la réunification allemande – l'occasion inespérée d'une émancipation politique et d'une domination communautaire sous le couvert de conquête démocratique. On connaît la suite…

La confessionnalisation de la revendication politique, économique et sociale est un engrenage extrêmement dangereux. Le jour venu, en France, en Allemagne ou ailleurs en Europe, ceux qui n'ont pas même encore conscience de cette part de leur identité, quand on leur intimera l'ordre de choisir, pourraient adopter tout naturellement cette forme de « nationalité sans nation », conforme à ce qu'est l'Islam, un système politico-religieux total. Des voisins vivant jusque-là en bonne intelligence autour d'un socle national laïque commun se définiraient alors tout à coup autrement, comme des ennemis prêts à se déchirer. Impossible, improbable ? Délirant ? À voir. Ou plutôt à ne pas voir. Nous devons conjurer ce péril terrifiant, cette dynamique destructrice et faire en sorte que ceci n'arrive pas.

Que faire alors ? Au moment crucial de poser un diagnostic, il faut prendre garde à un leurre redoutable : le « discours d'expert » sur le terrorisme. Il a évidemment ses vertus : il cherche des explications - souvent des excuses -, décompose les modus operandi, fait des liens, remet en perspective, essaie d'anticiper. Il permet aussi d'expurger une frayeur et un dégoût qui nous saisissent devant le caractère apparemment irrationnel, indiscriminé, injustifiable des cibles de ces « voyous barbares », brebis égarées de la mondialisation transformées en « loups solitaires » ou en meutes morbides. Mais ce discours coupe aussi artificiellement le symptôme du mal. Il fait comme si le terrorisme était un phénomène en soi, qu'il suffisait de bien analyser et de combattre pour le circonscrire et l'éradiquer. Comme dans un jeu vidéo.

Or, il faut s'interroger : ces brebis sont-elles égarées ou, au contraire, se sentent-elles (re)mises sur La Voie ? C'est la vraie question. Celle qui nous gêne tant, nous terrifie même, car elle met en échec tout notre référentiel. On leur a, dit-on, « lavé le cerveau », pour les lancer, décérébrées et désespérées, contre d'innocents civils ou des représentants de l'autorité, pour faire trembler dans les chaumières et provoquer la sidération progressive d'une nation qui se défait et sa paralysie avant sa reddition ultime. Est-ce si sûr ? N'est-ce que cela ? Ne peut-on penser que ces individus, pour la plupart, s'engagent en toute connaissance de cause dans un combat en fait très cohérent à leurs yeux, qui leur paraît absolument valable et louable ? Ils échappent, par leur sacrifice (le don de leur vie biologique), à la confusion que nos démocraties hyper-individualistes ont opérée entre vie et existence. La vie, tout à la fois souffle et commandement divin, traverse les corps et les justifie, inscrit l'individu dans un dessein transcendant, appelle comme un salut sa mort terrestre au service d'une cause, d'un sens, et le démarque ainsi des « infidèles » prisonniers d'une « existence » réduite à leur pure matérialité biologique et surtout à un matérialisme déspiritualisé… C'est là, on en conviendra, une puissante réponse à la perte de repères spirituels et moraux que fait subir la modernité occidentale à ses enfants les moins aptes à la mobilité mentale et sociale.

Mais en Occident, nous confondons depuis longtemps déjà vie et vivant. C'est précisément ce que l'on appelle la modernité. Nous sommes de ce fait quasi incapables de reconnaître une quelconque validité à un tel « délire ». Car il défie notre idole absolue : « le progrès », essentiellement technique et technologique, entré désormais en complète symbiose avec le marché. Admettre que ce que nous considérons comme un « égarement » régressif et pathologique dans l'acte terroriste est, aux yeux des acteurs de cette terreur, l'aboutissement d'une quête spirituelle que le monde d'ici-bas ne peut assouvir nous est proprement impensable. Car cela revient à admettre que certains individus, élevés au bon lait de la modernité occidentale et souvent loin de toute misère sociale ou intellectuelle, rejetteraient en toute connaissance de cause et en bloc les étalons lumineux de l'Occident consumériste. Un Occident qui se prétend toujours référent ultime du progrès humain, veut éradiquer toute idée même de mystère ou de destinée, et vogue désormais béatement vers les rivages prometteurs du transhumanisme, sa nouvelle idole, bien décidé à remettre Dieu à sa place pour offrir tout seul l'immortalité et l'omniscience à l'homme…

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Attention ! Que l'on me comprenne bien ! Je ne justifie évidemment rien. C'est exactement l'inverse. Tout combat commence par l'évaluation froide et la plus ouverte possible de l'adversaire. Notre difficulté est que nous sommes incapables d'une grille de lecture lucide sans autocomplaisance. La « conversion du regard » indispensable pour comprendre le fonctionnement de l'autre (non pour l'excuser) nous est inaccessible. Car nous confondons les deux et nous nous fermons intellectuellement de peur d'excuser l'inexcusable en comprenant. Or, le fait de considérer comme de simples fous déséquilibrés ou délirants les auteurs d'attentats nous prive d'un regard à la mesure de la menace que leur élan destructeur fait peser sur notre monde développé.

Ces individus ne versent pas dans le salafisme parce qu'ils sont mal insérés socialement ou économiquement dans nos sociétés. On peut être pauvre, marginalisé ou inculte sans prendre les armes pour égorger son prochain. La source de l'islamisme violent et de son expression terroriste n'est donc pas sociale (chômage, désinsertion, etc.), pas plus qu'elle ne relève du dérèglement mental ou de « l'égarement » religieux. Elle est PO-LI-TIQUE ! Le religieux est ici massivement instrumentalisé, avec un franc succès, auprès de ses cibles (les masses musulmanes) comme auprès de ses victimes (les populations non musulmanes et les systèmes politiques des États ciblés). Il sert de leurre à une offensive géante qui essaime de manière virale dans des esprits fragiles ou structurés. Une offensive politique donc, mais appuyée, justifiée par la radicalité structurelle d'une Foi qui opère la symbiose totale entre le terrestre et le spirituel et offre donc une cohérence. Le moteur du « sacrifice » consenti et de l'action destructrice des agents de la terreur est infiniment puissant car il est cohérent. C'est en conséquence non une désorientation, mais une réorientation radicale qui les meut.

Refuser de concevoir cette cohérence intime retrouvée, et nier la globalité du défi qui nous est lancé appauvrit notre analyse et notre capacité de riposte. Réduire la lutte antiterroriste à une « guerre asymétrique » est séduisant mais indigent. « Tuer des terroristes », comme vient de le dire modestement Donald Trump à propos de la nouvelle « stratégie américaine » en Afghanistan, n'a aucune chance, jamais, de mettre fin au terrorisme. On peut faire cela jusqu'à la fin des temps. Car le véritable théâtre de cette guerre globale est sans frontières. Ce sont le communautarisme et le confessionnalisme présents au cœur même de nos propres Nations qui sont nos véritables ennemis. Et personne ne veut les voir ni les combattre autrement qu'à mots couverts. On les laisse prospérer, quand on ne les encourage pas.

Dès lors, la concentration de l'attention politique sur la dimension militaire de ce qui n'est qu'un pan, un mode d'action d'une stratégie globale, nous fait manquer l'essentiel. Le terrorisme n'est que l'autre nom de la guérilla, technique de combat vieille comme le monde. Ce n'est pas une fin en soi ni une absurdité, c'est l'un des moyens mis au service d'une entreprise d'ordre révolutionnaire, au long cours, tous azimuts, qui se joue simultanément au loin et chez nous. Une entreprise qui rassemble de nombreux acteurs qui jouent sur les faiblesses et la pusillanimité des démocraties modernes, sur leur renoncement à l'autorité, à la sélection, à la punition. Une entreprise qui vise le renversement de l'ordre politique occidental et son remplacement par un ordre politico-religieux dont le référent unique serait l'islam sunnite dans sa pureté originelle, pour lequel la Foi, la Loi et le Droit ne font qu'un, et qui tient les catégories occidentales de la modernité politique et sociale, sa rationalité et les concepts de liberté ou d'égalité pour des pêchés mortels contre Allah lui-même.

En conséquence, la focalisation sur les modus operandi de la terreur comme le discours actuel sur le recul (réel) du groupe État islamique ou de ses avatars, effectivement engagé dans une phase de déterritorialisation en Syrie et en Irak, qui tirerait pathétiquement ses dernières cartouches en inspirant encore quelques consciences troublées réduites à des modes d'action primitifs (le camion ou la voiture lancée dans la foule, les attaques au couteau, etc.) sont donc séduisants, rassurants…, mais parfaitement insuffisants. Ce récit transpire la peur et le renoncement. Un story telling complaisant qui laisse penser, à l'ennemi notamment, que c'est gagné, que l'on est incapable de lui opposer ne serait-ce qu'une claire conscience de ce qu'il est et veut véritablement. Il faut dire que le renoncement est dans l'air du temps : il y a quelques jours, il s'est bien trouvé une « experte » pour expliquer doctement à la radio que l'empoisonnement des œufs au fipronil était comparable à l'effet d'un café où nagerait une mouche : désagréable mais toujours buvable ! De la même façon que nous devons nous débarrasser de tous ces poisons qui posent un problème de santé publique colossal, mais ne font parler d'eux que lorsqu'il y a quelques « blessés » ou morts non camouflables, nous devons éradiquer sans pitié l'engeance islamiste qui empoisonne graduellement le corps de la nation mais dont on ne réalise la nocivité que lorsqu'elle nous frappe spectaculairement. Mais nos démocraties sont fortes nous dit-on, pleines de « résilience ». « Nous n'avons pas peur » et ne changerons pas d'un iota notre attitude collective ni individuelle. C'est là que le bât blesse. Car il faut tout changer.

En premier lieu, il faut cesser de sous-estimer l'ennemi et comprendre la nature et l'ampleur de la guerre qui nous est menée. Le terrorisme n'est, nous l'avons dit, que l'un des modes d'action d'une guerre de nature révolutionnaire à finalité idéologico-religieuse qui nous est faite à très grande échelle en profitant du lent dépérissement des États depuis 1990, de l'hyper-mondialisation et de l'idéologie ultra-individualiste qui l'accompagne. La question du « complot » et de la folie américaine initiale du financement massif de l'islamisme contre l'URSS, celle de « la vengeance » du monde arabo-musulman sont sans intérêt. Stupidité stratégique, complot ou pas, une dynamique imperturbable s'accélère et accule progressivement les régimes démocratiques pris au piège de leurs propres « valeurs » et utopies et surtout de l'effet boomerang de leur égalitarisme tant porté aux nues qu'il a fini par dissoudre la cohésion nationale.

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En second lieu, il faut en finir avec cette culture de l'excuse implicite dans nos démocraties schizophrènes, qui ont intégré la repentance à un point tel qu'elles se sentent coupables d'être et d'offrir le gîte, le couvert, le savoir, la sécurité à ceux qui les méprisent, les haïssent et les frappent.

En troisième lieu, il faut rompre le pacte avec le Diable conclu par complaisance et surtout ignorance par des politiques de tous bords. J'explique depuis longtemps, et reste convaincue, que l'incohérence entêtée d'une ligne diplomatique qui nous fait, contre quelques contrats ou prébendes, soutenir des États suppôts directs ou indirects du salafisme et mécènes d'un prosélytisme religieux qui déstructure nos nations entretient un cercle vicieux redoutable et nous asservit en profondeur. Comment ne pas voir non plus l'absurdité, l'irresponsabilité d'une politique au petit pied, sans vision, qui nous a conduits à abattre des États autoritaires mais laïcs au nom de la démocratie et de la protection des populations, alors que nous tenons un discours permanent sur la vertu de la laïcité pour la coexistence paisible des diverses croyances autour d'un socle national partagé ? Il est vrai que notre antienne est de plus en plus formelle, car dans les faits, nous laissons dépérir ce socle et confortons le communautarisme dans nos villes et banlieues au nom même d'une liberté qui masque un autorenoncement à l'autorité de l'État et à l'imposition d'un référentiel commun. Nos politiques avalent depuis des lustres, le nez bouché et en mettant un cierge, la potion amère des associations musulmanes d'obédiences diverses qui leur promettent paix sociale, soutien électoral ou financements en échange de l'acceptation de leur implantation locale « au service des habitants ». Il est urgent de redécouvrir les vertus de la verticalité. L'horizontalité noie les responsabilités, accentue les réflexes de défausse, transforme les libertés offertes en violence et finalement creuse les disparités. C'est un paradoxe qu'il faut enfin regarder en face.

La guerre qui nous est faite est certes asymétrique, évidemment, puisque nos armées constituées et formatées pour le combat de haute intensité font face à des commandos, des individus, des milices qui les harcèlent au long cours avec des ruptures de rythme incessantes. Mais il faut bien comprendre que la négation obtuse du lien entre ce qui se passe au loin et ce qui se passe sur le territoire national nous affaiblit. Engager une contre-offensive crédible requiert une détermination et une vision globales et déjà une remise au diapason républicain de communautés entières, elles-mêmes « travaillées » au corps et au cœur comme la pâte à modeler de la domination future.

J'entends déjà les cris d'orfraie ! Catastrophisme ! Raisonnement fasciste, islamophobe ! Il est impossible, illégal, illégitime, antirépublicain d'engager une telle résistance ! À nous la méthode Coué, l'incantation extatique sur « le vivre ensemble », la danse de la pluie ! Mais « le vivre ensemble » ne se décrète pas. Il se fait respecter. Mais notre République se meurt à force de s'offrir repentante, à ceux qui veulent l'abattre. Mais la résilience ne suffit pas. Mais les fleurs et les bougies sont indécentes. Mais voir les familles des victimes elles-mêmes dénoncer les photos terrifiantes de leurs proches en morceaux signe un inquiétant déni de réalité. Plus de corps, plus de mort ? Plus de danger ? L'euphémisation du réel est impardonnable. On peut le comprendre d'un parent perdu par le chagrin de la perte d'un être aimé, pas d'un État qui doit protéger ses concitoyens.

Car c'est une guerre globale mais soigneusement « perlée » qui nous est faite. Le rythme des attentats, leur occurrence en salves sporadiques et étendues géographiquement en témoignent. Un rythme suffisamment régulier pour maintenir la pression et faire grandir la peur dans la population, mais insuffisamment massif encore pour déclencher la fureur populaire et contraindre les pouvoirs publics à l'action martiale. Le risque est pourtant grand, à moyen terme, de la procrastination régalienne. C'est donc l'ennemi qui donne le tempo. Il peut décider d'en changer et monter en intensité subitement. Sommes-nous prêts ? Et puis, les moutons pourraient cesser d'accepter leur sacrifice aléatoire et se rebeller ; sans berger, décider de se défendre seuls, en dressant quelques chiens. Et là, ce serait la fin de la République et de l'État de droit. Et l'irruption de la guerre civile.

Caroline Galactéros (Bouger les lignes, 29 août 2017)

Guerre économique contre l’Europe

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Guerre économique contre l’Europe

par Eberhard Hamer, professeur d’économie

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

«L’Amérique d’abord», le slogan de Trump, doit être considéré non seulement d’un point de vue militaire mais également économique. Toutefois, la prédominance des Etats-Unis dans l’industrie cinématographique, le traitement des données, le monopole sur les semences par la génétique et la suprématie mondiale de l’industrie américaine d’armement, ne suffisent plus pour financer la demande d’importation de machines européennes, de produits chimiques, de voitures de luxe ainsi que de produits pour les besoins du quotidien, dont la production de masse est délocalisée en Asie. Avec 600 milliards de dollars de dettes annuelles sur les ventes, les Etats-Unis seraient depuis longtemps insolvables s’ils n’avaient la possibilité de faire marcher la planche à billets sur un rythme effréné en émettant des dollars comme monnaie de référence pour couvrir leurs dépenses mondiales. Ainsi s’édifie une montagne de dettes, augmentant chaque année, d’actuellement 20 billions (!) de dollars, dont le collapsus financier n’est repoussé que par les taux d’intérêt artificiellement créés par la FED.


Les Etats-Unis doivent donc soit épargner, soit retirer leurs forces armées du monde (600 milliards de dollars par an) ou alors exporter plus et importer moins.


Pour l’application de cette dernière ligne stratégique, ils ont choisi l’Europe.
Les exportations vers les Etats-Unis sont systématiquement combattues:

  • Le but de la lutte contre les moteurs diesel est non seulement de protéger l’industrie américaine, mais encore d’empêcher l’importation de véhicules diesel européens. Les normes arbitraires concernant les gaz d’échappement sont une attaque généralisée contre les voitures diesel européennes, non seulement aux Etats-Unis mais aussi en Europe, alors qu’on ignore totalement la pollution massive produite par les poids lourds.
  • L’application de tarifs douaniers est faite pour paralyser les importations d’acier venant d’Europe.
  • Le droit américain et le statut juridique des multinationales américaines devaient être garantis par le TTIP, même à l’encontre des normes de protection européennes et du Parlement européen.
  • La justice américaine poursuit systématiquement les sociétés européennes pour leur porter préjudice en leur infligeant des amendes pénales (actuellement déjà plus de 20 milliards de dollars).
  • Les tribunaux américains considèrent que tout contrat conclu en dollars, où que ce soit dans le monde, relève automatiquement de la juridiction américaine, et peut donc ainsi faire l’objet des sanctions appliquées selon cette même juridiction.
  • Le sénat et le gouvernement américains recourent régulièrement à des sanctions, des menaces et des amendes, partout au monde où des entreprises européennes mettent en danger la concurrence américaine. Suite aux sanctions à l’encontre de la Russie, par exemple, auxquelles ont adhéré les Européens, le commerce extérieur européen avec ce pays a diminué de moitié, alors que celui des Etats-Unis a doublé.

En outre, des mesures au niveau national et légal sont utilisées afin de réaliser la suprématie américaine dans les secteurs économiques.

  • Dans la lutte pour la domination sur le marché mondial du gaz, les Etats-Unis tentent actuellement d’exclure l’Europe de l’approvisionnement en gaz russe bon marché en menaçant de sanctions de toutes les sociétés qui participeraient à la construction du gazoduc North Stream II par la mer Baltique.
  • En Syrie, ils cherchent une interzone déserte afin de construire un gazoduc menant à la Méditerranée pour le gaz qatari – un arrière-plan essentiel de la guerre en Syrie.
  • Par des manipulations de prix sur le marché pétrolier, ils tentent de faire exploser l’OPEP pour récupérer leur propre hégémonie pétrolière.
  • Ayant le monopole mondial des réseaux de données, ils ont en tout temps l’accès aux serveurs et aux «clouds» demeurés aux Etats-Unis, en espionnant simultanément de manière générale l’économie européenne en faveur de leur propre économie, sans que les gouvernements européens, et notamment le gouvernement allemand, risquent de s’opposer à cet espionnage économique total.
  • Les consortiums américains ont aussi appelé à la guerre économique contre la Russie pour empêcher et soumettre aux sanctions toute coopération économique dangereuse pour eux entre l’Europe et la Russie. (Doctrine de l’OTAN: «To keep the Americans in, the Russians out and the Germans down!»)

Les Etats-Unis mènent une guerre économique contre l’économie européenne, avant tout contre celle exportant aux Etats-Unis. Elle lutte donc contre toute collaboration économique entre l’Europe et la Russie, afin de maintenir leur règne économique sur l’Europe, contre l’euro et tous les efforts européens visant aux économies, contre les tentatives européennes d’empêcher l’espionnage américain total et la position d’hégémonie des Etats-Unis sur l’Europe en matière de numérique et de sanctionner l’avance de la concurrence des entreprises européennes à l’égard des Etats-Unis au plan mondial.


Aux Etats-Unis même, l’élite financière, les consortiums électoraux, le complexe militaire, sont les soutiens de l’impérialisme économique américain. A l’extérieur, ces soutiens sont représentés par l’administration de l’UE, Angela Merkel et d’autres hommes politiques détestant les Russes, les partis allemands parce qu’ils ne s’opposent pas à l’espionnage total des Etats-Unis et ne s’opposent pas même aux organisations américaines dites «privées» ou «non gouvernementales» (Fondation Soros et autres).


Alors qu’actuellement l’Allemagne se réjouit encore de l’accroissement de ses excédents d’exportations, nos «amis» ont depuis longtemps commencé à saper les bases de ces excédents. Si notre industrie automobile mondialement reconnue perd de son attractivité, si nos inventions techniques continuent à se retrouver plus vite aux Etats-Unis qu’elles sont développées chez nous, si l’industrie gazière américaine évince en Europe le gaz russe meilleur marché et si l’industrie américaine de la finance encourage sans aucun scrupule l’endettement des pays méditerranéens, entrainant également l’écroulement de l’euro malheureusement garanti par l’Allemagne, toujours davantage de lumières s’éteindront en Europe et en Allemagne et la prospérité en Europe, issue du commerce international, diminuera rapidement.


Soros et Angela Merkel ont, en outre, régularisé l’immigration de masse avec chaque année des centaines de milliers de bénéficiaires de prestations sociales supplémentaires, surchargeant les systèmes sociaux allemands, et défavorisant ceux qui contribuent à la production et au financement de ce système.
En Allemagne, deux tiers de la population vivent déjà des prestations sociales. Dans 10 ans, le rapport sera de trois pour un, peut-être pire encore.


L’allégresse des organismes confessionnels et des institutions sociales sur l’immigration de masse des bénéficiaires de prestations sociales cédera déjà bientôt à l’horreur, lorsque nos excédents d’exportation fondront, que le nombre des supports économiques payant leurs charges diminuera tandis que la vague de bénéficiaires des prestations sociales continuera d’enfler.


Notre génération a joui du niveau de confort et de prospérité le plus haut qu’ait connu l’Allemagne. Cette prospérité est attaquée tant par l’administration américaine que par une politique sociale et démographique certes pleines de bonnes intentions, mais destructive – et nous ne nous y opposons pas. Pour cela, la génération montante nous insultera tout comme nous avons insulté nos parents parce qu’ils n’avaient pas voulu ou pu empêcher Hitler et ses destructions.     •
(Traduction Horizons et débats)

La guerre djihadiste en Europe Pourquoi notre silence?

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La guerre djihadiste en Europe Pourquoi notre silence?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

On nous accusera encore de tomber dans la dramatisation. Comment cependant faire silence devant les avertissements du Coordinateur Européen pour le Contreterrorisme, Gilles de Kerchove? Celui-ci apparemment n'a rien d'un amateur cherchant à justifier son poste. Selon lui, plus de 50.000 « radicaux », autrement dit djihadistes, vivent actuellement en Europe, entrés avec les migrants et pouvant à tous moments entrer en action.
C'est ce qu'il vient de déclarer au journal espagnol El Mundo http://www.elmundo.es/espana/2017/08/31/59a70a48ca4741f75... Pas besoin de traduction.

Le Spiegel annonce pour sa part que les autorités allemandes recherchent actuellement – sans succès apparemment – des douzaines de membres du groupe terroriste syrien, Jabhat al-Nusra, entrés en Allemagne comme « réfugiés ». Celui-ci a massacré des centaines de syriens, militaires de Bashar al Assad ou civils. Ils proviennent de l'organisation Liwa Owais al-Qorani, détruit en 2014 par le gouvernement syrien, avec l'appui des Russes. Ils se cachent actuellement dans des dizaines de villes allemandes, attendant de passer à l'action, ou faisant des émules parmi les musulmans allemands. Voir http://www.spiegel.de/spiegel/terroristen-fahnder-jagen-6...

La Police criminelle allemande (Bundeskriminalamt, BKA) annonce rechercher ainsi 400 migrants, entrés en Allemagne comme chercheurs d'asile, à la suite de la décision inexplicable de la Chancelière allemande Angela Merkel ouvrant les frontières en 2016 à un million de « réfugiés ». Cette même chancelière est actuellement en compétition avec Martin Shulz pour le poste de chancelier. Celui-ci, dans le débat do 03/09, a été très discret sur la question précise de l'entrée des terroristes cachés en demandeurs d'asiles politiques. Voir http://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/bka-beric...

Mais l'Allemagne n'est plus la seule cible des entrées systématiques de terroristes. Ceux-ci arrivent depuis longtemps en Italie des côtes libyennes en se prétendant réfugiés. Dorénavant, ils préfèrent passer par l'Espagne (voir notre article déjà ancien, daté du 11/08, http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2655...=

Depuis, la situation ne fait que s'aggraver. Une fois entrés, grâce à la suppression des frontières intra-européennes, ils peuvent se dissimuler au mieux dans tout l' « Espace Schengen », attendant le moment favorable pour conduire des attentats déstabilisants pour nos démocraties. Voir entre autres The Times https://www.thetimes.co.uk/article/migrant-crisis-europe-...

Frontex, la police européenne des frontières, avait dès 2016 déjà prévenu du danger, ne recueillant que le silence de la part des gouvernements. http://frontex.europa.eu/assets/Publications/Risk_Analysi...

Depuis, de nouvelles voies s'ouvrent désormais, à travers la Mer Noire. Les terroristes visent dans un premier temps la Roumanie. Voir http://www.balkaninsight.com/en/article/romania-cautious-...

Celle-ci ne pourra pas faire face à ces invasions, non plus que la Hongrie, malgré les efforts pour se protéger faits par Victor Orban, condamné pour ce fait par l'ensemble des autres pays de l'Union. Derrière les Balkans, les organisations terroristes visent évidemment les voisins de la Russie et la Russie elle-même.

Ces djihadistes « physiques » ne doivent pas faire oublier ce que l'Etat Islamique et ses homologues ont nommé le « Califat virtuel ». A travers des milliers de sites celui-ci endoctrine et recrute en Europe. Il peut le faire en toute tranquillité du fait que les législations européennes s'interdisent, au nom de la protection des libertés individuelles, toute investigation de la police et de la justice.

dimanche, 03 septembre 2017

US-Hauptziel ist, ein Bündnis zwischen Russland und Deutschland zu verhindern

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US-Hauptziel ist, ein Bündnis zwischen Russland und Deutschland zu verhindern

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Der Gründer und Vorsitzende des führenden privaten US-amerikanischen Think tanks Stratfor (Abkürzung für Stategic Forecasting Inc.) George Friedman in einem Vortrag vom 4. Februar 2015 für The Chicago Council on Global Affairs über die geopolitischen Hintergründe der gegenwärtigen Ukraine-Krise und globale Situation insgesamt (Ausschnitte):

«Kein Ort kann auf Dauer friedlich bleiben, auch die USA nicht. Ich meine, wir [die USA] werden von Kriegen begleitet beziehungsweise betroffen. Europa wird, wie ich vermute, zwar nicht zu den grossen Kriegen zurückkehren, aber es wird wieder zum menschlichen Normalfall zurückkehren: Es wird seine Kriege haben, seine Friedenszeiten, und es wird seine Leben verlieren. Es wird keine 100 Millionen Tote geben wie im letzten Krieg, aber die Idee von der europäischen Auserwähltheit, wie ich denke, wird dazu beitragen. Es wird Konflikte in Europa geben, es gab schon Konflikte in Jugoslawien und jetzt auch in der Ukraine.


Europas Beziehungen zu den Vereinigten Staaten – wir haben keine Beziehungen mit «Europa». Wir haben Beziehungen mit Rumänien, wir haben Beziehungen mit Frankreich, aber es gibt kein Europa, mit dem die USA Beziehungen haben […].

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Mit dieser Karte (ohne die deutschsprachige Beschriftung auf der rechten Seite) illustrierte George Friedman, was er mit einem «Cordon Sanitaire» meint, der Russland von Deutschland trennen sollte. Solche Pläne, die auf den polnischen Marschall Pilsudski zurückgehen – dieser wollte damit nach dem Ersten Weltkrieg einen antirussischen slawischen Staatenbund schaffen –, lebten nach 1990 wieder auf und nahmen 2016 konkrete Gestalt an, als Polen und Kroatien die Drei-Meere-Inititiative ins Leben riefen. Der zweite Kongress der Initiative fand vom 6.–7. Juli 2017 in Warschau unter Teilnahme von US-Präsident Donald Trump statt.


Das Hauptinteresse der US-Aussenpolitik während des letzten Jahrhunderts, im Ersten und Zweiten Weltkrieg und im Kalten Krieg, waren die Beziehungen zwischen Deutschland und Russland, denn vereint sind sie die einzige Macht, die uns bedrohen kann. Unser Hauptinteresse war, sicherzustellen, dass dieser Fall nicht eintritt.


Wenn Sie ein Ukrainer sind, werden Sie Ausschau danach halten, wer Ihnen als einziger helfen kann – und das sind die Vereinigten Staaten. Letzte Woche oder etwa vor 10 Tagen war der Oberbefehlshaber der amerikanischen Bodentruppen in Europa, General Ben Hodges, zu Besuch in der Ukraine. Er kündigte dort an, dass die US-Militärberater offiziell demnächst kommen sollen. Eigentlich hat er dort die Medaillen an die ukrainischen Kämpfer verteilt, obwohl das militärische US-Protokoll verbietet, dass die Medaillen an Ausländer verliehen werden. Doch er tat das, weil er damit zeigen wollte, dass die ukrainische Armee seine Armee ist. Dann ging er weg. Und die Vereinigten Staaten liefern baltischen Staaten Waffen, Artillerie und andere Militärausrüstung – die baltischen Staaten, Rumänien, Polen und Bulgarien – das ist ein sehr interessanter Punkt. Und gestern haben die Vereinigten Staaten angekündigt, dass sie vorhaben, die Waffen in die Ukraine zu liefern. Das wurde dementiert, aber sie tun das, die Waffen werden geliefert. Und bei allen diesen Handlungen agieren die Vereinigten Staaten ausserhalb der Nato. Denn die Nato-Entscheidungen müssen von allen Nato-Mitgliedern einstimmig getroffen werden.


Der Punkt bei der ganzen Sache ist, dass die USA einen «Cordon Sanitaire», einen Sicherheitsgürtel um Russland herum aufbauen. Und Russland weiss es. Russland glaubt, die USA beabsichtigten, die Russische Föderation zu zerschlagen. Ich denke, wir wollen sie nicht töten, sondern nur etwas verletzen beziehungsweise ihnen Schaden zufügen. Jedenfalls sind wir jetzt zurück beim alten Spiel. Und wenn Sie einen Polen, Ungarn oder Rumänen fragen – sie leben in einer ganz anderen Welt als die Deutschen, und die Deutschen leben in einer ganz anderen Welt als Spanier, also es herrscht Uneinigkeit in Eu­ropa. Aber was die Ukrainer bevorzugen werden, das werde ich Ihnen genau sagen: Sie werden versuchen, das Zischen seitens der USA zu vermeiden.


Die Vereinigten Staaten aus ihrem fundamentalen Interesse kontrollieren alle Ozeane der Welt. Keine andere Macht hat das je getan. Aus diesem Grunde intervenieren wir weltweit bei den Völkern, aber sie können uns nicht angreifen. Das ist eine schöne Sache. Die Aufrechterhaltung der Kontrolle über die Ozeane und im Weltall begründet unsere Macht. Der beste Weg, die feindliche Flotte zu besiegen, ist zu verhindern, dass diese gebaut wird. Der Weg, den die Briten gegangen sind, um sicherzustellen, dass keine europäische Macht die Flotte bauen konnte, ist, dass die Europäer einander bekämpften. Die Politik, die ich empfehlen würde, ist die, die Ronald Reagan angewendet hat, in Iran und im Irak. Er unterstützte beide Kriegsseiten, so dass sie gegeneinander kämpften (Iran-Irak-Krieg 1980–1988) und nicht gegen uns. Er war zynisch, es war nicht moralisch vertretbar, aber es funktionierte. […]


Die Frage, die jetzt für die Russen auf dem Tisch ist, ist, ob man die Ukraine als eine Pufferzone zwischen Russland und dem Westen haben will, die wenigstens neutral bleiben wird, oder ob der Westen so weit in die Ukraine vordringen wird, dass der Westen nur 100 Kilometer von Stalingrad und 500 Kilometer von Moskau entfernt sein wird. Für Russ­land stellt der Status der Ukraine eine existenzielle Frage dar. Und die Russen können bei dieser Frage nicht einfach so weggehen, loslassen. Für die USA gilt, wenn Russland sich weiterhin an die Ukraine hängt, werden wir Russ­land stoppen. Deshalb starten die USA solche Massnahmen, wie sie kürzlich General Hodges, der für Blamagen bekannt ist, angesprochen hat, und zwar über Eingreiftruppen in Rumänien, Bulgarien, Polen und den baltischen Staaten. Damit begründet man das Intermarium («Zwischenmeer-Land»), das Territorium zwischen dem Schwarzen Meer und der Ostsee. Dieses Konzept arbeitete Pilsudski aus, und das ist die von den USA bevorzugte Lösung.


Und die Sache, worauf wir keine Antwort parat haben, ist die Frage, was wird Deutschland in dieser Situation unternehmen. Die reale unbekannte Variable in Europa sind die Deutschen, wenn die USA diesen Sicherheitsgürtel aufbauen, nicht in der Ukraine, sondern zum Westen, und der Einfluss der Russen in der Ukraine wird schwinden – wir wissen nicht, wie die deutsche Haltung ausfallen wird. Deutschland befindet sich in einer sehr eigenartigen Lage. Der ehemalige Bunderkanzler Gerhard Schröder ist im Aufsichtsrat von Gazprom. Die Deutschen haben ein sehr komplexes Verhältnis zu den Russen. Die Deutschen wissen selbst nicht, was sie tun sollen. Sie müssen ihre Waren exportieren, die Russen müssen ihre Waren abnehmen.

Anderseits verlieren sie die Freihandelszone, die sie brauchen, um andere Sachen aufzubauen. Für die Vereinigten Staaten ist es das Hauptziel zu verhindern, dass deutsches Kapital und deutsche Technologien und die russischen Rohstoff-Ressourcen und die russische Arbeitskraft sich zu einer einzigartigen Kombination verbinden – was die USA seit einem Jahrhundert zu verhindern versuchen. Also, wie kann man das erreichen, dass diese deutsch-russische Kombination verhindert wird? Die USA sind bereit, mit ihrer Karte diese Kombination zu schlagen: Das ist die Linie zwischen dem Baltikum und dem Schwarzem Meer.


Für die Russen ist die entscheidende Frage, dass die Ukraine ein neutrales Land wird, kein prowestliches. Weissrussland ist hier eine andere Frage. Nun, wer mir eine Antwort darauf geben kann, was die Deutschen in dieser Situation tun werden, der kann mir auch sagen, wie die nächsten 20 Jahre Geschichte aussehen werden. Aber unglücklicherweise müssen die Deutschen immer wieder Entscheidungen treffen. Und das ist das ewige Problem Deutschlands. Deutschland ist wirtschaftlich enorm mächtig, aber gleichzeitig geopolitisch sehr zerbrechlich, und sie wissen niemals, wie und wo sie ihre Exporte verkaufen können. Seit 1871 – das war immer «die deutsche Frage» und die Frage Europas. Denken Sie über die deutsche Frage nach, welche jetzt wieder mal aufkommt. Das ist die nächste Frage, die wir uns stellen müssen, was wir aber nicht tun, weil wir nicht wissen, was die Deutschen tun werden.»

Abschrift der Untertitel des Videos, veröffentlicht am 17.3.2015;  http://www.youtube.com/watch?v=9fNnZaTyk3M

jeudi, 31 août 2017

TAFTA/TTIP - Histoire de l'impérialisme économique américain

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TAFTA/TTIP (1ère Partie) - Histoire de l'impérialisme économique américain

mercredi, 30 août 2017

Violent “Color Revolution” in America?

 

 

 

 

The objective of these staged protest movements against Trump is not to support democracy. Quite the opposite. It is to ensure complete control over the US State apparatus by a competing faction of the corporate establishment. Where is the civil rights movement? Where is the US antiwar movement?  Rarely are these engineered protests against US led wars. 

A grassroots and united movement against the Trump presidency and the Neocons, against war and social injustice is what has to be achieved. But this will not occur when several of the organizations which are leading the protest against Trump are supported and funded by Wall Street. 

Michel Chossudovsky, Global Research 2017

***

A race war and a civil war are being incited by the US political establishment and Deep State opponents of Donald Trump, in order to foment violence towards Trump’s removal from the White House. The events in Charlottesville,  together with “Russia-Gate” are being used as a “defining moment of crisis” and a pretext to justify Trump’s overthrow.

Turning American streets into war zones

America has never faced chaos of this nature in modern times: manufactured domestic political terrorism disguised as civil unrest, masking a coup. The stated goal of the agitators is “mass insurrection”and “all forms of violence” to make the country “ungovernable”

Just as the global “war on terrorism” is a criminality and treason disguised as “freedom fighting” and “the defense of liberty”, this war against Trump, labelled as the “new Hitler”, is part of an unfolding domestic terror operation, which ironically utilizes the propaganda techniques of Hitler and the Third Reich (Goebbels), not to mention the anarchist playbook of Saul Alinsky (and, by extension, Hillary Clinton and Barack Obama, both of whom are Alinsky disciples). (See  also Ben Carson quoted in the Washington Post,  “Hillary Clinton, Saul Alinsky and Lucifer, explained”, July 20, 2015)

From the violence and propaganda brainwashing to the manipulation and destruction of culture and history (statues and monuments, etc.). what is unfolding is a repeat of familiar institutional terror.

Goals are achieved through the weaponization and mobilization of indoctrinated and deceived masses as well as grassroots activists, coupled with mind-controlled authoritarian thugs.

The larger “resistance” features a toxic combination of professional paid anarchists, brainwashed “social justice warriors”, and deluded protestors who are misinformed and invariably ignorant as to who is supporting and funding the “protest movements”. There is no rational conversation to be had, no reasoning, in such an atmosphere of ginned-up hysteria.

This large-scale extortion aims to devastate the United States from within, forcing Trump out of office. An already deeply divided and confused nation with an already shredded social fabric will be torn apart.

The mainstream corporate media, the engineers of delusion and mob-manipulating propaganda, is ginning it up, creating mass hysteria and mental affliction.

What is taking place is not simple protests from supporters of a losing political faction, but a domestic terrorism operation planned and executed by the establishment majority—supported by neoliberals as well as neoconservative Republicans—in defense of their system against perceived existential threat from anti-establishment movements. Mob violence has always been a weapon of the oligarchy. It was inaccurate and tactically stupid for Trump to call this insurrection “Alt-Left”. It is in fact a mainstream establishment operation, which uses “left”, “progressive” and antifa symbols to pursue its political objectives.

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The ultimate objective is to create social divisions which prevent the development of a real and independent mass protest movement against the seats of corporate power.

This “chaos agenda”is a “color revolution”. The elites and Deep State figures behind today’s American anarchy are the same ones that funded and orchestrated “color revolutions” around the world, the toppling of Ukraine and the installation of the Ukrainian neo-Nazi Svoboda regime, unrest in Turkey, the destabilization of Syria, the European refugee crisis, and the Arab Spring. What worked overseas is now being applied within US borders.

The Purple Revolution began the night Trump won the presidential election that foiled the installation of Hillary Clinton. This warfare has escalated and intensified in the months ever since, culminating with Charlottesville.

The increasingly failing Trump/Russian hack narrative is being replaced by a variation on an old theme: Nazis. “Trump is a Nazi”. Nazis must die.

Trump’s repeated denials and long history of standing against Nazis, the KKK and white supremacists, and having nothing to do with them, are to no avail.

Antifa

The mainstream media predictably fails to report the fact that Antifa anarchist groups are responsible for the majority of the continuing political violence, including Charlottesville, Boston, and the Battle of Berkeley, enabled by police stand-downs and incompetence. Local police forces, university police, and local mainstream media in heavily liberal cities (such as Berkeley) openly back the Democratic Party’s anti-Trump agenda and act in support of the anarchists.

Masked, armed authoritarian anarchists, provocateurs and terrorists are referred to blandly in mainstream media accounts as “counter-protestors”,when in fact they are the instigators and shock troops of the larger national coup, and vastly outnumber Trump supporters (not all of whom are “right-wing). These violent groups, operating under the banners of “peace and justice” in fact embody the opposite.

Antifa: a violent movement rises

Antifa: seeking peace through violence (CNN)

These supposedly leaderless domestic front groups, including Antifa, Black BlocBlack Lives MatterOccupyDisrupt J20By Any Means Necessary (BAMN) and others can all be traced to the Democracy Alliance, elite “civil society” foundations, establishment politicians, Democrats and Republicans, and assets of the Deep State. The connections between the Washington establishment and the myriad anarchist groups are well known. Moreover,  these domestic front organizations –many of which include within their ranks grassroots progressive activists– are invariably funded (directly or indirectly) by corporate establishment foundations.

These various groups whose instigators mobilize “a progressive grassroots” have been combined and mobilized into one coordinated anti-Trump agitation apparatus. Like the terrorist networks that they are, they function like any other CIA covert operation, each cell inculcated from the others, with plausible denial in place for the organizers and leadership.

The Justice Department has done virtually nothing about these groups, while CIA-connected media such as CNN devote puff pieces to puff pieces in support of Antifa’s “peace through violence” agenda, and then scrubbing the (accurate) title post-facto for more favorable publicity.

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Charlottesville

Charlottesville was not a spontaneous eruption of violence but the new stage of civil war.

The Charlottesville Clash: Protest and Counter-Protest, Politicized Media Propaganda

The white nationalist events were long planned. The removal of Confederate statues led to the incitement. While this was the largest gathering of various white nationalist groups in recent history, these relatively small, fringe, politically insignificant groups are routinely monitored and/or infiltrated by the FBI. The idea that US domestic intelligence and law enforcement, and Virginia and Charlottesville authorities were not fully aware of, and ready for, any possibility of violence is preposterous. Permits were granted.

There is compelling evidence that the police stood down. (Also see here) The venue was turned into trap, a kill zone, with alt-right nationalist participants crammed inside barricades, surrounded at chokepoints by Antifa.

It is no coincidence that Charlottesville was set up in virtually the same fashion as the spring 2017 Battle of Berkeley, where outnumbered Trump supporters gathering for an event were also trapped behind barricades and surrounded by Antifa, and forced to fight off attacking mobs. In Charlottesville as well as Berkeley, hours of open street warfare were allowed to take place unabated by the police.

(see also the following related report White nationalist fires gun into crowd, police do not move (New York Times)

While chaos in Charlottesville erupted on all sides, many accounts strongly suggest that the Antifa forces instigated the violence. Also demanding investigation is evidence of orchestration and stagingand other highly suspicious anomalies.

The presence of the FBI and other intelligence agencies must be noted. Virginia governor Terry McAuliffe is a notorious long-time Democratic operative and Clinton surrogate. Unite the Right Rally organizer Jason Kessler was a member of Occupy and an Obama supporterCrisis actors were hiredfor the event.

The man who drove a car into a crowd, killing Heather Heyer, committed an act of terrorism and murder by any definition. But this act of murder occurred after hours of street warfare that was stopped, and allowed to escalate.

It is also not clear who the driver actually was. Was it James Fields, the man who was arrested, or was it someone else? Whoever it was had the skills of a stunt driver. Adding to the confusion are questions about the identity and behavior of those who were attacking the vehicle with baseball bats.

Was Charlottesville a staged false flag operation? Why was this melee allowed to explode? Who gave the orders, and who financed the fighters on both sides?

What is crystal clear is that the entire Washington political establishment, Deep State and mainstream media are benefitting. Trump’s opponents have their pretext and potent new propaganda weapons. They have Heather Heyer as a martyr and symbol of “resistance”.

Charlottesville is shamelessly being used as a fundraising toolHeather Heyer becomes a symbol and martyr.

Ukraine connection to Charlottesville

As detailed by Lee Stranahan (and on Twitter) there are disturbing connections to Ukraine. These same connections were also noted by Julian Assange.

James Fields, the alleged driver, connected to Ukraine is spotted on videotape chanting “Blood and Soil” and torch-marching, the slogan of Nazi Ukraine Svoboda Party. The Charlottesville torch march was identical to the torch marches in Ukraine. In fact, Ukrainian flags were flown in Charlottesville.

Is it merely a coincidence that elements of the CIA/Obama/Clinton Ukraine coup show up here? The Washington politicians now spewing outrage about racism and Nazis at Trump today, including John McCain are active collaborators with the Ukrainian Nazis.

Is it also coincidental that these Ukrainian Nazis, working in conjunction with US establishment DNC and Republicans alike, also happen to be the central figures behind the completely false Trump/Russia hack narrative that never seems to die?

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Intimidation of thought and ideas

Staged mob violence and authoritarian threats are not limited to the streets. Thought itself is under attack.

Not only Trump supporters, but all opponents and critics of the political establishment cannot express themselves without threat of reprisal, censorship, and violence.

A full-scale assault is being carried out against alternative media.

The campaign against “hate speech” and “hate content” labels any anti-establishment media as “hate”. The attack is so broad-brush that entire networks are branded right-wing or “alt-right”, when in fact, many are not right-wing, and many are non-partisan. Facebook, Twitter, YouTube, Google, among others, are engaged in campaigns of censorship and control, including the policing of content, the demonetization and suspension of sites, control of political content, and outright censorship through deletion.

Hypocrisy

While Trump is no “Role Model” of political and moral behavior, he has been branded a Nazi and white racist, despite his disavowal and criticism of white supremacists, Nazis, David Duke and the Ku Klux Klan. According to Israel Shamir:

President Trump condemned both sides participating in the brawl‚ both white nationalists and Antifa. It is exactly what his opponents were waiting for. His attempt to stay above the brawl was doomed to defeat: liberal hegemonists immediately branded him a racist and neo-Nazi. Trump reminded them that not all defenders of the monument were white racists, but this argument didn’t work. (Global Research,  August 26, 2017

Despite the fact that he spoke out forcefully, many times. (Trump spent much of a recent rally in Phoenix detailing his many responses. See here.) The mainstream media offers no quarter.

Screenshot: Trump quoted in Vox, August 15, 2017

Similarly, the majority of Trump supporters have no association with extremist groups of any kind, and have long opposed white nationalists and the “Alt-Right”. Violence has been aggressively disavowed by most of Trump’s base, including Mike Cernovich, who has forcefully denounced violence, and Jack Posobiec, who organized anti-violence rallies weeks prior to Charlottesville. The mainstream media refused to report on these events, while continuing to label him a right-wing extremist and Nazi.

Meanwhile, the establishment “Left” has persistently engaged in violence, without disavowing violence. Project Veritas has exposed and proven the fact that violence is a routine method utilized by Democratic Party operatives. Former president Barack Obama openly encouraged the mobs, pushing them to continue “expressing themselves”.  Former Attorney G Loretta Lynch called for blood in the streets. Democratic members of Congress openly call for Trump’s assassination.The Alexandria mass shooting was the work of a Bernie Sanders supporter. The mainstream media ignores or refuses to accurately report these stories.

Staged anarchist agitation and violence—“protest culture”—is not only being normalized, but popularized. The masses are being successfully indoctrinated. Witness the pervasiveness and viciousness of Hollywood and sports celebrities, who have not refrained from calling for violence against Trump.

Orwellian madness on steroids

Even as establishment-guided mobs intimidate and commit violence, their victims are blamed for violence and hate crimes.

Trump is vilified as a world-ending Nazi/fascist/racist/misogynist, the symbol of tyranny, while the true tyrants and criminals continue to walk free.

Peace is achieved through violence.

Mob violence is noble and heroic.

Attacked from all sides

Trump is under attack and increasingly isolated.

Glen Greenwald beg’s the question: What’s worse: Trump’s agenda or empowering generals and CIA operatives to subvert it?

In addition to being assaulted from outside (Purple Revolution, Russia/hack, Robert Mueller, impeachment threats, etc.), he is being  sabotaged and subverted from inside the White House, and from inside his innermost circle, by the likes of National Security Adviser H.R. McMasterDina Habib Powell and the West Wing globalists including Ivanka Trump, Jared Kushner, Gary Cohn, and Steve Mnuchin.

McMaster has purged the administration of Trump loyalists and populists, and replaced with Bush/Obama/Clinton/Deep State operatives, and runs foreign policy with vice president Mike Pence. Pence routinely issues statements contradictory to Trump’s own ideas. He has not been the focus of any mainstream media criticism. This Bush loyalist is in perfect position to become president in the event of Trump’s removal (by whatever means that occurs).

The neocon generals—Mattis, McMaster, Kelly—“oversee” and control Trump on all matters, treating him like a child. Kelly controls all information to and from Trump.

Trump often seems not to understand what is happening. On the day Charlottesville occurred, Trump applauded the Virginia authorities and Terry McAuliffe, who were more likely involved in causing the disaster. Trump also congratulated the anarchists in Boston—on Ivanka Trump’s urging. Was he oblivious to the fact that the 4,000 Boston protestors were protesting him?

For Trump’s Afghanistan strategy address to the nation, Kelly insisted that Trump walk back the controversy of his remarks on Charlottesville. McMaster and Mattis also insisted, and Trump agreed.

The swamp is not being drained. It is being filled to overflowing. With all of this damage, some of it self-inflicted (why has Trump allowed it?), how will this president hope to deal with a manufactured civil war?

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No end in sight

The Summer of Rage is in full swing, but the rage is far from over.

There continue to be anti-Trump events in all major cities in the country, seemingly every weekend. Ginned-up Antifa mobs are being mobilized in response to small pro-Trump “Freedom of Speech” events scheduled to take place in San Francisco and Berkeley on the weekend of August 26. The upcoming clash is already being called the Battle of Berkeley 3.

With the fervent and unanimous support of the San Francisco Bay Area political establishment—all of whom are Democratic Party faithful who (including Congresswoman Jackie Speier, Nancy Pelosi, etc.) are openly calling for Trump’s ouster—it is expected that yet another comparatively small gathering for “prayer, patriotism and free speech”—Trump supporters—will be swarmed and viciously shut down by mobs of Trump-hating Antifa and “social justice warriors”.

The media ignores the fact that the organizers of the pro-Trump rally condemn Nazis and white supremacists, and prohibit them from attending. Headlines continue to brand the event “far right” and“Nazi”, in order to incite.

Reprinted with permission from GlobalResearch.ca.

mardi, 29 août 2017

Les néocons poussent les USA et le monde dans une crise dangereuse

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Les néocons poussent les USA et le monde dans une crise dangereuse


Par le Saker – Source The Saker

D’abord, mes prévisions

En octobre dernier, j’ai écrit une analyse que j’ai intitulée Les États-Unis sont à la veille d’affronter la pire crise de leur histoire… et comment l’exemple de Poutine pourrait inspirer Trump et je pense que c’est une bonne chose d’y revenir maintenant. Je commençais l’analyse en examinant les calamités qui pourraient frapper les États-Unis si Hillary était élue. Puisque ce n’est pas arrivé (Dieu merci !), nous pouvons sans problème ignorer cette partie et regarder ma prédiction de ce qui arriverait si Trump était élu. Voici ce que j’écrivais.

Trump gagne.  Problème : il sera complètement seul. Les néocons ont un contrôle total, total je le répète, sur le Congrès, les médias, la banque et la finance, et les tribunaux. De Clinton à Clinton, ils ont profondément infiltré le Pentagone, Foggy Bottom [quartier où se trouvent de nombreux services gouvernementaux, NdT] et les agences à trois lettres. La Fed est leur fief. Comment diable Trump pourrait-il faire face à ces féroces « fous dans la cave » ? Regardez la campagne de haine vicieuse que toutes ces « personnalités » (depuis les acteurs jusqu’aux journalistes en passant par les politiciens) ont déchaîné contre Trump – elles ont brûlé leurs vaisseaux, elles savent qu’elle perdront tout si Trump l’emporte (et s’il prouve qu’il se laisse facilement avoir, son élection ne fera aucune différence). Les néocons n’ont rien à perdre et ils combattront jusqu’au bout. Que pourra faire Trump pour que les choses changent s’il est entouré de néocons et de leurs agents d’influence ? Mettre en place une équipe totalement différente ? Comment va-t-il les sélectionner ? Son premier choix a été de prendre Pence comme vice-président – un désastre (il est déjà en train de saboter Trump sur la Syrie et le résultat des élections). Je redoute d’apprendre qui Trump désignera comme chef de cabinet à la Maison blanche et je crains qu’il ne nomme quelque nouvelle version du tristement célèbre Rahm Emanuel uniquement pour calmer les néocons…  Et si Trump prouvait qu’il a à la fois des principes et du courage, les néocons peuvent toujours le liquider et le remplacer par Pence. Et voilà ! [En français dans le texte, NdT]

Je poursuivais en suggérant que le seul choix de Trump serait de suivre l’exemple de Poutine et de faire aux néocons ce que Poutine avait fait aux oligarques. À l’évidence ce n’est pas ce qui s’est passé. En effet, un mois après l’élection de Trump, j’ai écrit une autre analyse intitulée Les néocons et l’« État profond » ont châtré la présidence de Trump, c’est cuit, les gars !

Il y a moins d’un mois, j’ai averti qu’une révolution de couleur était en cours aux États-Unis. Mon premier élément de preuve était la prétendue « enquête » que la CIA, le FBI, la NSA et d’autres menaient contre le candidat du président Trump au poste de conseiller à la sécurité, le général Flynn. Ce soir, le complot pour se débarrasser de Flynn a finalement réussi et le général Flynn a dû offrir sa démission. Trump l’a acceptée. Maintenant, mettons immédiatement une chose de côté : Flynn était loin d’être un saint ou un homme parfaitement sage qui aurait sauvé tout seul le monde. Il ne l’était pas. Cependant, Flynn était tout simplement la pierre angulaire de la politique de sécurité nationale. (…) L’« État profond », dirigé par les néocons, a forcé Flynn à démissionner sous le prétexte idiot qu’il avait eu une conversation téléphonique avec l’ambassadeur de Russie sur une ligne ouverte, non sécurisée et clairement surveillée.  Et Trump a accepté cette démission. Depuis que Trump est arrivé à la Maison Blanche, il a pris coup sur coup de la part des médias néocon-sionistes, du Congrès, de toutes les « stars » de Hollywood, culs doublement bénits, bien-pensants et propres sur eux, et même des politiciens européens. Et Trump a encaissé chaque coup sans jamais riposter. Nulle part on n’a vu son fameux « Vous êtes viré ! ». Mais j’avais encore de l’espoir. Je voulais espérer. Je sentais que c’était mon devoir d’espérer. Mais maintenant, Trump nous a tous trahis. Je le répète, Flynn n’était pas mon héros. Mais il était, tous comptes faits, le héros de Trump. Et Trump l’a trahi. Les conséquences de tout cela seront immenses. Pour une raison : Trump est maintenant clairement brisé. Il n’a fallu que quelques semaines à l’« État profond » pour castrer Trump et le faire s’incliner devant les puissances établies. Ceux qui auraient voulu le soutenir comprendront maintenant qu’il ne les soutiendra pas eux-mêmes et ils s’éloigneront tous de lui. Les néocons se sentiront des ailes d’avoir éliminé leur pire ennemi et, enhardis par cette victoire, ils pousseront leur avantage, doublant la mise encore et encore. C’est fini, les gars, l’État profond a gagné.

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Je concluais ensuite que les conséquences de cette victoire seraient catastrophiques pour les États-Unis :

Dans leur rage haineuse contre Trump et le peuple américain – c’est-à-dire « le panier de déplorables » –, les néocons ont dû montrer leur vrai visage. Par leur rejet du résultat des élections, leurs émeutes, leur diabolisation de Trump, les néocons ont mis en évidence deux choses cruciales : premièrement que la démocratie américaine est une sinistre plaisanterie et qu’eux, les néocons, sont un régime d’occupation qui gouverne contre la volonté du peuple américain. En d’autres termes, exactement comme Israël, les États-Unis n’ont plus de légitimité. Et puisque, tout comme Israël, les États-Unis sont incapables d’effrayer leurs ennemis, ils sont fondamentalement nus, sans légitimité, sans capacité de coercition. Donc oui, les néocons ont gagné. Mais leur victoire élimine la dernière chance pour les États-Unis d’éviter un effondrement.

Je crois que ce que nous voyons aujourd’hui sont les premiers signes de l’effondrement imminent.

Les symptômes de l’agonie

  • À l’extérieur, la politique étrangère des États-Unis est essentiellement « gelée » et, à la place d’une politique étrangère nous avons une longue série de menaces vides lancées à une liste de pays diabolisés à qui sont promises maintenant « les flammes de l’enfer » s’ils osaient désobéir à Oncle Sam. Si c’est bon pour faire les grands titres, cela ne qualifie pas pour faire une « politique » quelle qu’elle soit (j’ai discuté longuement de cette question lors de ma récente interview avec South Front). Ensuite, il y a le Congrès qui a fondamentalement déchu Trump de ses pouvoirs de diriger la politique étrangère. Cette forme étrange et illégale de « vote de défiance » martèle encore dans son message que Trump est soit un fou, soit un traître, soit les deux.
  • À l’intérieur, Trump est maintenant accusé des dernières émeutes à Charlottesville ; après avoir été un agent de Poutine, il est encore diabolisé comme une sorte de nazi (voir le premier et le second avertissement de Paul Craig Roberts à propos de cette dynamique).
  • Sur le plan organisationnel, il est clair que Trump est entouré d’ennemis comme l’illustre le fait absolument scandaleux qu’il ne peut même pas parler à un chef d’État étranger sans que la transcription de cette conversation ne soit divulguée aux siomédias.

Je crois que ce sont là des étapes préliminaires pour préparer une crise majeure et l’utiliser pour chasser Trump, soit par un processus d’impeachment soit par la force sous prétexte de crise. Regardez le message que les siomédias ont martelé dans les esprits de la population américaine.

La préparation psychologique pour le coup d’État à venir : les terrifier tous à mort

Voici trois exemples très parlants tirés de la couverture de Newsweek :

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Posez-vous la question : quel est le message ici ?

Trump est un traître, il travaille pour Poutine, Poutine veut détruire la démocratie aux États-Unis et maintenant, ces deux hommes sont ensemble les deux personnes les plus dangereuses sur la planète. C’est un « complot contre l’Amérique », pas moins !

Pas mal, n’est-ce pas ?

« Ils » sont clairement là pour « nous » avoir et « nous » sommes terriblement en danger : Kim Jong-un est sur le point de déclarer une guerre nucléaire aux États-Unis, Xi et Poutine menacent le monde avec leurs armées et « notre » propre président est arrivé au pouvoir grâce au « KGB russe » et aux « hackers de Poutine », il travaille maintenant pour les Russes, il est aussi à l’évidence un nazi, un suprémaciste blanc, un raciste et, peut-être un « nouvel Hitler » (tout comme Poutine, bien sûr !).

Et puis il y a ces musulmans et ces Aye-rabs vraiment effrayants qui apparemment ne veulent que deux choses dans la vie : détruire « notre mode de vie » et tuer tous les « infidèles ». C’est pourquoi nous avons besoin de la TSA, de 16 agences de renseignement et de troupes de police militarisées SWAT partout : au cas où les terroristes viendraient nous prendre là où nous vivons.

De dangereuses conséquences internationales

Tout cela serait assez drôle si ce n’était pas extrêmement dangereux. D’une part, les États-Unis s’en prennent vraiment à un dangereux ennemi lorsqu’ils essaient constamment de faire peur à Kim Jong-un et au gouvernement de la RPDC. Non, pas à cause des armes nucléaires nord-coréennes (qui ne sont probablement pas des ICBM capables de lancer des armes nucléaires mais une combinaison pas nécessairement compatible de « dispositifs » nucléaires et de missiles balistiques à portée intermédiaire), mais à cause de l’immense et difficile tâche de détruire l’armée conventionnelle nord-coréenne. La vraie menace, ce n’est pas les missiles, mais une combinaison mortelle d’artillerie conventionnelle et de forces spéciales qui représente un très faible danger pour les États-Unis ou leur armée, mais qui constitue une énorme menace pour la population de Séoul et de la partie nord de la Corée du Sud. Les armes nucléaires, sous quelque forme que ce soit, sont vraiment un problème en plus, un « glaçage » toxique sur un « gâteau conventionnel » déjà très dangereux.

Aparté
Un cauchemar de la vie réelle : maintenant, si vous voulez vraiment vous terrifier vous-même et rester éveillé toute la nuit, considérez ce qui suit. Alors que je crois personnellement que Kim Jong-un n’est pas fou et que le principal objectif des dirigeants nord-coréens est d’éviter une guerre à tout prix, que se passe-t-il si je me trompe ?  Qu’en est-il si ceux qui disent que les dirigeants nord-coréens sont totalement fous ont raison ? Ou, ce que je crois beaucoup plus probable, si Kim Jong-un et les dirigeants nord-coréens sont parvenus à la conclusion qu’ils n’ont rien à perdre, que les Américains vont tous les tuer, en même temps que leurs familles et leurs amis ? Que pourraient-ils faire, théoriquement, s’ils sont vraiment désespérés ? Eh bien, permettez-moi de vous le dire : oubliez Guam, pensez Tokyo ! En effet, tandis que la RPDC pourrait dévaster Séoul avec des systèmes d’artillerie dépassés, ses missiles sont probablement capables de frapper Tokyo ou la région de Keihanshin qui englobe Kyoto, Osaka et Kobé, y compris les industries clés de la région industrielle de Hanshin. La zone du Grand Tokyo (la région de Kanto) et la région de Keihanshin sont très densément peuplées (37 et 20 millions d’habitants, respectivement) et contiennent un très grand nombre d’industries, dont beaucoup déclencheraient un désastre écologique aux proportions immenses si elles étaient frappées par des missiles. Non seulement cela, mais une attaque sur les principaux nœuds économiques et financiers du Japon donnerait probablement lieu à un effondrement international genre 9/11. Donc si les Coréens du Nord voulaient vraiment, vraiment nuire aux Américains, ce qu’il pourraient faire est de frapper Séoul et des villes importantes au Japon entraînant une immense crise politique pour la planète entière. Pendant la Guerre froide, nous avions coutume d’étudier les conséquences d’une attaque soviétique contre le Japon et la conclusion était toujours la même : le Japon ne peut se permettre aucune guerre. Le territoire japonais est trop petit, trop densément peuplé, trop riche en cibles lucratives et une guerre dévaste tout le pays. C’est encore vrai aujourd’hui, encore plus. Imaginez seulement la réaction en Corée du Sud et au Japon si une attaque américaine folle sur la RPDC entraînait une frappe de missiles sur Séoul et Tokyo ! Les Sud-Coréens ont déjà fait connaître leur position sans aucune ambiguïté, d’ailleurs. Quant aux Japonais, ils placent officiellement leurs espoirs dans des missiles (comme si la technologie pouvait atténuer les conséquences de la folie !). Donc oui, d’accord, la RPDC est extrêmement dangereuse et la pousser dans ses derniers retranchements est totalement irresponsable en effet, armes nucléaires ou non.

Ce que nous observons aujourd’hui est une boucle de rétroaction positive dans laquelle chaque geste des néocons déstabilise plus profondément le système tout entier. Inutile de le dire, c’est extrêmement dangereux et ne peut avoir qu’une catastrophe ou un effondrement final pour résultat. En fait, les signes que les États-Unis perdent totalement le contrôle sont déjà partout, voici seulement quelques gros titres en guise d’illustration :

Une expression française dit que « quand le chat n’est pas là, les souris dansent », et c’est exactement ce qui se passe maintenant : les États-Unis sont à la fois très faibles et essentiellement absents. Quant aux Arméniens, ils disent que « La souris rêve de ce qui pourrait terrifier le chat ». Bon, les « souris » du monde dansent et rêvent, et ignorent tout simplement le « chat ». Chaque mouvement du chat ne fait qu’aggraver les choses pour lui. Le monde change pendant que le chat est occupé à se détruire.

Des conséquences intérieures dangereuses

blackkids.jpgLes émeutes raciales seraient en tête de ma liste. En fait, elles se passent déjà partout aux États-Unis, mais elles sont rarement présentées en tant que telles. Et je ne parle pas des émeutes « officielles » de Black Lives Matter, qui sont assez mauvaises, je parle des nombreuses mini-émeutes que les médias officiels essaient systématiquement de dissimuler. Ceux qui sont intéressés à ce sujet devraient lire le livre de Colin Flaherty, Don’t Make the Black Kids Angry, qui montre que les attaques racistes par des Noirs sur des Blancs (également dites « chasse à l’ours polaire ») sont en augmentation presque partout dans le pays. De même, à quelqu’un qui persiste obstinément à ignorer la forte corrélation entre la race et le crime devrait lire l’analyse essentielle de Ron Unz, Race and Crime in America.  Maintenant, avant que quelque militant autoproclamé de la police de la pensée m’accuse de racisme : je ne parle pas du tout des causes des problèmes raciaux aux États-Unis. Je dis seulement que la violence raciale y est grave et s’aggrave rapidement.

Le deuxième problème que je vois menacer la société américaine est une délégitimation extrêmement rapide de tout le système politique étasunien et, en particulier, du gouvernement fédéral. Pendant des décennies, les Américains ont voté pour « A » et chaque fois ce qu’ils ont fini par avoir, c’est « non-A ». Parmi les exemples, il y a le célèbre « lisez sur mes lèvres, pas de nouveaux impôts », bien sûr, mais également les promesses d’Obama de stopper les guerres idiotes, et maintenant la promesse de Trump de « drainer le marais ». On a menti aux Américains pendant des décennies et ils le savent. Il y a un fossé grandissant entre les prétendues « valeurs américaines » enseignées dans les écoles et la réalité du pouvoir. Alors que les États-Unis sont officiellement censés défendre la démocratie, la liberté et toutes les bonnes choses préconisées par les Pères fondateurs, la réalité dégoûtante est qu’ils couchent avec les wahhabites, les nazis et les sionistes. L’hypocrisie omniprésente de tout cela menace maintenant de faire tomber tout le système politique étasunien exactement comme l’hypocrisie tout aussi omniprésente du système soviétique a fait tomber l’URSS (si vous êtes intéressé, vous pouvez en lire davantage sur ce thème ici). La simple vérité est qu’aucun régime ne peut survivre longtemps lorsqu’il soutient activement l’exact opposé de ce qu’il est officiellement censé défendre. Le résultat ? Je n’ai pas encore rencontré d’Américain adulte qui croie sincèrement qu’il/elle vit dans dans « le pays des hommes libres et la maison des braves ». Peut-être que les nourrissons avalent encore ces sottises, mais même les adolescents savent que c’est carrément de la foutaise.

Troisièmement, pour toutes les statistiques encourageantes sur le Dow Jones, le chômage et la croissance, la réalité est que la société américaine se transforme rapidement en une société à trois vitesses : au sommet, un petit nombre de gens obscènement riches, en dessous, une certaine quantité de professionnels qualifiés qui servent les richissimes et qui luttent pour maintenir un style de vie associé dans le passé à la classe moyenne. Et puis l’immense majorité des Américains qui cherchent fondamentalement à gagner « un salaire minimum plus un petit quelque chose » et qui survivent essentiellement en ne payant pas pour l’assurance santé, en ayant généralement deux emplois, en mangeant de la « bouffe prolo » bon marché et malsaine et en renonçant à ce dont tout travailleur américain pouvait profiter dans les années 1950 et 1960 (un parent à la maison, des vacances payées, une deuxième maison pour les vacances, etc.). Les Américains sont pour la plupart des gros bosseurs et, jusqu’à présent, la plupart d’entre eux survivent, mais ils sont aussi pour la plupart à un salaire de la pauvreté vraiment grave. Beaucoup d’entre eux ne font que joindre les deux bouts parce que leurs parents et leurs grands-parents les aident (c’est également vrai pour l’Europe du Sud, d’ailleurs). Un segment important de la population américaine survit maintenant grâce à Walmart et à Dollar Store. Une fois que cela ne marche plus, les tickets alimentaires sont la dernière option. Cela, ou la prison, bien sûr.

Combinez tout cela et vous obtenez une situation extrêmement explosive, potentiellement. Il n’est pas surprenant que lorsque tant d’Américains ont entendu le commentaire de Hillary sur le « panier de déplorables », ils aient pris cela comme une déclaration de guerre

Et que prévoient les néocons pour faire face à tout ça ?

En réprimant la liberté d’expression et la dissidence, bien sûr ? Quoi d’autre ?

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Leur unique réponse – la répression bien sûr !

YouTube, Google, Facebook, Twitter – tous sont en train de réprimer le « mauvais » discours qui comprend à peu près n’importe quel sujet qui fait froncer les sourcils à une grande variété de ceux qui se décrivent eux-mêmes comme « libéraux ». GoDaddy et Google poursuivent même des noms de domaine. Certes, personne n’est jeté en prison pour défendre, disons, le Deuxième amendement, mais ils sont « démonétisés » et leurs comptes sont simplement fermés. Ce ne sont pas les flics qui répriment la liberté d’expression, c’est « l’Amérique des affaires », mais l’effet est le même. Apparemment, les néocons ne réalisent pas que la censure n’est pas une stratégie viable à l’ère d’Internet. Ou peut-être le réalisent-ils et essaient-ils délibérément de provoquer une réaction ?

Ensuite il y a la campagne de diffamation dans les médias : à moins de faire partie d’une sorte de « minorité », vous êtes supposé être néfaste de naissance et coupable de tous les maux sur la terre. Et votre chef est Trump, bien sûr, ou peut-être même Poutine lui-même, voir ci-dessus. Les mâles blancs chrétiens et hétérosexuels feraient mieux de se mettre à l’abri…

Quoi qu’il en soit, par leur insistance maniaque, d’une part à humilier et à écraser Trump et d’autre part à réprimer des millions d’Américains, les néocons commettent une double erreur. D’abord ils montrent leur vrai visage et ensuite, ils déstabilisent les institutions mêmes qu’ils utilisent pour contrôler et diriger ce pays. Cela, bien sûr, ne fait qu’affaiblir les néocons et les États-Unis eux-mêmes et ensuite affaiblit la boucle de rétroaction positive mentionnée plus haut, qui menace maintenant le système international tout entier.

Nous et eux

Ce qui rend l’effondrement graduel de l’Empire anglosioniste particulièrement dangereux est qu’il est de loin le plus grand et le plus puissant empire de l’histoire mondiale. Aucun empire n’a jamais eu le quasi monopole du pouvoir dont les États-Unis ont joui depuis la Seconde Guerre mondiale. D’une manière ou d’une autre, militaire, économique, politique, sociale, les États-Unis sont sortis de la Seconde Guerre mondiale comme un géant et alors qu’il y a eu des hauts et des bas au cours des décennies qui ont suivi, l’effondrement de l’URSS n’a fait que réaffirmer ce qui apparaissait comme leur victoire totale. À mon avis, subjectif il est vrai, le dernier président américain compétent (non, je n’ai pas dit « bon », j’ai dit « compétent ») était George Herbert Walker Bush qui, contrairement à ses successeurs, savait au moins comment gouverner un Empire. Après cela, tout n’est que déclin, de plus en plus rapidement. Et si Obama a probablement été le président le plus incompétent dans l’histoire des États-Unis, Trump sera le premier à être ouvertement lynché pendant qu’il est en poste. Résultat, l’Empire anglosioniste est maintenant comme un immense train de marchandises qui a perdu sa locomotive mais qu’un énorme élan pousse en avant même s’il n’y a plus personne pour le contrôler. Le reste de la planète, à l’exception sans importance des Européens de l’Est, fait des pieds et des mains pour sortir de la trajectoire de ce train incontrôlé. Jusqu’à présents, les rails (bon sens minimum, réalités politiques) résistent plus ou moins, mais un accident (politique, économique ou militaire) pourrait arriver à tout moment. Et c’est très, très effrayant.

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Les États-Unis ont entre 700 et 1000 bases militaires dans le monde, tout le système financier international est profondément enchevêtré avec l’économie américaine, le dollar US est toujours la seule véritable monnaie de réserve, les bons du Trésor américain sont détenus par tous les acteurs internationaux importants (y compris la Russie et la Chine), SWIFT est politiquement contrôlé par les États-Unis, qui sont le seul pays au monde qui peut imprimer autant d’argent qu’il veut et, pour couronner le tout, ils ont un énorme arsenal nucléaire. Résultat, un effondrement des États-Unis menacerait tout le monde et cela signifie que personne ne voudrait le provoquer. L’effondrement de l’Union soviétique n’a menacé l’humanité que d’une seule manière : par son arsenal nucléaire. En revanche, tout effondrement des États-Unis menacerait tout le monde de diverses manières.

Donc la vraie question aujourd’hui est celle-ci : le reste de la planète peut-il empêcher un effondrement catastrophique de l’Empire anglosioniste ?

C’est l’ironie de notre situation : même si la planète entière est malade et fatiguée de l’arrogance incompétente des Anglosionistes, personne ne veut que leur Empire s’écroule dans le désastre. Et pourtant, avec les néocons au pouvoir, un tel effondrement semble inévitable, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour tout le monde.

C’est vraiment incroyable, réfléchissez-y : tout le monde hait les néocons, non seulement une majorité d’Américains, mais vraiment la planète entière. Et pourtant ce groupe numériquement faible a en quelque sorte fait en sorte de mettre tout le monde en danger, y compris eux-mêmes, par leur affreux caractère vindicatif, leur arrogance infinie et leur myopie idéologiquement induite. Que cela ait pu se produire, et à l’échelle planétaire, est un témoignage dramatique de la dégradation morale et spirituelle de notre civilisation : comment avons-nous pu laisser aller les choses si loin ?

Et la question suivante, évidente : pouvons-nous les arrêter ?

Honnêtement, je ne sais pas. J’espère, mais je n’en suis pas sûr. Mon plus grand espoir avec Trump était qu’il serait prêt à sacrifier l’Empire pour le salut des États-Unis (le contraire de ce que font les néocons : ils sont prêts à sacrifier les États-Unis pour sauver l’Empire) et qu’il organiserait une transition relativement sûre et, avec un peu de chance, non violente de l’Empire à un « pays normal ». À l’évidence, cela ne se produira pas. Au lieu de quoi, les néocons menacent tout le monde : les Chinois, les Russes, les Nord-Coréens et les Vénézuéliens bien sûr, mais aussi les Européens (économiquement), tout le Moyen-Orient ( (via la « seule démocratie du Moyen-Orient »), tous les pays en développement et même le peuple américain. En plus, ils menacent même le président des États-Unis lui-même, et d’une manière assez peu subtile !

Donc quelle est la suite ?

Vraiment, je ne sais pas. Mais mon sentiment dominant est que Trump sera chassé du pouvoir, soit pour « crimes et délits graves », soit pour « raisons médicales » (ils le déclareront tout simplement fou et inapte à assumer la présidence). À voir combien Trump est faible et mou, il pourrait même être « convaincu » de démissionner. Je ne les vois pas l’assassiner, simplement parce qu’il n’est pas non plus Kennedy. Après cela, Pence arrive au pouvoir et ce sera présenté à tous comme un événement merveilleux, un rassemblement des élites suivi d’une répression immédiate et sans merci de toute forme d’opposition politique ou de dissidence, qui sera immédiatement étiquetée comme raciste, homophobe, antisémite, terroriste, etc. On trouvera la sale main du « KGB russe » (oui, je sais, le KGB a été dissout en 1991) partout, en particulier chez les libertariens américains (qui seront probablement les seuls à avoir assez de cervelle pour comprendre ce qui se passe). La (pseudo) Gauche jubilera. Si cette façon de procéder déclenche un niveau de résistance inattendu, régional ou social, un 9/11 sous fausse bannière suivi d’une guerre sera le scénario le plus probable (pourquoi renoncer à quelque chose qui a tellement bien marché la première fois ?). À moins qu’ils ne décident de ré-envahir la Grenade ou de donner à Nauru une raclée bien méritée, n’importe quelle guerre plus ou moins réelle entraînera un échec catastrophique pour les États-Unis au point que le recours aux armes nucléaires par les fous néocons pourrait devenir un risque très réel, en particulier si des cibles symboliques, comme des porte-avions, sont frappées (en 1991, lorsque les États-Unis ont envoyé la 82e AB en Irak, il n’y avait rien entre cette troupe d’infanterie légère et les divisions blindées irakiennes. Si les Irakiens avaient attaqué, le plan était d’utiliser des armes nucléaires tactiques. Ensuite tout cela fut rapidement oublié).

Il y a une raison pour laquelle les néocons prospèrent en temps de crise : cela leur permet de se dissimuler derrière le chaos, en particulier s’ils sont ceux qui l’ont provoqué en premier. Cela signifie que tant que les néocons sont proches du pouvoir, ils ne permettront jamais, jamais, que la paix éclate soudain, de peur que les projecteurs soient subitement dirigés sur eux. Chaos, guerre, crises – c’est leur habitat naturel. Pensez-y comme au sous-produit de leur existence. Finalement, bien sûr, ils seront arrêtés et vaincus, comme tous leurs prédécesseurs dans l’Histoire. Mais je frémis lorsque je pense au prix que l’humanité devra payer cette fois-ci.

The Saker

L’article original article a été rédigé pour Unz Review

Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Catherine pour le Saker francophone

 

samedi, 26 août 2017

The US Empire, the CIA, and the NGOs

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The US Empire, the CIA, and the NGOs

An interview with F. William Engdahl

The Ancient Greeks knew: “Religion is regarded by the common people as true, by the wise as false, and by rulers as useful.” No less a figure than the late Zbigniew Brzezinski and the CIA made use of this saying by recruiting the Muslim Brotherhood to fight a proxy war against the Soviet Union in Afghanistan, which led to the withdrawal of the Soviets from the Hindu Kush. Since then, the CIA used the mercenaries to fight more proxy wars in the Balkans, Chechnya, and Azerbaijan. Due to the wars of aggression against Iraq, Libya, Syria and Yemen the US and its vassal states created sectarian violence that led to civil wars. Right now, the CIA and the Muslim Brotherhood are present in the form of ISIS in Syria and Iraq.

No one has studied this triad more intensively than F. William Engdahl who is a renowned geopolitical analyst, risk consultant, author, and lecturer. Engdahl was born in Minneapolis/MN, and grew up in Texas. After earning a degree in politics from Princeton University, and graduate study in comparative economics at Stockholm University, he worked as an economist and investigative journalist in the US and Europe. He was named Visiting Professor at Beijing University of Chemical Technology and delivers talks and private seminars around the world on different aspects of economics and politics with the focus on geopolitical events. For the last 30 years, Engdahl has been living in Germany.

He has written numerous best-selling books on oil and geopolitics: The Lost Hegemon: Whom The Gods Would DestroyFull Spectrum Dominance: Totalitarian Democracy in the New World Order, Seeds of Destruction: The Hidden Agenda of Genetic Manipulation, and not to forget: Target China to name only a few. His books are translated into 14 foreign languages.

His latest book on the role of the NGOs focuses on their involvement in US regime change operations and in steering up fabricated mass protests to facilitate the efforts of the US Empire and the CIA to replace resilient national oriented governments by obedient ones that will execute the Washington agenda. All this happens under the pretext of democracy à la US-American style.

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The following interview focuses on Engdahl’s latest book in German Secret files NGOs (Geheimakte NGOs).

Ludwig Watzal:  I guess we could agree upon the fact that the CIA is the world’s worst terror organization. After WW II, hardly any coup d’état or organized uprising happened without the helping hand of the CIA. As I understood your book, in the last 25 years, the CIA got quite a few so-called little helpers in the form of NGOs. Please, could you elaborate on that?

William Engdahl: During the Reagan Presidency very damaging scandals were becoming public about CIA dirty operations around the world. Chile, Iran, Guatemala, the top secret MK-Ultra project, the student movement during the Vietnam War to name just a few. To take the spotlight away from them, CIA Director Bill Casey proposed to Reagan creating a “private” NGO, a kind of cut-out that would pose as private, but in reality, as one of its founders the late Allen Weinstein said in a later interview to the Washington Post, “doing what the CIA did, but privately.” This was the creation of the NGO named National Endowment for Democracy in 1983. Soon other Washington-steered NGOs were added like the Freedom House or the Soros Open Society Foundations, the United States Institute of Peace and so forth.

The money was often channeled via USAID of the State Department to hide its origin. Every major regime attack by the US Government since then including the Solidarnosc in Poland, the Yeltsin CIA-backed Russia coup, the 2004 Ukraine Orange Revolution, the 2008 Tibet riots, the Arab Spring of 2011 to today—all have been done by this group of very select “democracy” NGOs. Little wonder that countries like Russia and China or Hungary act to ban them as “undesirable NGOs.”   

LW: You quote Allen Weinstein, co-author of the founding act of the NGO National Endowment for Democracy (NED), saying; “Much of what we do today was done 25 years ago by the CIA.” Are the US NGOs such as NED, CIPE, USAID, NDI, not to speak of the Soros network, the fifth column of the CIA?

WE: As I indicated above, I would say so in my opinion. Invariably their NGO agenda fits the given agenda of Washington foreign policy. Coincidence? I don’t believe so.

LW: Your critic focused mainly on a few US NGOs or would you include all non-governmental organizations in general? Aren’t all these NGOs driven by a good mind and noble deeds to spread democracy and freedom around the world?

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WE: This is the devil in the concept of Bill Casey. Hiding very black dirty anti-democratic CIA operations behind private political NGOs waving the banner of “Human Rights” has been very effective for Washington’s global agenda of toppling un-cooperative regimes around the world. In effect the CIA has weaponized human rights. Curiously useful regimes for Washington such as Saudi Arabia go unbothered by calls for democracy. Their oil billions finance Washington’s global terrorism agenda.

Take the recent case of the fake democracy White Helmets NGO in Syria doing propaganda in intimate cooperation with ISIS, to justify the US-led war against the duly elected Assad regime. White Helmets get money reportedly from Soros Foundations, from the US and UK governments and were created by a former British Army Intelligence officer James Le Mesurier. Their atrocity videos have repeatedly been exposed as fake, staged by actors. Their alleged Sarin gas video showing unprotected White Helmets “first responders” handling alleged Sarin gas victims with no protective HAZMAT protection is a joke, a fake as was exposed widely after by a number of HAZMAT Sarin gas experts.

The Washington–or EU in some cases—political NGOs are effective because they can attract many innocent good-willed people. I recently received a very touching personal letter from a European Medical Doctor who had been 18 months working with the best humanitarian intention with Doctors without Borders in South Sudan before their US-backed independence. She was so grateful after reading my NGO book as she could understand all the seeming irrational directions their American Doctors Without Borders leader gave the staff. She quit because of burnout and now said she understands why. Honest doctors were being used by Washington for secret political agendas. South Sudan was target because China was receiving a major share of her oil from there via Khartoum.

Of course, not all NGOs are doing the work of the CIA. I focus on the ones with a hidden political agenda, who, as I describe in the book, have weaponized human rights and the word democracy for devious ends.

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LW: In 1984, the hedge fund-Billionaire George Soros, established in Budapest the Soros Foundation. His first target was Poland. Pope John Paul II and US President Ronald Reagan met in 1982 at the Vatican to discuss the destabilization of the Communist Bloc. In this endeavor, has there also been an involvement of the Soros Foundation?

WE: The Soros Foundation established the Stefan Batory Foundation in Warsaw in 1988 to train activists to ultimately topple the Communist regime. They played a major role “building democracy” and immediately after the collapse in Poland of the government of General Czesław Kiszczak in August, 1989. Soros brought Harvard University “Shock Therapy” economist Jeffrey Sachs into Poland to push privatization of state enterprises, create a hyperinflation and open choice Polish state assets for auction to western investors like friends of Soros for pennies or then, for pfennig.

LW:  The two chapters on the plundering of the former Soviet Union by the CIA, Soros and his Harvard Boys in cooperation with the Yeltsin clan and former KGB official is quite shocking. Please, elaborate on this Mafia-like undertaking.

WE: I have to refer readers to the book as the treatment has been cross-checked and is exhaustive. In brief, the CIA under the direction of then-President George H.W. Bush managed to corrupt several very high-ranking KGB generals who recruited a network of young Komsomol or Communist Union of Youth proteges such as Boris Berezovsky and Mikhail Khodorkovsky to become their hand-picked “oligarchs” to plunder the State assets for pennies compared to their true worth. This was the infamous “voucher” scandal that valued the entire state assets including oil and gas, machine-making companies, high-tech, all at a little under $16 billion. They literally raped Russia for personal gain. And the CIA and its network of Western banks such as Riggs Bank in Washington allowed them to launder the money out of Russia. Even I was shocked to verify the details. It was criminal. Yeltsin was their boy. Some said so long as his supply of good Vodka was guaranteed he would do anything Soros and his Harvard economists demanded.

The interesting point to note is that President G.H.W. Bush, former director of the CIA, ordered three simultaneous NGO destabilizations in the same year, 1989.  The three were Russia, China in Tiananmen Square and Yugoslavia. The book documents this in great detail.

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LW:  After Vladimir Putin succeeded Boris Yeltsin as Russia’s President, he immediately stopped the robbing of Russia. Do you think that could be one cause why the political class in Washington hates and demonizes him to such an extent, which is irrational?

WE: Putin came from a Russian nationalist faction (as opposed to what were called cosmopolitan or internationalist faction) of the KGB and its successor. They knew they had to act with stealth until their grip was secure in 2000 when Yeltsin was forced to quietly “retire” or face revelations and Yeltsin was convinced to name Putin acting President.

There has been an undeclared war against a stable nation-state in Russia since well before 1917. The founder of Stratfor, George Friedman, one of the better informed American analysts of geopolitics and former consultant to the Pentagon and CIA among others, recently gave an interview after the CIA Ukraine “coup d’ etat” which Friedman called “the most blatant coup in US history.” That if you recall was the one where Viktoria Nuland as US Assistant Secretary of State went to Kiev and handed out candy bars to the protesters in Maidan Square and telephoned her contempt for the EU to the US Ambassador in Kiev.

Friedman noted what I have documented in my various other books such as Mit der Ölwaffe zur Weltmacht, that the foreign policy of the United States of America for at least the past century as the USA emerged on the decline of the British Empire, the US foreign policy priority has been to prevent at all costs the merging of economic interests and cooperation between especially Germany and Russia. The world has undergone two world wars because of this unfortunate geopolitical dogma of US foreign policy, a dogma taken over from the British and from the father of British geopolitics, Sir Halford Mackinder.

Washington hates and demonizes Putin for the reason he has moved deliberately to stabilize Russia as a great nation, which it truly is as I can attest from almost 25 years of personal experience. And as a result of Washington’s demonization, Putin’s influence in the world seems only to grow stronger—first with China, then Eurasia nations, Africa, the Middle East, Asia, even the Philippines and Latin America. The world is becoming fed up with the endless agenda of overt and covert USA wars everywhere. We need to look closely behind the Trump words and very soon we find the same old, degenerate oligarchs and their so-called deep-state of unelected bureaucrats at work.  

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LW:  The dismantling of Yugoslavia was a catastrophe. The Germans under the chancellorship of Gerhard Schroeder and his infamous foreign minister Joschka Fischer joined forces with Clinton to overthrow the Serbian President Slobodan Milosevic. In this coup-like operation, were there also NGOs involved? And what was their strategy?

WE: Yes. Follow the subsequent career of Mr. Fischer. A street thug from the 1968 Frankfurt protests becomes crowned by the USA and its mainstream media as a statesman, apparently the reward for delivering the Green Party vote for bombing Yugoslavia in 1999. After office, Fischer got an honorary teaching post at my Alma Mater, Princeton. Later George Soros invites Mr Fischer on to his new European council on Foreign Relations think tank.

In terms of the toppling of Slobodan Milosevic, the US government and its select NGOs including NED and Soros foundations, organized, financed, and trained key student leaders and others in a successful coup, under the name Otpor! (Resistance!), with the now -ubiquitous logo of the threatening clenched fist. Serbian translations of Gene Sharp’s writings on nonviolent action were used and the key leaders were personally trained by Sharp’s associate US Army colonel Robert Helvey in secret meeting places to avoid police. Otpor! got by some estimates as much as $30 million from U.S. government-linked organizations such as the National Endowment for Democracy (NED), International Republican Institute (IRI), and US Agency for International Development (USAID). The destruction of Yugoslavia was orchestrated since the 1980’s by Washington, first Bush Sr. then Clinton. The aim was to create a war in Europe to justify the continued presence of a NATO whose raison d’être after the collapse of the Soviet Union was hard to justify to American taxpayers or to the Europeans who were planning an independent European Defense Pillar apart from NATO. For Washington and the influential US military industrial complex such independence was tabu!. The second aim was to establish a huge US military presence later in Kosovo called Camp Bond Steel.

LW:  When the Arab masses went into the streets of Tunis, Cairo and Tripoli, the Western media, and political class were thrilled. Finally, democracy, freedom, and human rights found their way into the Arab world. Were these uprisings spontaneous or were they organized and orchestrated from outside forces?

WE: The entire Arab Spring was secretly planned and financed by Washington and US-financed NGOs. Then-Secretary of State Hillary Clinton was a key figure along with her bizarre Muslim Brotherhood assistant Huma Abedin. The RAND Corporation, which is a Pentagon think tank responsible for developing the technique of mob “swarming” like bees, as a way using facebook and social media to steer protests, played a key role.

The protest student groups in Egypt were US-trained, again using translations of Gene Sharp, they were brought to Europe to be secretly trained by the leaders of Otpor!.

In the case of Libya’s Qaddafi, a more urgent regime change was deemed necessary as the now-famous DCLeaks and Wikileaks emails of Hillary to her private adviser Sidney Blumenthal reveal. Qaddafi, who contrary to his demonized image had built up Libya with the highest living standard in all Africa, was about to unveil creation of an alliance of Muslim central banks and introduction of a Gold Dinar currency for oil sales not US dollars. He was doing so together with Ben Ali of Tunisia and Mubarak in Egypt. As Hillary wrote to Blumenthal, that had to be blocked by whatever means. The means to “block” were the illegal bombing of Libya and the assassination of Qaddafi and turning Libya into a field of rubble. The original Pentagon-CIA-State Department plan called for the immediate toppling of another thorn in Washington’s side immediately after Qaddafi, that was Bashar al Assad in Syria. That has not worked out well for the Washington planners and a great human tragedy unnecessarily has grown out of 6 years of what essentially is a US-led war there.

LW:  In the old days, the conquerors brought in its wake the missionaries. Today, the Western neo-colonial powers come with hundreds of NGOs who teach the indigenous population how Western democracy is supposed to function. Do you think the NGOs serve the interest of these people? What about the German NGOs who especially carry a lot of ideological ballast, for example, in the form of gender mainstreaming with them? What do you make of that?

WE: I think your analogy with the “Christian” missionaries of the past and the “Human Rights” or “democracy” NGOs today is very fitting. I am not competent to comment on the activities of various German NGOs. My main focus is Washington, the hegemonic power today and source of so much that is destructive, unfortunately.

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LW: At the beginning and at the end of your book you refer to George Orwell’s double think that means “War is Peace, Freedom is Slavery, Ignorance is Strength.” Do we live in times where the original meanings of words become different contents? Do the US Empire and its vassal states wage war in the name of democracy and destroy the nation states with the same democratic rhetoric?

WE: This is why I found the Orwell quote so appropriate. His book 1984 in many ways is a description of what has been allowed to happen to our western democracies, especially in Britain and the USA.

LW: If you could give the NGOs a piece of advice, what would you tell them?

WE: For the honest persons who may have got caught up in nice rhetoric about values, human rights and such, I would suggest looking more closely at the money trail feeding your given NGO. For the NED or Soros foundations I would suggest they would all do mankind a favor by shutting their doors permanently. That you allow nations and individuals to decide their own sovereign future without your unwanted meddling. I would say, to paraphrase Cromwell to the British Long Parliament, ”You human rights NGOs, Go! You have sat too long here for any good you have been doing. Depart, I say, and let us have done with you. In the name of God, go!”

LW: Mr. Engdahl, thanks for the interview.

WE: Thank you for your interest and excellent questions.

Dr. Ludwig Watzal works as a journalist and editor in Bonn, Germany. He runs the bilingual blog Between the lines. He can be reached at: www.watzal.com. Read other articles by Ludwig.

 


jeudi, 24 août 2017

Tendances lourdes du djihadisme

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Tendances lourdes du djihadisme

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr

La même semaine : deux attentats à la voiture-bélier en Catalogne (plus un probablement manqué avec des bonbonnes de gaz), des agressions au poignard en Finlande et en Sibérie, tout cela revendiqué ou attribué à l’État islamique. Si l’on suit les données fournies par le Monde, 87 personnes ont déjà péri cette année en Europe (dont un tiers au Royaume-Uni), pas toutes du fait de l’islamisme, puisque ces données tiennent compte des attentats kurdes en Turquie.

Si l'on élargit la perspective, en prenant les chiffres globaux publiés par le National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terorrism, l'année dernière, il y a eu de par le monde 13.400 attaques terroristes tuant 34.000 personnes. mais, parmi celles-ci, les attentats commandités par l'EI, menées par des organisations ralliées ou simplement inspirées par Daech auraient tué 11.700 personnes (dont, il est vrai, 4.400 auteurs des attentats, ce qui prouve qu'il n'est pas très difficile de trouver des kamikazes). Pour une organisation dite agonisante et contre laquelle se dressent les soixante plus grandes puissances mondiales plus un nombre impressionnant de groupes armés....

Pour le dire autrement, si les tendances se prolongent, il faut s’attendre de plus en plus a) à ce que des islamistes attaquent dans la rue à l’arme blanche b) à ce qu’il y ait encore des voitures-bélier c) à ce que des djihadistes continuent quand même à perpétrer des attentats à l’arme à feu ou à l’explosif en Europe.

Sur le dernier point - même si l’on compare - en terme de l'efficacité la plus cynique, disons l’attaque à la Kalachnikov sur les Champs-Élysées à la fusillade du Bataclan ou l’explosion de Manchester (22 morts dans une foule très dense) à la période des attentats à l’explosif à Londres en 2005 (al Qaïda à l’époque), l’emploi des armes « par nature » (armes automatiques difficiles à se procurer, explosifs dangereux à fabriquer) semble plus rare et moins mortel.

Ceci peut s’expliquer par le fait qu’il y ait eu, comme à Marseille, des arrestations d’artificiers « juste à temps ». Autres explications possibles : l’État islamique sur le point d’être écrasé sur son propre territoire ne peut plus envoyer des commandos aguerris sur le front et/ou préfère encourager des initiatives économiques en termes de préparation (prendre sa voiture ne demande pas une énorme planification), à la portée de ceux qui n’ont pas fait la hijrah (aller sur la terre du califat). Soit Daech n’est plus guère en mesure d’organiser des opérations lourdes et sophistiquées, soit il considère comme tout aussi rentable d’inspirer des gens qui prendront des initiatives, même avec de moyens modestes, de façon décentralisée, et souvent avec autant d’impact médiatique.

Le raisonnement qui précède pourrait se retourner si, une fois le califat territorialement écrasé, quelques milliers de combattants européens « foreign fighters » revenaient en Europe. Même en retirant ceux qui seraient découragés par des mois d’horreur et ceux qui iraient en prison (où ils feraient sans doute du prosélytisme avec tout le prestige de leur expérience du front), cela pourrait laisser la place pour des attentats menés par des vétérans peu désireux de revenir à notre vivre-ensemble.

Dans tous les cas, nous sommes confrontés à une situation inédite : il y aura dans notre pays (ou susceptibles d’en franchir les frontières), des milliers de gens qui ne passeront pas tous à l’acte mais qui estimeront qu’il est juste et nécessaire de tuer de policiers, des militaires ou des passants pris au hasard. Mais aussi de périr dans l’action et de gagner ainsi le paradis des martyrs, tout en vengeant les persécutions dont les Européens seraient collectivement coupables à l’égard des musulmans. Il faut peut-être s’attendre à lire tous les deux mois environs que quelqu’un s’est précipité avec un couteau ou qu’une voiture a foncé sur la foule… Tous ces attentats ne seront pas forcément mortels, mais en dépit d’un taux d’échecs, ils contribueront à une sinistre routine. En écrivant ce terme nous pensons au livre « Terrorisme et routine » (1880) du russe Romanchenko qui théorisait une violence anti-étatique et justifiait l’attentat. Si l’on se souvient que de 1878 (attentat de Véra Zassoulitch contre le général Trepov) jusqu’à un attentat social-révolutionnaire contre Lénine en 1918, la Russie a connu des centaines de morts par attentats, il faut prendre l’expression routine au sérieux et se dire qu’un cycle terroriste peut durer longtemps.
Globalement, il y a quatre façons de finir pour les mouvements terroristes
Ils gagnent
Ils deviennent une force politique classique et négocient
La répression en vient à bout
Le mouvement s’épuise par découragement ou fautes d’objectifs historiques.

L’hypothèse d’une victoire des djihadistes semble impossible dans la mesure où l’est leur objectif proclamé, l’extension du califat à la Terre entière et la conversion de tous les hommes. La transformation de l’EI en mouvement politique légal ou en force armée négociant un accord avec ses adversaires avant de déposer les armes contre compensation ne paraît pas non plus très proche.

La répression ? Il fut certes possible d’arrêter à peu près tous les membres de l’Armée rouge japonaise ou d’Action Directe en France mais ce raisonnement s’applique mal à notre pays aujourd’hui. Difficile à transposer 18.500 signalements pour radicalisation en 2017, qui certes ne commettront pas tous d’attentats, mais qui ne font pas partie d’une seule organisation susceptible d’être décapitée un jour, qui se réunit, planifie ses actions, etc., avec de petits groupes prenant des initiatives de façon plutôt autonome.

Reste l’idée du renoncement. Nous ne l’obtiendrons pas par une déradicalisation que nous sommes aussi peu capables de définir que de pratiquer avec succès (le dernier centre de déradicalisation vient de fermer faute de clients et de résultats). Quant au contre-discours dont nous avons fait la critique sur ce site, il semble incapable de sortir de trois figures récurrentes : 1) ils vous mentent 2) ils vous lavent le cerveau, 3) les musulmans s’en désolidarisent. Cette rhétorique ne fonctionne guère avec des gens qui se réfèrent à une doctrine structurée qui, sur la base de hadiths et d’interprétations théologiques littéralistes qui remontent au hanbalisme et qui, dans tous les cas, ne croient pas un mot de ce que disent les mécréants et les musulmans « hypocrites ».

En attendant d’avoir appris à mener la lutte idéologique qui transformerait leur logiciel, nous en sommes réduits à compter sur l’effet de lassitude ou de découragement. C’est une équation à au moins deux inconnues, en prenant pour hypothèse que la califat finira bien par tomber et perdre toute implantation territoriale.

Que deviendront les anciens combattants, notamment français ou francophones ? Ceux qui n’auront pas été tués sur place auront le choix entre continuer à combattre dans la région (en Libye, par exemple) sous les mêmes couleurs, rejoindre d’autres groupes djihadistes et éventuellement contribuer à donner une seconde jeunesse à la franchise al Qaïda, retourner en Europe au risque de la prison (où ils recruteront ?), passer entre les mailles du filet, rester salafistes mais « quiétistes » en renonçant à la violence armée remonter des cellules en Europe… Peu d’entre eux en revenant se convertiront aux valeurs de la République et de la laïcité.

Mais l’autre question est d’ordre symbolique : l’effet de la chute de l’EI pour des gens qui ont précisément été attirés par son utopie : fonder le califat des vrais croyants destiné à conquérir la Terre et venger tous les torts subis par les croyants. Si la promesse n’est pas tenue, les sympathisants vont-ils se tourner vers d’autres formes d’islamisme ? Ou croire, comme les y incite le discours de Daech, à ne voir là que la dernière épreuve imposée par Dieu avant l’inévitable victoire ? Aux banques de la colère ou du ressentiment, la perte du territoire et l’écrasement des derniers « lions » du calife accroissent notre débit. Des batailles du VII° siècle en passant par les Croisades, la colonisation et les guerres au terrorisme, il s’agit d’un seul crime à leurs yeux. La simple idée de venger le califat peut-elle susciter davantage encore de vocations ?

Baisse de la létalité des attentats, capacité à accepter cela comme une « routine » statistiquement inévitable et moindre effet symbolique ? Récupération des djihadistes par d’autres organisations ? Ressentiment et violence de ressentiment après la chute de l’EI ? Telles sont les inconnues dont dépend l’avenir du terrorisme djihadiste. Son passé remonte aux années 90 (les attentats de 1995 liés à l’islamisme algérien font huit morts en France) : au moins une génération et le temps de deux organisations principales (Al Qaïda puis Daech). Entretemps nous n’avons appris ni à les écraser militairement, ni à les contrer idéologiquement.

Les militaires prennent-ils le pouvoir à Washington?

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Les militaires prennent-ils le pouvoir à Washington?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le « limogeage » de Steve Bannon par Donald Trump suscite d'innombrables commentaires. Les premiers concernent d'abord les vraies raisons du départ de Bannon. A-t- été effectivement renvoyé par Trump de la fonction de conseiller spécial pour la stratégie dans laquelle il avait été nommé par ce dernier il y a sept mois. A-t-il au contraire démissionné de son plein gré pour rejoindre son bastion éditorial de Breitbart.com http://www.breitbart.com/ ?
 
Dans le premier cas, Trump a-t-il volontairement limogé Bannon dont il ne supportait plus les critiques, ou sous la pression de l'Etat profond américain dont les deux piliers sont les militaires et Wall Street. Ces derniers s'irritaient de plus en plus du fait que Bannon voulait obliger Trump à s'affranchir de la tutelle toujours plus pesante qu'ils exerçaient sur le Président.

D'autres commentaires concernent les projets de Bannon une fois libéré de ses fonctions officielles. Va-t-il soutenir plus ouvertement Trump en rendant public tout ce qu'il sait des pressions des militaires? Va-t-il au contraire mener « une guerre nucléaire » contre Trump, comme il l'aurait promis, du fait que selon lui, Trump avait abandonné les grandes lignes de son programme électoral, celles visant à désengager l'Amérique de ses guerres extérieures et à la doter d''une politique économique protectionniste et isolationniste, conforme à celle que Steve Bannon et le lobby Breitbart avaient toujours recommandé?

Nous pensons pour notre part que, quelles qu'en aient été les raisons, le départ de Bannon permettra aux militaires (Les généraux Kelly et McMaster à la Maison-Blanche, le général Mattis au Pentagone) de contrôler directement la Maison Blanche et mettre le Président et l'Administration fédérale au service de leurs objectifs.

Ceci signifierait, même si ce terme est peu employé par les médias américains, que se mettrait en place une véritable dictature militaire soft, c'est-à-dire ne faisant pas pour le moment appel aux forces armées pour vaincre les résistances encore toute verbales d'une partie du corps politique américain.

Mais quels objectifs poursuivrait cette dictature militaire, s'exerçant pour le moment sous le couvert de Trump? La encore, les opinions peuvent différer. Nous pensons pour notre part qu'elle reviendrait aux objectifs annoncés par Hillary Clinton durant sa campagne, visant notamment à reprendre militairement l'initiative au Moyen-Orient. Par contre, le projet d'une guerre nécessairement nucléaire contre la Corée du Nord et à terme contre la Chine, telle que celle toujours préconisée par Trump, ne serait pas retenu, car les militaires n'y voient que des inconvénients.

Ils réserveraient l'immense supériorité militaire américaine à l'objectif qui a toujours été celui de l'Etat profond, réduire la Russie à l'impuissance. Ceci permettrait à l'Amérique de redevenir la seule superpuissance nucléaire qu'elle avait été un temps. Le Pentagone paraît en effet prêt à une guerre nucléaire contre la Russie, quelles qu'en soient les conséquences désastreuse au plan mondial. Mais les militaires espèrent sans doute que Vladimir Poutine, confronté à ce risque, reculerait et céderait aux exigences de l'Empire américain.

Steve Bannon, pour sa part, paraissait totalement opposé à ce pari aux risques immenses. D'où sa neutralisation, sous une forme ou sous une autre, par les militaires.

 

La revue de presse de Pierre Bérard (23 août 2017)

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La revue de presse de Pierre Bérard (23 août 2017)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

L’Ukraine est à l’épicentre du nouveau conflit Est-Ouest. Ce conflit est global ou « hybride » ce qui signifie qu’il ne mobilise pas principalement des armées ou des milices, mais qu’il implique outre la diplomatie, l'économie, le juridique et le médiatique, dans l’espoir d’aboutir à des révolutions colorées. C’est ce qu’explique Lucien Cerise, auteur récemment d’un livre intitulé « Retour sur Maïdan » (édition Le Retour aux sources) dans le premier Libre Journal de Jean-Michel Vernochet (audio). Selon les animateurs de cette émission les docteurs Folamour du Congrès US sont capables de se lancer dans une guerre conventionnelle contre la Russie, l’Iran ou la Corée, quoiqu’en ait le président Trump en butte aux manipulations de l’État profond américain :

 

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Clin d’oeil amusé de Slobodan Despot sur l’arroseur (l’Ukraine de Poroshenko) arrosé (les États-Unis). Il serait en effet cocasse de devoir constater que les propulseurs utilisées par la Corée du Nord pour lancer ses fusées intercontinentales proviennent d’Ukraine, l'indéfectible allié du camp occidental dans sa lutte contre tous les totalitarismes : 
 

Selon Xavier Moreau, analyste français opérant depuis la Russie, les nouvelles sanction contre la Russie prises par le Congrès américain par dessus la tête de Donald Trump visent en fait le marché énergétique européen. Il s’en explique dans la vidéo ci-contre :

L’hallali anti-Trump qui a saisi l’ensemble des médias du monde occidental à la suite des incidents de Charlottesville est révélateur du climat d’hystérie qui s’empare de nos sociétés dès qu’il y est question de « racisme ». Les foisonnants commentaires du président des États-Unis, personnage éminemment baroque, étaient certes louvoyants et finalement contradictoires. Dans un premier temps sa condamnation des suprémacistes blancs (comme disent ceux qui prétendent ne pas croire à l’existence des races) fut réputée trop molle aux yeux du pouvoir médiatique. Dans un second temps le président qui tweet plus vite que son ombre souligna qu’après tout la « haine » était des deux cotés. C’en était visiblement trop, en tous les cas plus que ne pouvait en supporter la médiasphère qui traitait de « nazis » les manifestants venus défendre la statue du général Lee, héros des armées sudistes, dont la municipalité de cette petite ville de Virginie venait de programmer le déboulonnage. Bien entendu dés que ce qualificatif terrifiant fait son apparition, il sidère et rend impossible toute réflexion argumentée, puisqu’il submerge le lecteur d’émotion. Bref, Trump est devenu le bouc émissaire du parti du bien qui ne se lassera plus d’exiger son scalp. Revenus de cette tempête médiatique, il apparaitra que dans un camp il y avait évidemment des « nazis » de carnaval, propres au folklore américain. Ces « losers » paradaient, attirant l’objectif des photographes et des caméras (c’est à ça que servent ces narcissiques névrosés qui sont d’autant plus portés à s’exposer que les médias semblent prendre au sérieux leur manifestation tapageuse, d’où leur grande utilité pour ceux qui ont intérêt à dissimuler aux populations la nature réelle d'une situation et de ses enjeux). Bien que leur présence fut des plus visibles (et même « obscène » au sens de Baudrillard) ils étaient cependant très minoritaires dans la foule bigarrée de ceux qui étaient venus défendre à Charlottesville l’entièreté de la mémoire américaine. Qui y avait-il parmi les contre-manifestants ? De paisibles anti-racistes, mais aussi des suprémacistes noirs (Black Lives Matter) ainsi que des militants trotskistes « antifa » venus pour la castagne dont ce n’est pas faire injure à l’honnêteté que d’affirmer qu’ils ne sont pas exempts de haine. Pourquoi les médias ne parlaient-ils pas des provocateurs nazis sous le règne d’Obama ? S’agit-il de créer l’illusion qu’une guerre civile est possible, que quelques milliers de cinglés dans un pays de 320 millions d’habitants suffiraient à la déclencher ? Allons donc ! Il ne s’agit que d’associer Trump à une imagerie négative. Cette indignation des médias qui se targuent d’antiracisme mais qui pratiquent à longueur d’articles et de reportages une xénophobie anti-russe, qui n’hésitent pas à soutenir des nazis du moment qu’ils sont ukrainiens, laisse songeur. Cette course à l’échalote a même fait des émules  parmi les géants du web (dont la charte inaugurale prévoyait de laisser quiconque, quelles que soient ses idées, accéder à la toile), c’est ainsi que le mastodonte Marc Zuckerberg a décidé d’emboîter le pas aux folliculaires et d’écraser la punaise brune en supprimant de Facebook plusieurs « groupes haineux ». À n’en pas douter, son geste sera unanimement salué comme un acte philanthropique. Ci-jointe la dernière émission d'I-Média de Jean-Yves Le Gallou et d’Hervé Granchamp sur Tv-Libertés traitant en une de cette affaire : 

https://www.youtube.com/watch?v=oB0EOTzs7P4

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Nous savons bien que la guerre de Sécession ne se résumait pas à un conflit entre les gentils « progressistes » du Nord et les « méchants » esclavagistes du Sud. Les oppositions étaient fort nombreuses entre les deux camps. Par exemple le Sud, exportateur de denrées agricoles, était favorable au libre échange, tandis que le Nord où s’affirmait une économie industrielle était favorable au protectionnisme.
De même s’opposaient-ils sur la conception fédérale ou confédérale de l’union. C’est la décision de Lincoln d’abolir l’esclavage qui mit le feu aux poudres ce qui ne dissuada pas certains États esclavagistes de rejoindre les troupes de l’Union qui voyait plus d’avantages, selon un point de vue purement capitaliste, dans le statut prolétaire d'une classe ouvrière émancipée du fardeau de la servitude (mais nullement de son aliénation) que dans un prolétariat au statut d'esclave. Les jugement rétroactifs que beaucoup sont tentés de porter sur des périodes anciennes en leur appliquant des valeurs contemporaines sont des non-sens que réprouvent tout historien digne de ce nom. Proscrire toute trace de l’héritage confédéré comme le réclame la gauche américaine est de ce point de vue là totalement stupide et relève d’un vandalisme pur et simple, qui n’est pas sans rappeler les fureurs iconoclastes des bandes takfiristes. Pour comprendre cette époque et les véritables circonstances de la guerre de Sécession nous renvoyons au livre de Dominique Venner « Le blanc soleil des vaincus », enrichi d’une belle préface d’Alain de Benoist et réédité en 2015 chez Via Romana :
 
 
Sur le général Lee, prétexte aux événements de Charlottesville, on se reportera à l’entretien avec Vincent Bernard réalisé pour Figaro Vox par Eugénie Bastié. Cet historien qui ne verse dans aucune  légende dorée est aussi l'auteur de la dernière biographie du héros sudiste, objet de tant d’anachronisme, de méprises et de jugements hâtifs. Ses propos, sans parti pris, sont empreints de bon sens :
 
 
Ci-dessous un tweet d'Edouart Chanot commentant les propos d’Houria Bouteldja qui réclame l’extension du domaine de la table rase des personnalités américaines ayant soutenu l’esclavage à celles, européennes, des « racistes » des « esclavagistes » et des « coloniaux » parmi lesquelles elle range, sans trop se soucier des réalités, le général de Gaulle... qui a libéré la France du fardeau de ses colonies… Rappelons à cette pétroleuse un brin loufoque que si nous la prenions au mot en éradiquant de la mémoire universelle tous les personnages qui n’avaient que le défaut d’être de leur temps il ne resterait pas grand chose de la geste arabo-musulmane au nom de laquelle elle prétend s’exprimer. L’amnésie historique dans laquelle l’école « républicaine » entretient dorénavant la plupart de ses commensaux aboutit à ces syllogismes oublieux de la contextualisation sans laquelle l’histoire n’est qu’une discipline de diafoirus qui ne peut déboucher que sur sa réécriture permanente dans une perspective orwellienne  :
 
 
Ci-joint le zoom d’été de Tv Libertés consacré à Jean-Yves Le Gallou et Hervé Granchamp : 
 
 
Le zoom d’été de tv-libertés va à la rencontre de François Bousquet, écrivain, journaliste et rédacteur en chef adjoint de la revue Éléments :
 
 
Quand un média qui ne craint pas de pratiquer la contradiction et se dit en même temps attaché à la liberté de déplacement et d’installation des hommes partout dans le monde et de ce fait milite consciemment pour l’immigration sans retenue dans nos contrées et célèbre un peuple refusant l’incursion du moindre étranger sur ces terres afin de rester maître chez lui. Nous n’osons pas aller jusqu’à penser que ces « sauvages » se trouvent absous du pêché de « racisme » tout simplement parce qu’ils sont noirs. Ce serait tellement affreux d'imaginer des choses pareilles ! l’information provient du principal quotidien français d’origine chrétienne qui, c’est la paradoxe, s’engage fortement pour l’universalisation des valeurs « républicaine ». Article de Breizh info :
 
 
« Face au défi qu'est la présence massive de l’islam sur le sol européen et la montée en puissance mondiale de l’islam politique, la conscience de notre héritage païen est une nécessité vitale, y compris pour le christianisme ». Ainsi s’exprime Aurélien Marq dans un article tout de subtilité sur le paganisme européen, le christianisme et l’islam.
 
 
Le vote des catholiques lors des dernières élections présidentielles françaises analysé par Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d’entreprise de l’ifop:
 
 

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Pour le grand linguiste Claude Hagége « imposer sa langue, c’est imposer sa pensée ». Sa crainte est soutenue par l’extension implacable de l’anglo-américain d’aéroport qui tend à devenir la langue unique et, nous dit-il, cette langue unique (et « imprécise », ce qui rend d’autant moins acceptable sa prétention à l'universalité) pourrait fort bien déboucher sur une « pensée unique » et un « formatage des esprits ». Il ajoute « seuls les gens mal informés pensent qu’une langue sert seulement à communiquer. Une langue constitue aussi une manière de penser, une façon de voir le monde, une culture ». Hagége ? Un combattant de la diversité qui mène une guerre culturelle contre le néo-libéralisme et contre nos « élites vassalisées » et américanolâtres :
 
 

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« Opération Sentinelle : Nos soldats n’en peuvent plus ». Dans cet article publié par Alexandra Laignel-Lavastine au lendemain de l’attentat perpétré à la voiture-bélier par un Algérien contre 6 militaires à Levallois-Perret, il est question du triste état de nos armées soumises à des réductions de crédit répétitives. Attaqués de face par les islamistes, nos soldats en surchauffe ont désormais le sentiment d’être poignardés dans le dos par l’État. Enchaînant les missions sans discontinuer, souvent sans but précis sur le territoire métropolitain (le plus souvent pour les besoins de la com gouvernementale), ils sont progressivement gagnés par le sentiment d’inutilité et le découragement. Leur état de démoralisation est il compatible avec la « guerre » que l’on prétend mener ? Surement pas. Ce que nos soldats attendent des politiques c’est qu’ils définissent une véritable stratégie globale antiterroriste, mais ils ne voient rien venir à par les bonnes paroles :
 
 
Le dernier livre de Richard Labévière « Terrorisme face cachée de la mondialisation » paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux fait l’objet d’une excellente fiche de lecture de Michel Drac. 
En dehors des points concernant la mouvance proprement djiadiste, il se penche avec sagacité sur le réseau néo-conservateur et atlantiste français qui opère à partir du ministère des affaires étrangères et que les diplomates appellent « la meute ». Il examine pour finir les 7 propositions que formule Labévière pour lutter efficacement contre le terrorisme  :
 
 
Rappelons que Labévière, rédacteur en chef de la revue en ligne Proche et Moyen Orient, est un ancien de RFI, poste dont il avait été viré par Christine Ockrent, épouse du néo-conservateur à la française Bernard Kouchner, pour des analyses manquant d’empathie  vis à vis de la politique arabe de l’État israélien. Depuis il n’a plus les faveurs de la presse de grand chemin. Son livre qui a fait l’objet d’une recension dans le dernier numéro de la revue Éléments sous la plume de Christian Brosio fut également le prétexte d’un entretien particulièrement éclairant avec l’auteur sur Radio Sputnik dans une émission dirigée par Edouart Chanot :
 
 
Le site « Les crises » publie ce document, bien entendu « orienté » (étymologiquement, tourné vers l’Orient, comme le sont la grande majorité de nos églises) puisqu’il émane de l’Association d’amitié franco-coréenne. Il permet cependant de comprendre pourquoi la Corée du Nord, et pas seulement ses dirigeants, entretient une suspicion durable, sinon une haine, à l’égard des États-Unis. Quatre millions de morts ne s’oublient pas si facilement :
 
 
Dans une tribune du Figaro  Marin de Viry déplore que le tourisme de masse (le premier poste de dépense dans le monde), en tuant la possibilité d’un ailleurs différent, ait mis fin à toute possibilité de voyage. Avec le marketing touristique qui balise le monde entier il n’y a plus de destination ouverte à la curiosité. Citant Bernanos pour qui le monde moderne est une conspiration contre toute espèce de vie intérieure, il ajoute « je crois que le tourisme est une des modalités de destruction de la vie intérieure ». Texte initialement publié en juillet 2014 :
 

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Thibault Isabel, rédacteur en chef de la revue « Krisis » présente son dernier livre « Pierre-Joseph Proudhon, l’anarchie sans le désordre » sorti en juin dernier, agrémenté d’une préface de Michel Onfray:
 
 
Entretien avec l’écrivain Olivier Maulin paru dans la revue Limite. 
 
 
Retour sur Karl Polanyi, auteur de « La grande transformation » qui formula dès 1944 une réponse à la mystification entretenue par Friedrich Hayek concernant sa fable du « marché autorégulé par un ordre spontané ». Depuis cet argument de faussaire est devenu central dans tous les raisonnements des néo-libéraux. Article paru sur l’excellent blog de Philitt :
 
 

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Un article sagace de Nicolas de Lamberterie sur le site de Visegrad. La Hongrie qui n’est pas réputée pour accueillir chez elle tout ce que les industries de Soros et de tant d’autres nous présentent comme d’authentiques « réfugiés », fait une exception en se proposant d’intégrer à sa société une actrices iranienne convertie au christianisme. Mais le plus extraordinaire n'est pas là. Ayant fait des démarches auprès de la Suède l’actrice s’est vu refuser le statut auquel elle pensait avoir droit mais qui lui a été refusé sous prétexte de sa conversion. Ceci au moment où la Suède renonce à priver de leur citoyenneté les combattants islamiques de retour dans « leur pays ». Si les Hongrois prouvent ici un sens très affuté de l’humour, que dire des Suédois sinon qu’ils démontrent une fois de plus leur insondable bêtise :
 
 
Sur son site l’écrivain Christopher Gérard rend compte de la mort de David Mata, gentilhomme des lettres et guerrier de l’Europe secrète :
 
 
« La meilleure et la plus belle structure familiale est celle dans laquelle les enfants grandissent avec un père et une mère ». Propos et témoignages d’enfants élevés au sein de familles homosexuelles recueillis par Charlotte d’Ornellas :
 
 
« La patrie est une réalité sociale concrète », un court texte de Julien Freund :
 
 

mercredi, 23 août 2017

Guerre économique contre l’Europe

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Guerre économique contre l’Europe

par Eberhard Hamer, professeur d’économie

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

«L’Amérique d’abord», le slogan de Trump, doit être considéré non seulement d’un point de vue militaire mais également économique. Toutefois, la prédominance des Etats-Unis dans l’industrie cinématographique, le traitement des données, le monopole sur les semences par la génétique et la suprématie mondiale de l’industrie américaine d’armement, ne suffisent plus pour financer la demande d’importation de machines européennes, de produits chimiques, de voitures de luxe ainsi que de produits pour les besoins du quotidien, dont la production de masse est délocalisée en Asie. Avec 600 milliards de dollars de dettes annuelles sur les ventes, les Etats-Unis seraient depuis longtemps insolvables s’ils n’avaient la possibilité de faire marcher la planche à billets sur un rythme effréné en émettant des dollars comme monnaie de référence pour couvrir leurs dépenses mondiales. Ainsi s’édifie une montagne de dettes, augmentant chaque année, d’actuellement 20 billions (!) de dollars, dont le collapsus financier n’est repoussé que par les taux d’intérêt artificiellement créés par la FED.

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Les Etats-Unis doivent donc soit épargner, soit retirer leurs forces armées du monde (600 milliards de dollars par an) ou alors exporter plus et importer moins.
Pour l’application de cette dernière ligne stratégique, ils ont choisi l’Europe.
Les exportations vers les Etats-Unis sont systématiquement combattues:

  • Le but de la lutte contre les moteurs diesel est non seulement de protéger l’industrie américaine, mais encore d’empêcher l’importation de véhicules diesel européens. Les normes arbitraires concernant les gaz d’échappement sont une attaque généralisée contre les voitures diesel européennes, non seulement aux Etats-Unis mais aussi en Europe, alors qu’on ignore totalement la pollution massive produite par les poids lourds.
  • L’application de tarifs douaniers est faite pour paralyser les importations d’acier venant d’Europe.
  • Le droit américain et le statut juridique des multinationales américaines devaient être garantis par le TTIP, même à l’encontre des normes de protection européennes et du Parlement européen.
  • La justice américaine poursuit systématiquement les sociétés européennes pour leur porter préjudice en leur infligeant des amendes pénales (actuellement déjà plus de 20 milliards de dollars).
  • Les tribunaux américains considèrent que tout contrat conclu en dollars, où que ce soit dans le monde, relève automatiquement de la juridiction américaine, et peut donc ainsi faire l’objet des sanctions appliquées selon cette même juridiction.
  • Le sénat et le gouvernement américains recourent régulièrement à des sanctions, des menaces et des amendes, partout au monde où des entreprises européennes mettent en danger la concurrence américaine. Suite aux sanctions à l’encontre de la Russie, par exemple, auxquelles ont adhéré les Européens, le commerce extérieur européen avec ce pays a diminué de moitié, alors que celui des Etats-Unis a doublé.

En outre, des mesures au niveau national et légal sont utilisées afin de réaliser la suprématie américaine dans les secteurs économiques.

  • Dans la lutte pour la domination sur le marché mondial du gaz, les Etats-Unis tentent actuellement d’exclure l’Europe de l’approvisionnement en gaz russe bon marché en menaçant de sanctions de toutes les sociétés qui participeraient à la construction du gazoduc North Stream II par la mer Baltique.
  • En Syrie, ils cherchent une interzone déserte afin de construire un gazoduc menant à la Méditerranée pour le gaz qatari – un arrière-plan essentiel de la guerre en Syrie.
  • Par des manipulations de prix sur le marché pétrolier, ils tentent de faire exploser l’OPEP pour récupérer leur propre hégémonie pétrolière.
  • Ayant le monopole mondial des réseaux de données, ils ont en tout temps l’accès aux serveurs et aux «clouds» demeurés aux Etats-Unis, en espionnant simultanément de manière générale l’économie européenne en faveur de leur propre économie, sans que les gouvernements européens, et notamment le gouvernement allemand, risquent de s’opposer à cet espionnage économique total.
  • Les consortiums américains ont aussi appelé à la guerre économique contre la Russie pour empêcher et soumettre aux sanctions toute coopération économique dangereuse pour eux entre l’Europe et la Russie. (Doctrine de l’OTAN: «To keep the Americans in, the Russians out and the Germans down!»)

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Les Etats-Unis mènent une guerre économique contre l’économie européenne, avant tout contre celle exportant aux Etats-Unis. Elle lutte donc contre toute collaboration économique entre l’Europe et la Russie, afin de maintenir leur règne économique sur l’Europe, contre l’euro et tous les efforts européens visant aux économies, contre les tentatives européennes d’empêcher l’espionnage américain total et la position d’hégémonie des Etats-Unis sur l’Europe en matière de numérique et de sanctionner l’avance de la concurrence des entreprises européennes à l’égard des Etats-Unis au plan mondial.
Aux Etats-Unis même, l’élite financière, les consortiums électoraux, le complexe militaire, sont les soutiens de l’impérialisme économique américain. A l’extérieur, ces soutiens sont représentés par l’administration de l’UE, Angela Merkel et d’autres hommes politiques détestant les Russes, les partis allemands parce qu’ils ne s’opposent pas à l’espionnage total des Etats-Unis et ne s’opposent pas même aux organisations américaines dites «privées» ou «non gouvernementales» (Fondation Soros et autres).
Alors qu’actuellement l’Allemagne se réjouit encore de l’accroissement de ses excédents d’exportations, nos «amis» ont depuis longtemps commencé à saper les bases de ces excédents. Si notre industrie automobile mondialement reconnue perd de son attractivité, si nos inventions techniques continuent à se retrouver plus vite aux Etats-Unis qu’elles sont développées chez nous, si l’industrie gazière américaine évince en Europe le gaz russe meilleur marché et si l’industrie américaine de la finance encourage sans aucun scrupule l’endettement des pays méditerranéens, entrainant également l’écroulement de l’euro malheureusement garanti par l’Allemagne, toujours davantage de lumières s’éteindront en Europe et en Allemagne et la prospérité en Europe, issue du commerce international, diminuera rapidement.
Soros et Angela Merkel ont, en outre, régularisé l’immigration de masse avec chaque année des centaines de milliers de bénéficiaires de prestations sociales supplémentaires, surchargeant les systèmes sociaux allemands, et défavorisant ceux qui contribuent à la production et au financement de ce système.
En Allemagne, deux tiers de la population vivent déjà des prestations sociales. Dans 10 ans, le rapport sera de trois pour un, peut-être pire encore.
L’allégresse des organismes confessionnels et des institutions sociales sur l’immigration de masse des bénéficiaires de prestations sociales cédera déjà bientôt à l’horreur, lorsque nos excédents d’exportation fondront, que le nombre des supports économiques payant leurs charges diminuera tandis que la vague de bénéficiaires des prestations sociales continuera d’enfler.
Notre génération a joui du niveau de confort et de prospérité le plus haut qu’ait connu l’Allemagne. Cette prospérité est attaquée tant par l’administration américaine que par une politique sociale et démographique certes pleines de bonnes intentions, mais destructive – et nous ne nous y opposons pas. Pour cela, la génération montante nous insultera tout comme nous avons insulté nos parents parce qu’ils n’avaient pas voulu ou pu empêcher Hitler et ses destructions.     •
(Traduction Horizons et débats)

lundi, 21 août 2017

Wirtschaftskrieg gegen Europa

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Wirtschaftskrieg gegen Europa

von Prof. Dr. Eberhard Hamer

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Trumps Losung «America first» soll nicht nur militärisch, sondern auch wirtschaftlich gelten. Immerhin reicht ihre Vorherrschaft vom Filmgeschäft über die Datenverarbeitung, die Saatgutmonopole durch Gentechnik bis zur Weltführung der amerikanischen Waffenindustrie nicht mehr aus, die Importnachfrage nach europäischen Maschinen, Chemikalien, Edelautos sowie den Bedarf an in der Produktion nach Asien ausgewanderten Massengütern des täglichen Bedarfs zu finanzieren. Mit 600 Milliarden US-Dollar Umsatzschulden pro Jahr wären die USA längst zahlungsunfähig, wenn sie nicht die Möglichkeit hätten, als Leitwährung hemmungslos Dollar zu drucken und in der Welt damit zu bezahlen. Dafür entsteht allerdings ein jährlich wachsender Schuldenturm über 20 Billionen Dollar, der nur durch künstlich geschaffene Nullzinsen der FED den Finanzkollaps noch aufschiebt.
Die USA müssen also entweder sparen oder ihr Militär aus der Welt zurückziehen (600 Milliarden Dollar jährlich) oder mehr exportieren und weniger importieren.
Für die letztere Strategie haben sie sich nun Europa ausgesucht.
Die Exporte nach USA werden systematisch bekämpft:

  • Der Kampf gegen den Dieselmotor soll nicht nur die amerikanische Industrie schützen, sondern auch die europäischen Dieselfahrzeuge verhindern. Die willkürlichen Abgasnormen sind ein Generalangriff auf die europäischen Diesel-Pkw, nicht nur in den USA, sondern auch in Europa, während die Dreckschleudern der Lkw völlig unbehelligt bleiben.
  • Stahlimporte aus Europa sollen gerade durch Zölle verhindert werden.
  • Mit TTIP sollte das amerikanische Recht und die Rechtsstellung amerikanischer Globalkonzerne sogar gegen die europäischen Schutznormen und das Europäische Parlament gesichert werden.
  • Die amerikanische Justiz verfolgt systematisch europäische Firmen, um sie mit Strafzahlungen (inzwischen mehr als 20 Milliarden Dollar) zu schädigen.
  • Die amerikanischen Gerichte vertreten die Auffassung, dass jedes in Dollar abgeschlossene Geschäft in der Welt automatisch amerikanischer Justiz untersteht, also auch sanktioniert werden kann.
  • Der amerikanische Senat und die Regierung verhängen jeweils Sanktionen, Drohungen und Strafen, wo europäische Firmen in der Welt der amerikanischen Konkurrenz gefährlich werden, also ins Geschäft kommen. Mit den von den Europäern mitgemachten Sanktionen hat sich zum Beispiel der Aussen­handel Europas nach Russ­land halbiert, der der USA dagegen verdoppelt.

Zusätzlich werden staatliche und gesetzliche Machtmittel eingesetzt, um amerikanische Vorherrschaft der Wirtschaftssektoren zu erreichen.

  • Im Kampf um den Weltgasmarkt versuchen die USA zurzeit, Europa von der billigen russischen Gasversorgung auszuschliessen, indem sie allen Firmen, die sich an der Nord-Stream-Leitung durch die Ostsee beteiligen, Sanktionen androhen.
  • In Syrien suchen sie eine menschenleere Zwischenzone, um die Durchleitung katarischen Gases ins Mittelmeer zu erreichen – ein wesentlicher Hintergrund des Syrien-Krieges.
  • Und mit Preismanipulationen auf dem Ölmarkt versuchen sie, die OPEC zu sprengen, um die eigene Ölherrschaft wiederzugewinnen.
  • Mit den Weltmonopolen der Datennetze haben sie jederzeit Zugriff auf die in den USA verbliebenen Datenknotenpunkte und Cloudzentren und spionieren so gleichzeitig flächendeckend die europäische Wirtschaft zugunsten der eigenen Wirtschaft aus, ohne dass die europäischen Regierungen, insbesondere die deutsche, dieser totalen Wirtschaftsspionage zu widersprechen wagen.
  • Amerikanische Konzerne haben auch zum Wirtschaftskrieg gegen Russland aufgerufen, um jegliche für sie gefährliche Wirtschaftskooperation zwischen Europa und Russland zu verhindern und unter Strafe zu stellen. (Nato-Doktrin: «To keep the Americans in, the Russians out and the Germans down!»)

Die USA führen also einen Wirtschaftskrieg gegen die europäische Wirtschaft, vor allem diejenige, die in die USA exportiert, gegen die wirtschaftliche Verbindung zwischen Europa und Russland, um ihre wirtschaftliche Vorherrschaft über Europa zu halten, gegen den Euro und alle europäischen Sparbestrebungen sowie gegen die Bestrebungen in Europa, die US-Totalspionage und die digitale Vormacht der USA über Europa zu behindern und den Wettbewerbsvorsprung der europäischen Firmen gegenüber der US-Konkurrenz in der Welt zu sanktionieren.
Helfer der US-Wirtschaftsimperialisten sind innerhalb der USA die Finanzelite, die Wahlkonzerne, der militärische Komplex und ausserhalb der USA die EU-Behörde, Merkel und andere Politiker als Russlandhasser, die deutschen Parteien, weil sie sich der Totalspionage der USA nicht widersetzen und nicht einmal die US-Organisationen (Soros-Stiftung und andere) stoppen.
Während also zurzeit Deutschland noch über wachsende Exportüberschüsse jubelt, werden die Grundlagen dieser Exportüberschüsse von unseren «Freunden» längst angesägt. Wenn unsere weltführende Automobilindustrie ihren Ruf verliert, unsere technischen Erfindungen weiterhin schneller in den USA sind, als bei uns zur Reife entwickelt werden, die US-Gasindustrie das billigere russische Gas aus Europa verdrängt und die US-Finanzindustrie die Verschuldung der Mittelmeerstaaten hemmungslos förderte und den Zusammenbruch des leider von Deutschland verbürgten Euro betreibt, gehen in Europa und Deutschland immer mehr Lichter aus, wird der Wohlstand aus dem internationalen Geschäft in Europa nachlassen.
Dazu haben Soros und Merkel die Masseneinwanderung mit jährlich Hunderttausenden zusätzlichen Sozialleistungsnehmern arrangiert, welche die deutschen Sozial­systeme belasten und den Leistungsträgern immer weniger übriglassen.
In Deutschland leben bereits zwei Drittel der Bevölkerung von Transferleistungen. In 10 Jahren wird das Verhältnis drei zu eins sein, möglicherweise noch schlechter.
Die Freude von Kirchengewerkschaften und Sozialinstitutionen über die Massenzuwanderung von Sozialleistungsnehmern wird schon bald Entsetzen weichen, wenn unserer Exportüberschüsse schmelzen, die Zahl unserer Leistungsträger zurückgeht und die Flut ausländischer Sozialleistungsforderer weiter anschwillt.
Unsere Generation hat den höchsten Wohlstand genossen, den es in Deutschland je gegeben hat. Wir haben diesen Wohlstand durch die US-Administration bekämpfen und durch gutgemeinte, aber zerstörerische Sozial- und Bevölkerungspolitik vernichten lassen. Die nächste Generation wird uns dafür genauso beschimpfen, wie wir unsere Eltern dafür beschimpft haben, dass sie Hitler und dessen Zerstörung nicht verhindern wollten oder konnten.    •

1973-2017 : l’effondrement idéologique de la « gauche » française

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1973-2017 : l’effondrement idéologique de la « gauche » française

dimanche, 20 août 2017

Deux projets pour le siècle : réactiver le projet de Wilson ou adopter le nouveau projet chinois ?

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Paul F. Raichmann

Deux projets pour le siècle : réactiver le projet de Wilson ou adopter le nouveau projet chinois ?

Il me paraît opportun de comparer aujourd’hui deux projets politiques pour la planète, un ancien, vieux d’un siècle, et un nouveau, qui vient d’être élaboré. Il y a cent ans, le Président américain Woodrow Wilson voulait concrétiser son projet de réaménagement politique de la planète après avoir déclaré la guerre au Reich allemand le 6 avril 1917 et à l’Empire austro-hongrois le 7 décembre de la même année. Aujourd’hui, un autre projet, tout aussi ambitieux, vient d’être conçu en Chine ; on l’appelle, en anglais, « One Belt, One Road » (une ceinture, une route). Les dirigeants chinois l’ont présenté à la communauté internationale en 2013.

Le Président Wilson avait annoncé l’imminence du « paradis sur Terre » mais on ne l’a jamais vu advenir. Bien au contraire, cent ans plus tard, l’Union Européenne est un fortin assiégé, où des foyers d’incendie se sont allumés de l’intérieur. De plus, elle est entourée de pays, comme la Libye, le Yémen, la Syrie, l’Irak ou encore l’Ukraine qui, tous, sombrent dans le chaos et se couvrent de ruines. La France a dû déclarer l’état d’exception et même l’état de guerre et a réussi, en faisant jouer l’article 42.7 du Traité de Lisbonne, à réclamer pour elle le devoir d’assistance, ce qui implique que l’Allemagne devrait, le cas échéant, entrer en guerre contre les bandes de mercenaires sunnites en Afrique sahélienne.

Ensuite, le modèle libéral d’une économie de marché est, lui aussi, en mille morceaux. L’économie réelle de l’Occident a été remplacée par une économie spéculative et virtuelle ayant aboli toutes frontières et se basant uniquement sur la planche à billets, ce qui a pour conséquence inévitable que tout cela se terminera par une bulle financière et par un crash.

La Chine, désormais deuxième puissance économique du globe, est une nation porteuse d’une civilisation très ancienne. La profondeur temporelle de son histoire fait qu’elle a aisément perçu les problèmes et proposé une solution à la communauté internationale : elle l’a invitée à participer à une initiative d’industrialisation qu’elle a baptisée « One Belt, One Road ». Cette initiative a pour but de développer un réseau d’infrastructures, actuellement manquant, grâce à des fonds récoltés sur le travail quotidien d’une vaste économie réelle et non spéculative. Le développement de ce réseau d’infrastructures vise pour l’essentiel à organiser des régions laissées jusqu’ici pour compte, surtout à l’intérieur des vastes zones continentales (enclavées). Celles devront, dans l’avenir, être mieux et plus étroitement reliées entre elles et, par le truchement d’une troisième révolution industrielle, recevoir les impulsions nécessaires à assurer leur croissance. Il s’agit, en fait, de réactiver un projet antique et médiéval, celui de faire fonctionner la fameuse « Route de la Soie », cette fois avec les moyens techniques de notre époque. Les régions enclavées et laissées pour compte devront être reliées entre elles par des corridors économiques garantissant leur croissance. De nouvelles zones industrielles verront alors le jour. Le premier pas dans ce grand réaménagement de la planète prévoit de créer un nouveau réseau de communications en Eurasie, composé de six grands corridors terrestres puis d’impliquer l’Afrique et les deux Amériques dans le projet par une « Route de la Soie maritime », projet spécifique au 21ème siècle. Soixante-quatre pays se sont joints à la Chine pour rendre cette initiative possible.

Paul F. RAICHMANN.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°26/2017 – http://www.zurzeit.at ).

samedi, 19 août 2017

Les Etats-Unis et la nouvelle « Route de la Soie » chinoise

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Les Etats-Unis et la nouvelle « Route de la Soie » chinoise

Entretien avec le prof. Wang Yiwel sur le « Forum Route de la Soie » et sur le désintérêt de Merkel et de la RFA pour ce projet

Propos recueillis par Paul F. Raichmann

Q.: A la mi-juin 2017, la Chine a organisé à Beijing le « Forum Route de la Soie » (en anglais : « Belt & Road Forum » ou BRF). Vingt-neuf chez d’Etat et/ou leurs représentants, venus de 130 pays, y ont participé. Quels succès ce Forum a-t-il pu engranger ?

WY : Beaucoup. Il faut comparer ce projet à une bourse qui émettrait des actions de pointe et qui intéresserait la majorité des participants : car cette initiative ne signifie pas seulement que l’on va réactiver l’ancienne Route de la Soie mais que l’on va aller bien au-delà. En effet, ce ne sont pas seulement des représentants des pays riverains qui sont venus participer au Forum mais aussi des représentants de pays sud-américains, européens et africains. L’initiative est donc un projet global. Elle permettra d’atteindre les objectifs que les Nations Unies se sont fixés pour 2030 pour accéder à un développement durable. L’initiative BRF est un projet global, inclusif, équilibré et procurera des avantages au monde entier. Elle offre une plateforme de coopération visant à surmonter les obstacles de la fragmentation du monde. Elle répond aux problématiques qui affectent encore bon nombre de pays très différents les uns des autres, ce qui souligne sa grande importance. Elle permettra à la Chine de procéder à des échanges avec des pays en voie de développement permettant à terme d’y augmenter le niveau de vie, d’y lutter contre la pauvreté. La construction d’infrastructures jouera un rôle-clef.

Q.: Comment expliquez-vous l’intérêt fort mitigé du gouvernement allemand actuel, vu que la chancelière était absente à la conférence de Beijing ?

WY : Madame Merkel n’a pas participé parce qu’elle préparait le sommet du G20 et les élections prochaines pour le Bundestag. Mais, tout naturellement, l’Allemagne et l’Europe (représentée par l’Allemagne) cherchent à réaliser plusieurs critères via l’initiative. Dans le processus de globalisation, l’Allemagne cherche à respecter des règles fixes, tandis que la Chine cherche à lancer de nouveaux développements et des dynamiques : cette différence d’approche crée des contradictions et des conflits. Or l’initiative ouvrira bien des possibilités à l’industrie allemande et intéressera bon nombre d’autres pays qui cherchent à se réorienter vers l’Est et veulent coopérer avec la Chine. Quoi qu’il en soit, l’Allemagne a envoyé une délégation spéciale à Beijing.

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Q.: Avant l’accession de Donald Trump au pouvoir à Washington, l’Union Européenne cherchait à formuler des législations contre un soi-disant dumping et contre des pratiques commerciales douteuses, législations qui visaient clairement la Chine. Quelle est la position de la Chine face à ces reproches venus d’Occident ? La Chine voit-elle aujourd’hui un changement d’attitude de l’Union Européenne depuis que des frictions opposent entre eux les partenaires atlantiques ?

WY : Il existe effectivement des contradictions entre les conceptions et les intérêts du Président Trump et ceux de l’Europe.  Je voudrais rappeler aux Européens que la Communauté atlantique offre certes des opportunités mais l’Eurasie aussi. Les pays européens n’ont pas intérêt à négliger les opportunités qu’offre l’option eurasienne. Il ne faut pas oublier que les Etats-Unis, naguère, se sont, eux aussi, tournés vers l’Asie et s’intéressent à la nouvelle initiative chinoise. Les Américains estiment que celle-ci est utile pour créer des infrastructures et pour amorcer des exploitations, toutes bonnes pour le développement économique. Les Etats-Unis espèrent que leur participation au projet BRF leur permettra d’influencer l’organisation de cette nouvelle Route de la Soie. Le Japon, à son tour, et l’Europe pensent, au fond, dans les mêmes termes.

Q.: Comment l’initiative de la Route de la Soie peut-elle raviver l’économie globale et, simultanément, contribuer à l’émergence d’un monde multipolaire et équilibré ?

WY : Selon la planification choisie pour l’initiative, celle-ci devrait augmenter l’ampleur du commerce mondial à 2,5 trillions de dollars américains, en l’espace de dix ans. C’est une contribution importante à la globalisation. Avant la crise financière globale, les taux de croissance du commerce était deux fois plus important que ceux de l’économie mondiale. Après la crise, ils étaient inférieurs. L’initiative, que nous prônons, ne peut que favoriser le commerce. Elle attirera des accords de libre-échange et favorisera les investissements dans les infrastructures et dans d’autres projets. Les liens créent la croissance commerciale. Ces liens infrastructurels sont un modèle nouveau pour la globalisation. Ils pourront stimuler deux ou trois fois plus l’économie mondiale que le simple artifice consistant à abandonner les tarifs.

Q.: Ce « projet du siècle » qu’est l’initiative BR semble plutôt taillé à la mesure des grands consortiums ou des entreprises étatisées. En Europe centrale, ce sont 20 .000 petites et moyennes entreprises qui forment l’épine dorsale de l’économie. Ces entreprises sont indépendantes et ne partagent pas le pessimisme de leurs gouvernements et des médias. Mais elles pourront éprouver des difficultés à se joindre à cet immense projet. Que proposez-vous pour encourager les petites et moyennes entreprises d’Europe centrale à résoudre leurs problèmes, à sortir de l’enlisement favorisé par les politiques et les médias ?

WY : Exact : les PPP (Public and Private Partnership), c’est-à-dire les grandes entreprises et les entreprises d’Etat y joueront des rôles moteurs. Mais Chinarail Express vise à inclure les petites et moyennes entreprises dans l’initiative BR. Voici comment pourraient se dérouler les choses : les grandes entreprises et les entreprises d’Etat vont dans un premier temps développer les infrastructures ; ensuite viennent les corridors économiques reliant les zones industrialisées. C’est là que les petites et moyennes entreprises vont découvrir mille et une possibilités.

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Q.: Quel danger le terrorisme peut-il représenter pour l’initiative BR ?

WY : Les autorités chinoises suivent la question avec toute l’attention voulue : comment, se demandent-elles, les liens de communications nouveaux pourront-ils favoriser les déplacements des terroristes en direction de la Chine. A court terme, le danger est de voir s’infiltrer des éléments indésirables via les corridors. Il faudra instaurer des contrôles d’identité pour freiner ces infiltrations. Mais, à long terme, l’exploitation d’infrastructures modernes et l’amélioration des communications contribueront à la sécurité de tous et faciliteront la lutte contre le terrorisme.

(entretien paru dans « zur Zeit », Vienne, n°26/2017, http://www.zurzeit.at – propos recueillis par Paul F. Raichmann).

Le Professeur Wang Yiwei est considéré en Chine comme l’un des principaux experts des nouvelles « Routes de la Soie », si bien qu’il y a récolté le sobriquet de « Mr. Belt & Road ». Il enseigne à l’école chinoise des hautes études internationales et est le directeur de l’institut des relations internationales ainsi que du Centre des études européennes. Il était auparavant diplomate de la mission chinoise auprès de l’UE (2008-2011) et professeur au centre des études américaines à l’Université Fudan (2001-2008).  

dimanche, 13 août 2017

«Le patriotisme économique partout en vigueur... sauf en Europe !»

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«Le patriotisme économique partout en vigueur... sauf en Europe !»

Par Eric Delbecque

Ex: http://www.lefigaro.fr/vox

FIGAROVOX/TRIBUNE - La question du «Made in France» a été au coeur des débats des primaires, à droite et à gauche. Eric Delbecque regrette que les pays européens, au nom du libre-échange, refusent le patriotisme économique que pratiquent pourtant Washington, Pékin ou Moscou.

Eric Delbecque est président de l'Association pour la compétitivité et la sécurité économique (ACSE) et directeur du département intelligence stratégique de SIFARIS. Avec Christian Harbulot, il vient de publier L'impuissance française: une idéologie? (éd. Uppr, 2016).

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En dépit du résultat du premier tour, la primaire de la gauche a de nouveau projeté de la lumière sur la thématique du patriotisme économique, en particulier à travers la promotion du «made in France» par Arnaud Montebourg. Le sujet est capital et il est essentiel d'en débattre. Toutefois, il apparaît assez clairement que l'on continue à se tromper d'approche, chez les commentateurs comme au sein de la classe politique. Nombreux sont ceux qui persistent à associer «patriotisme économique» et «protectionnisme». Cette confusion fausse l'ensemble de l'argumentation autour d'une formule globalement travestie. Le patriotisme économique n'est ni un nationalisme économique, ni un repli frileux derrière nos frontières.

Correctement entendu, il est une autre manière d'appeler à un retour du politique dans la sphère économique. Il revendique une stratégie nationale en matière de développement, une vision de notre futur industriel (travaillé en profondeur par l'ère digitale) et une implication publique intense dans la conquête de nouveaux marchés. La France et l'Europe sont loin du compte en la matière.

Il suffit d'observer la machine d'assaut économique de l'Oncle Sam pour s'en convaincre. En premier lieu, ce dernier sélectionne drastiquement ses partenaires étrangers. A cette fin, les Etats-Unis créèrent le CFIUS (Committee on foreign investment in the United States: comité pour l'investissement étranger aux Etats-Unis). Et l'administration américaine ne se prive pas de l'utiliser, ou plutôt de faire comprendre aux investisseurs étrangers que cette menace plane sur eux. Ils sont donc fortement portés à la négociation… A travers cette structure et le texte de l'Exon-Florio (amendement au Defense Production Act de 1950, adopté en 1988), Washington pratique une politique que l'Union européenne ne peut même pas envisager: imposer un certain nombre d'administrateurs de nationalité américaine ou encore exiger que le choix de la stratégie de l'entreprise rachetée échappe partiellement ou totalement aux investisseurs étrangers. D'un point de vue plus offensif, les Américains mènent une véritable diplomatie économique (depuis l'ère Clinton) visant à imposer des groupes portant la bannière étoilée dans les pays «alliés» ou «amis», ceci en utilisant toutes les ressources disponibles de l'administration, y compris des services de renseignement. La Chine fait exactement la même chose.

Notre continent, lui, joue les bons élèves de l'orthodoxie libérale (que n'aurait certainement pas validé Adam Smith). Le patriotisme économique - tel que la France peut le concevoir en restant fidèle à ses valeurs - milite pour la réciprocité dans les relations d'échange de biens et de services entre les nations. Bref, il faut se battre à armes égales, et pas avec un bras attaché dans le dos. Cette inconfortable posture résume pourtant notre situation. Alors que les Etats-Unis, la Chine ou la Russie mettent en œuvre de véritables dispositifs d'accroissement de puissance économique, nous nous accrochons à l'orthodoxie libre-échangiste. L'Hexagone, en deux décennies, n'a toujours pas réussi à construire une politique publique d'intelligence économique (c'est-à-dire de compétitivité et de sécurité économique) à la hauteur des défis qui se posent à nous.

Le problème vient du fait que l'Union européenne jouent les intégristes du droit de la concurrence, alors que les autres nations pensent d'abord à maximiser leur prospérité, même si cela implique de fouler au pied les principes de base du libéralisme. D'une certaine manière, Donald Trump explicite la philosophie des Américains, y compris celle des Démocrates: «Acheter américain, embaucher américain».

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Certes, notre pays a mis en place un premier dispositif entre 2004 et 2005 afin de fournir au gouvernement l'outil juridique pour autoriser ou refuser les investissements de groupes étrangers dans la défense et quelques autres secteurs stratégiques. Il fut complété par Arnaud Montebourg avec un décret permettant d'étendre cette possibilité aux secteurs de l'énergie, des transports, de l'eau, de la santé et des télécoms. Mais c'est la volonté qui nous manque, pas les outils juridiques. De surcroît, à l'exception des louables efforts législatifs du ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas (à l'origine de travaux importants sur cette question lorsqu'il présidait la Commission des lois), et de ceux - opérationnels - de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, il faut bien constater que nos gouvernants n'ont pas la moindre petite idée de ce que signifie et implique une authentique stratégie de diplomatie économique, fondée sur une alliance étroite entre le public et le privé (au bénéfice de l'emploi, des PME, et pas exclusivement à celui des grands actionnaires).

Nos élites jugent la nation obsolète, comment pourraient-elles sérieusement concevoir une véritable doctrine en matière de patriotisme économique, et ensuite l'appliquer? Il faudrait affronter Bruxelles, remettre en cause certains dogmes de la «mondialisation heureuse», imaginer une politique économique qui ne sombre pas dans un protectionnisme idiot tout en refusant la mise à mort de nos industries, bref, il faudrait déployer une vision de l'avenir égale en créativité et courage politique à celle dont fit preuve le Général de Gaulle en son temps. Vaste programme!

samedi, 12 août 2017

La Iniciativa Minerva, o cómo provocar una guerra civil «científicamente» calculada

 
Ex: http://www.elespiadigital.com
 
Un reciente estudio establece que la derrota de Hillary Clinton se debió en gran parte a que los votantes de la clase trabajadora en las zonas más pobres y con más número de bajas en las guerras de Irak y Afganistán no apoyaron al Partido Demócrata, al que identificaron como el principal partido de la guerra y el militarismo. Así, se confirmó la afirmación realizada desde esta columna, según la cual el público latinoamericano de países vasallos creía erróneamente que Hillary Clinton y Barack Obama eran adalides de la paz, desconociendo la deportación de más de tres millones de inmigrantes y confiando en su segura elección.

Cabe confirmar que la manipulación mediática se recrea con análisis metodológico para descubrir herramientas de control del comportamiento humano, y el Pentágono ha utilizado a los científicos sociales desde hace décadas con el fin de ejercer presión o domesticación. En ese sentido, se ha creado el programa Minerva para neutralizar el descontento social mundial causado por los diversos problemas sociopolíticos vigentes y agudizados por las élites bélicas.

Minerva es una iniciativa de investigación del Departamento de Defensa de EE.UU. que financia con millones de dólares a universidades para modelar la dinámica, los riesgos y puntos de inflexión de los disturbios civiles a gran escala en el planeta bajo la supervisión de agencias militares propias. Está diseñado para desarrollar «ideas de guerra combativas relevantes, inmediatas y a largo plazo», que sean útiles a altos funcionarios y tomadores de decisiones en «la comunidad política de defensa», y para informar a los «comandos combatientes» de su operatividad.

Este trabajo estratégico posee cuatro puntos básicos:

  1. conocer los críticos del régimen estadounidense para identificar probables terroristas;
  2. seleccionar en las universidades de países insumisos a líderes destacados con el fin de involucrarlos ideológicamente;
  3. emplear la ciencia para descubrir leyes y procesos asociados a la desestabilización social;
  4. conocer técnicas de falsificación aplicada a las redes y crear escenarios ficticios.

Así, el estudio selecciona líderes potenciales que se integren decididamente a grupos violentos o terroristas, similares a Daesh o Al Qaeda, que no trepiden en matar, quemar, acosar a la autoridad legítima, basados en la estructura emocional de las personas (odio fundamentalmente), por sobre la razón. Asimismo, se vincula a las universidades donde se coopta dirigentes que coadyuven en procesos de movilización para desestabilizar gobiernos no afectos a USA.

Una meta es mejorar la comprensión básica del Departamento de Defensa sobre las fuerzas sociales, culturales, conductuales y políticas, en países y regiones de importancia para EE.UU. Entre los proyectos adjudicados para el período 2014-2017 se encuentra un estudio dirigido por la Universidad de Cornell, gestionado por la Oficina de Investigación Científica de la Fuerza Aérea de los EE.UU., que tiene como objetivo desarrollar un modelo empírico «de la dinámica de la movilización de los movimientos sociales» y de la «la masa crítica» de ‘contagios sociales’ mediante el estudio de sus «huellas digitales». En cuanto a las redes y páginas virtuales, los mensajes y conversaciones de Twitter se examinarán para identificar a individuos movilizados que puedan generar un ‘contagio social’.

El año pasado, la Iniciativa Minerva financió un proyecto para determinar quién y por qué no se convierte en un terrorista, donde se involucra a las «causas radicales» promovidas por ONGs pacíficas: para el Departamento de Defensa, los movimientos de protesta, de cambio social y el activismo en diferentes partes del mundo son una amenaza a la seguridad nacional de EE.UU. Este año, la Universidad de Washington y la Oficina de Investigación del Ejército de los EE.UU. tratarán de descubrir el origen, características, condiciones y consecuencias de los movimientos dirigidos a cambios políticos y económicos a gran escala, abarcando 58 países en total.

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Los profesores universitarios David Price y James Petras coinciden en que existe una militarización de las ciencias sociales, financiando investigaciones vinculadas a las operaciones de contrainsurgencia del Pentágono por Minerva y estudiando las emociones para avivar o sofocar movimientos de base con motivaciones ideológicas. Complementa esta política la infiltración de agentes encubiertos en Internet para manipular, engañar y destruir reputaciones, comprometiendo la integridad de la propia Internet.

En conclusión, ciudadanos que desconfíen de un régimen neoliberal son agresores o violentos potenciales que deben ser controlados antes que comiencen a «subvertir» la sociedad.

Contrasta esta posición oficial con la hipocresía demostrada en el caso de Venezuela, donde el régimen estadounidense alienta a los grupos violentos a derrocar un gobierno que no se inclina a sus deseos ni rinde pleitesía.

Si la «radicalización de la desobediencia civil» ocurriese en las calles de Washington, con armas letales caseras y un discurso golpista, serían inmediatamente calificados como terroristas. En Estados Unidos, cualquier manifestante que desobedece la ley o intente protestar sin permiso enfrenta la detención y cargos penales. Si usara armas contra las fuerzas estatales o un discurso violento contra el Gobierno o el presidente, pagaría con muchos años de prisión. Si asesinara un policía, la muerte sería su condena.

Finalmente, es factible predecir que estos estudios no serán capaces de prevenir todos los efectos internos que sucederán en Estados Unidos, ni los externos, ya que el objetivo no es comprender lo que sucede y enmendar los errores, sino controlar y reprimir para continuar con sus intereses erróneos, falibles, interventores. Sólo la investigación para acrecentar la paz y la felicidad social debe ser el principio de la ciencia como herramienta analítica.

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El MI6 repliega su dispositivo organizador de «primaveras árabes»

Ante el fracaso de la llamada «primavera árabe», el MI6 está replegando sus hombres. Elaborado en 2004, por sir James Craig, ese proyecto debía reproducir la «Revuelta árabe» que Lawrence de Arabia organizó en el pasado contra el Imperio Otomano.

Durante la Primera Guerra Mundial, Thomas Lawrence –el célebre «Lawrence de Arabia»– prometió a los árabes que serían libres si lograban derrocar la colonización otomana, finalmente reemplazada por la colonización británica.

Pero la «primavera árabe» se concibió en contra de Irán y su objetivo era instalar en el poder, en los países del Medio Oriente ampliado o Gran Medio Oriente, a la Hermandad Musulmana, como correa de transmisión del imperialismo anglosajón.

Uno de los principales agentes al servicio de ese programa, Angus McKee (ver foto), fue nombrado encargado de negocios en la embajada del Reino Unido en Siria, en diciembre de 2011. Cuando Londres decretó el cierre de la embajada, Angus McKee siguió ejerciendo las mismas funciones y bajo la misma cobertura, pero desde Beirut. En marzo de 2012 fue nombrado cónsul en el Kurdistán iraquí. Ahora, el MI6 acaba de llevárselo de regreso a Londres.

jeudi, 10 août 2017

«L’application extraterritoriale de lois américaines est incontestablement une violation du droit international»

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«L’application extraterritoriale de lois américaines est incontestablement une violation du droit international»

par Alfred de Zayas*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Il est compréhensible que l’Allemagne et la France s’indignent des sanctions des Etats-Unis à l’égard de la Russie, car cette fois, il ne s’agit pas seulement de «morale», c’est-à-dire de la morale néolibérale, ou de l’intégrité territoriale de l’Ukraine ou de l’«autodétermination» du peuple de la Crimée mais de l’industrie américaine, du commerce et donc de beaucoup d’argent. Si les sanctions américaines entrent en vigueur en tant que telles, elles violent bien évidemment le droit international et sont incompatibles avec le droit international coutumier, le libre-échange, la Charte des Nations Unies, les dispositions de l’Organisation mondiale du commerce et plusieurs résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies, notamment la Résolution 2625.


Hélas, le président américain vient de signer la loi du Congrès américain et n’a pas osé opposer son veto. En effet, le Congrès américain l’a humilié avec un vote qui, concrètement, lui enlève sa compétence constitutionnelle pour gérer la politique extérieure des Etats-Unis. C’est pourquoi les responsables politiques européens doivent se mettre d’accord sur un «plan B», et prendre des mesures de rétorsion.


On se rend compte que les sanctions sont très bénéfiques aux sociétés américaines et très préjudiciables aux sociétés européennes, notamment aux entreprises allemandes et européennes en relation avec les réseaux de gazoduc, etc. A ces préoccupations économiques et commerciales, s’ajoute le fait que l’application extraterritoriale de lois américaines viole incontestablement le droit international ce qu’une juridiction internationale constaterait rapidement. Il faut s’adresser aux diverses instances de l’ONU – entre autres à la Cour internationale de justice de La Haye – tant dans le domaine de sa compétence à trouver des réponses aux litiges internationaux que dans celui relevant de sa fonction d’établir des expertises juridiques. Il est également possible de s’adresser à la Cour d’arbitrage permanente aussi à La Haye, à l’Organisation mondiale du commerce à Genève, etc.


En outre, s’y ajoutent de sérieux problèmes relevant des principes des droits de l’homme. En 2000 déjà, l’ONU a condamné toutes sanctions unilatérales dans un long rapport de l’ancienne Commission des droits de l’homme. Depuis 2014, il existe un Rapporteur spécial des Nations Unies pour les sanctions unilatérales, M. Idriss Jazairy, ayant mis en évidence les conséquences relevant des droits de l’homme dans plusieurs rapports. Il ne s’agit non seulement de violations du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, mais aussi d’articles de la Convention européenne des droits de l’homme.


Par ailleurs, les sanctions américaines n’ont aucune légitimité. Où sont les «preuves» de la violation du droit international par la Russie pouvant justifier ce type de sanctions? En réalité, les sanctions constituent un prétexte, une mascarade pour imposer les intérêts économiques des Etats-Unis. Il ne suffit pas d’affirmer la souveraineté et l’autodétermination des Etats européens, il faut également les défendre activement.    •

*    Alfred de Zayas est Expert indépendant des Nations Unies pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable.
Ce texte correspond à son opinion personnelle.

Le BRICS est loin d'être mort

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Le BRICS est loin d'être mort

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous étions de ceux qui regrettaient l'apparente mise en sommeil du BRICS depuis quelques mois. Cette structure est de première importance pour contrer l'influence du dollar et des intérêts américains dans les cinq importants pays concernés, Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.

 Mais des tensions étaient apparues, que nous avons relatées, entre certains de ses membres, la confrontation entre l'Inde et la Chine au Tibet (Doklam standoff) pouvant être la plus ravageuse. Plus généralement les projets chinois de Nouvelle Route de la Soie inquiètent l'Inde et dans une certaine mesure la Russie. Elles y voient une porte ouverte aux importations chinoises, qui ne fonctionnera pas dans le sens de leurs exportations vers la Chine.

Par ailleurs, le Brésil est redevenu une quasi colonie américaine avec le renversement des président(e) Lula et Roussef sous l'influence de ceux des intérêts brésiliens acquis depuis toujours à Wall Street et Washington.

Enfin, la Nouvelle Banque de Développement, lancée par le Brics il y a deux ans, n'a jamais recueilli suffisamment d'épargne en monnaie chinoise (renminbi) ou en rouble pour concurrencer les dollars de la Banque Mondiale.

Cependant, en coulisse, des négociations se sont poursuivies entre les membres du BRICS pour continuer à progresser dans une coopération où chacun trouvera son intérêt. C'est ce que vient de montrer la réunion à Shanghai des ministres du commerce des cinq pays.Voir http://french.china.org.cn/business/txt/2017-08/01/content_41329445.htm. Ils ont convenu de s'accorder sur un ambitieux programme de coopération en matière d'investissement, de commerce, de protection de la propriété industrielle. Le ministre du commerce chinois Zhong Shan, le premier intéressé, évidemment, a parlé d'un “franc succès” . La coopération en matière d'investissement entre la Chine et le Brésil, décidée malgré les oppositions américaines, en a été la preuve la plus visible.

Mais Zhong Shan a fait l'unanimité en promettant que la Chine s'ouvrirait dorénavant aux importations des autres membres du BRICS vers son marché de consommation. Restera évidemment à voir ce qu'il en sera effectivement. On notera que ces importations la dernière année auraient augmenté de quelques 35% .

Les pays membres de la zone dollar, dont en premier lieu l'Europe, auraient intérêt à se méfier.. Chaque membre du BRICS exerce une influence prépondérante dans des zones spécifiques d'influence : la Russie en Eurasie, le Brésil au Mercosur, l'Inde dans la South Asian Association for Regional Cooperation, l'Afrique du Sud dans la South African Development Community. La Russie et l'Inde sont par ailleurs membres actifs, avec la Chine, de l'Organisation de Coopération de Shanghaï. Nécessairement, les Etats européens, en premier lieu l'Allemagne et dans une certaine mesure la France,, ne voudraient pas être exclus du vaste ensemble en train de se mettre en place.

Les « sanctions » que veulent imposer les Etats-Unis aux pays coopérant en dollars avec la Russie et dans une certaine mesure la Chine, ne feront que précipiter la mise en place d'un nouvel étalon de change, probablement un mix entre le rouble et le renminbi.

Jean Paul Baquiast

dimanche, 06 août 2017

Dr. Gert R. Polli : l’Allemagne entre les fronts

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Bernd Kallina

Dr. Gert R. Polli : l’Allemagne entre les fronts

« De facto, l’Allemagne est un pays occupé » - Bilan critique de l’architecture sécuritaire de l’Allemagne

Le moment où est paru ce livre du Dr. Polli ne pouvait être meilleur. Son titre est déjà révélateur : « Deutschland zwischen den Fronten – Wie Europa zum Spielball von Politik und Geheimdiensten wird » (= L’Allemagne entre les fronts – Comment l’Europe est devenue le jouet du monde politique et des services secrets »). Cet ouvrage récent est dû à la plume du Dr. Gert R. Polli, ancien chef du Bureau fédéral autrichien pour la protection de la constitution et pour la lutte contre le terrorisme (le « BTV »). Déjà le titre fait allusion à un vieux problème, celui de la politique de sécurité nationale en Allemagne. Ce pays se trouve au beau milieu de l’Europe, ce qui rend l’organisation de sa sécurité plus difficile qu’ailleurs, soit dans les pays qui bénéficient d’une situation géographique plus favorable.

Cependant, on peut imaginer qu’une situation plus précaire, comme celle de l’Allemagne en matière de sécurité nationale, puisse être compensée par le recrutement d’un personnel professionnel et très qualifié dans la sphère politique et dans l’appareil d’Etat garantissant la sécurité du pays. Du moins si la volonté et la capacité y sont. L’auteur tire toutefois un bilan négatif dans son analyse très minutieuse du problème que pose la sécurité nationale allemande. Ce bilan fera grincer des dents. Car la thèse principale de Polli, dans ce livre, est la suivante : « L’Allemagne, aujourd’hui encore, demeure de facto un pays occupé ».

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Ce sont effectivement les retombées de l’histoire de l’occupation du territoire allemand par les Alliés occidentaux qui sont à l’origine de la situation insolite de l’Allemagne en matière de sécurité nationale. C’est là aussi, ajoute Polli, le noyau des faiblesses que présente aujourd’hui l’appareil sécuritaire allemand. Cette situation a fait que les responsables de la sécurité nationale allemande ont toujours été inconditionnellement atlantistes. Les politiques allemands ont été séduits par l’américano-atlantisme pendant des générations ; ils ont fermé les yeux sur l’évidence, sur le fait que ce partenariat atlantiste en matière de sécurité a été utilisé et exploité à fond par les Etats-Unis pour espionner et contrôler l’Allemagne de fond en comble. Si l’on met cette dépendance en relation avec l’espionnage économique, dont l’Allemagne est victime depuis des décennies à cause des menées des services américains et britanniques, les dommages encourus par le pays sont de l’ordre de 50 milliards d’euro par an !

Cette situation aberrante et scandaleuse, Polli la décrit avec minutie d’autant plus qu’il ressort de cette description les mécanismes de coopération entre la NSA et les autorités allemandes, où ces dernières sont techniquement incapables de repérer cet espionnage économique. Elles n’ont pas davantage la volonté de se défendre. Dans un entretien accordé à la Preussische Allgemeine Zeitung de Hambourg, Polli déclare : « C’est ainsi que l’on peut expliquer que pendant plus d’une décennie les moteurs de recherches américains ont pu introduire des mots-clés dans le système du Bundesnarichtendienst (BND – Service fédéral du renseignement) qui, ultérieurement, se sont montrés très nocifs pour les intérêts allemands ».

On ne s’étonnera pas dès lors que, pour des motifs bassement électoralistes, le gouvernement de Madame Merkel a tout tenté pour occulter les faits révélés par Polli avant les élections de septembre 2017. En effet, les reproches que l’on peut adresser à ce gouvernement (et à ses prédécesseurs) ne sont nullement réfutables : les élites politiques en place ont négligé, pendant des décennies, de lutter contre l’espionnage systématique qui frappait le pays en prenant des mesures adéquates et efficaces.

En conclusion : si le gouvernement fédéral allemand garde le silence sur la situation décrite par Polli, pour ne pas être mis sur la sellette ou être cloué au pilori, à cause de ses négligences et de ses erreurs, ce ne doit pas être une raison pour l’opposition de se taire. Au contraire : le livre de Polli devrait être un manuel pour l’opposition nationale au gouvernement de la coalition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates de Berlin. Il devrait permettre aux opposants constructifs de poser des questions embarrassantes avant même qu’ils n’accèdent à la nouvelle Diète fédérale. Si cette opposition nationale n’en prend pas l’initiative, qui donc la prendra ?

Bernd KALLINA.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°29-30, 2017 – http://www.zurzeit.at ).

mardi, 01 août 2017

Dissemination, migration and geoconstructivism in XXI. Century

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Dissemination, migration and geoconstructivism in XXI. Century

Memory speech by Jure Georges Vujic, director of Institute for geopolitics and strategic research, Zagreb

At internation conference  “ Europe and Migration in the 21st Century“ Zagreb, Croatia, 11-12.05.2017

The contemporary migration phenomenon is too often analysed and viewed as a sui generis phenomenon through the security and humanitarian optic. However, since I engage in geopolitics, my exposition will attempt to view migration flows as a means, object or factor of power, or a correlative interaction between political power and a certain indigenous population and migrating population in a given space and in a certain social context and time.

Bio-politics and contemporary migration

It is well known to everyone - the papers by sociologist Michel Foucault on this subject are attached - that political power is also a kind of bio-power or power over bodies through controlling and managing the population. [1] It is often a matter of biopolitics practiced not only on human communities, but also on the social environment, conditions of life, health of a nation, demography, on birth-rate and on age. Considering that biopolitics does not deal with the classical power that is practiced on a confined territory, but the one that is practiced on populations, it is clear that migration, migration flows on a global level became the means for a new form of geoengineering.

Geoconstructivism is applied social engineering to peoples, states and geographies, or to the geopolitics that can rightfully be called geo-engineering. Social engineering is a method of social management that treats society as an object that needs to be controlled, formatted, constantly modelled, and managed, as in informatics or genetics. It is about modifying and mechanizing the natural and organic development of society for political and economic purposes. It is about eugenics transposed into the area of ​​social control and cybernetic manipulation. The social engineering with a scientific base in the cybernetic works by Norbert Wiener, Kurt Lewin, Pavlov, Skinner, Albert Bandura, Gregory Bateson, today is the usual practice of the working and economic world, the world of consulting, management, military intelligence and information technology. Contemporary neoliberal capitalism and financial oligarchy are artfully using social engineering methods today, like Edward Bernay, Milton Friedman (shock strategy), and Zbigniew Brzezinski (Tittytainement strategy) to expand their financial and economic sphere. In the field of geopolitics, the same approach to manipulation, modelling and formulation is applied to a certain strategic, strong geoenergy area in which peoples, cultures, identities, boundaries are just objects and elements to reshuffle and compose "higher" interests and plans, so it is no wonder that the results of such geoconstructivist figments are the emergence of inter-confessional and inter-ethnic conflicts and new wars, and the emergence of hybrid unstable artificial quasi-state entities or protectorates.

The key strategy of contemporary social engineering is the shock testing strategy, shock testing as a complementary method of the shock strategy of the capitalism. It is all about inducing social and economic shocks (disturbances, destabilization) without the same shocks destabilizing those who have conceived such a strategy. In order for such a strategy to succeed, it is necessary to pursue systematic social de-solidarization by creating a variety of mental and social types of apartheid, fragmentation processes, dislocated spaces, so that the richer classes could continue to get richer at the expense of the poorer marginalized classes, without major social disturbances. In the field of geopolitical engineering, the same shock strategy is being pursued by spreading induced chaos, ethnic-religious division and fragmentation, deconstruction of stable state structures, spread of fear and false alarming information (info war) through psychological warfare operations, etc ...

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It is the reign of constructive chaos; Joseph Schumpeter spoke of the survival and evolution of modern capitalism in the form of creative destruction. All of today's geopolitical conflicts and wars from Central Asia through Africa to the Middle East are a product of geoconstructivism that through destruction and chaos seeks to maintain and expand the global hegemony of market capitalism and liberal democracy. It is the reign of constructive chaos

From geoconstructivism to geo-engineering

Geoconstructivism has its roots in the enlightenment and rationalist aspirations in the 18th century, which held that societies and states can be mechanically and constructivistically built, transformed and artificially deconstructed. The mechanistic perception of the world and societies that can be constructed, dismantled and transformed like Lego bricks, derives from the constructivist epistemology. Consequently, geoconstructivism as a concept is the transposition of the thesis of constructivist philosophy in the geopolitical field. Namely, in line with the geopolitical works by Saul Cohen, the great powerful geostrategic economic world regions, certain regional and world sovereigns seek to formulate, in the form of a mechanistic and artificial geoconstructivist approach, the regrouping of certain central powerful world regions within the framework of a new geopolitical regional whole, to control the resources or stabilize grey zones or peripheral unstable chaotic "rimland" of Brzezinski's "chessboard", quite particularly in the regions of Central Asia and the Middle East. In this context, these regions have been transformed into a large experimental geopolitical laboratory in which geographic and geoeconomic parcelization and division in the service of geoenergy networks is being implemented without taking into account the living and natural parameters of political geography of space, relations and influence of cultural environment, articulation between territorially specific morphogenesis and ethno genesis, and the specifics of local national powers. For this reason, such experimental geoconstructivism will inevitably meet with certain religious, national, ethnic or other resistance because it is mechanistic-constructivist in its nature and it does not respect organic-historical continuums and natural-temporal spatial categories, which in the context of the Middle East certainly spells a period of new clashes and geopolitical turbulences.

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Population and migration of substitution

In the field of demographic science, migration of substitution is a necessary and encouraged ("induced") migration to allow a society, a national community to achieve a more favourable structural demographic, economic or social target. Such migrations are often legitimized with the argument of the demographic aging of the population or active population fit for work. This, generally, involves demographic projections that, however, should not be seen as official mandatory recommendations or requirements. From the scientific aspect, migration of substitution can take different forms depending on demographic projections: "migration of minimum substitution" and "migration of constant permanent substitution". Such a migration model can thus be a very effective weapon in controlling and managing populations, especially as a means of geo-engineering, depending on where the migrations start from and in what directions they move (and in what numbers) and what kind of migration policies (restrictive or liberal ) they fit in. In the former case, it is a minimum migration without surplus to achieve the demographic target: for example, a controlled migration that should prevent the demographic decline and aging of the population (in Quebec), while in the latter case it is a migration of the constant migration rate that is permanent throughout the given Demographic projection periods

That the migration phenomenon can be instrumentalized to encourage the demographic substitution of the indigenous population speaks for the claim of demographic expert Michele Tribalat who points out how "the convergence of the increase of the young people of foreign origin and the decline of the young population of indigenous origin opens the way to the process of demographic substitution." This phenomenon of democratic substitution is evident with the change of demographic configuration and structure in western European societies: in the cities where the periphery is dominated by ethnic immigrant enclaves, with the phenomenon of urban segregation and secession, the introduction and application of urban micro-levels of ethnic-religious law (Islamic Sharia Law) which is in contradiction with the law of the receiving country.

It is worth mentioning the demographic and immigration projections of the Bilderberg Group,  which sets as its global goal the freedom of immigration and emigration, as well as the limitation of state sovereignty through the transfer of the state authority to a supranational body (UN). In the 1993 report of the Trilateral Commission ("International Migration Challenges in a New Era") it is clearly stated that "Europe should become land of immigration and promote integration of immigrants by promoting public debate to create a general democratic consensus. It is also indicative that they keep statistics based on the "ethnic key" otherwise prohibited as statistical methods in Western Europe.

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To address such demographic dysfunction, the UN  in their report about "migration of substitution" (UN Population Fund) have proposed migration of substitution as a solution, a planned immigration to Europe that should replace the aging and declining indigenous population with the young migrant workforce from the Third World.

It should not be forgotten that the international bodies and the global financial and economic decision-making centres are thinking only in quantitative terms, in figures and added values; Population structure, cultural identities and differences are thought and treated only in economic terms and must serve the imperatives and de-regulative dynamics of the unified global market. Thus, it must be remembered that the United Nations openly speak of  migrations of substitution. For example, the Population Division of the Department of Economic and Social Affairs published a report entitled Migration of substitution: Is it a Solution to Declining and Aging Populations? The concept of migration of substitution corresponds to the international migration that a country would need to avoid the decline and aging of the population resulting from low fertility and mortality rates. In each case, different scenarios are considered for the period 1995-2050, highlighting the impact that different levels of immigration would have on the size and aging of the population.


Post-nationality and "Dissemi-Nation" migratory

Yet, despite the failure of integrationist policies and the model of multiculturalism, there is every reason to believe that for decades people have been conditioned and prepared to think in terms of post-nationality, migration management and humanitarian migratory disaster, cultural and identity migratory hybridization. This post-national discourse is now reactivated for geopolitical and social engineering purposes, drawing on its sources in the classical post-colonial discourse cherished by Frantz Fanon and Edward Said, who  in the 1960s -1970 attacked the modes of perception and the representations of which the colonized were the object. Indeed, under the influence of post-structuralist, neo-Marxist and deconstructivist thought, the most famous of which are Foucault, Derrida and Deleuze (the famous French theory which, under the name of French theory, would considerably influence the university elites of American scholars through cultural studies and subaltern studies), the globalist Atlantic elites in Europe participated to a great extent in the legitimization of the post-national and pro-migratory discourse.

The ambient mode of post-nationality, the apology of the beneficial virtues of mixing and cultural hybridizations have profoundly altered the relationship and perception of the role of the frontier in the Western mind, whose function of limit and separation has been systematically denigrated, in favour of the conception "border contact", place of hybridization and exchanges and cultural encounters. This irenic state of mind explains the irresponsible declarations of the European elites in the face of the massive migratory wave who from the register of human rights and humanitarian law wielded the imperative to welcome immigrants who were crossing over through the Channel Tunnel or trampled down border protection barriers. This attitude, which all too often forgets that the majority of migratory flows have essentially economic, social and pecuniary causes and motivations, also explains the dominant will to discredit, even demonize, the proposals of reinforcement and control at the borders by lambasting "Fortress Europe", with wall construction projects in Hungary being labelled as segregationist models.

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The globalist and post-national discourse corroborated by the guilty mind of post-colonialism believes that the nation, as a reference to national and historical identity, would be an obsolete entity, an inadequate and historically consumed territorial category, substituted by new cross-territorial, hybrid and fluid constructions with ill-defined contours. Migratory dissemination and dispersal on a global scale would spearhead this nation's liquidation, as an ethnic and linguistic entity, a vector of national and historical identity. The proliferation, dispersal and export of large masses of non-European migrants resemble a process of migratory dissemination, which in the long run could well destabilize what still remains of the old European nations, with the migratory play of the strategy of the "Great Replacement" evoked by Renaud Camus. Massive migratory dissemination would then be a weapon of internal and massive decimation of the nation.

Notes

Norbert Wiener, Cybernetics: Or Control and Communication in the Animal and the Machine. Paris, (Hermann & Cie) & Camb. Mass, 1948.

Renaud Camus, Le Changement de peuple, chez l'auteur (2013), Le grand remplacement, Broche, 2011.

Joseph A. Schumpeter. Capitalism, Socialism and Democracy (New York: Harper, 1975)

  1. Shaw; "Postnational constitutionalism in the European Union"; Journal of European Policy (1999)

Michele Tribalat. Les Yeux grands fermés : L'Immigration en France, Paris, Denoël, mars 2010.

François Cusset, French Theory: Foucault, Derrida, Deleuze, & Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux États-Unis, éd. La Découverte, Paris, 2003.

Joseph Turow, Media Today: An Introduction to Mass Communication. (New York, New York: Routledge, 2011).

Larry Tye, The Father of Spin: Edward L. Bernays and The Birth of Public Relations. (Picador, 2002)

Roberto Esposito (2008). Bios: Biopolitics and Philosophy. U of Minnesota Press.

Michel Foucault: Security, Territory, Population, Editors: Davidson, Arnold I. 2007.

Michael Hardt and Antonio Negri (2005). Multitude: War and Democracy in the Age of Empire. Hamish Hamilton.

***

Organisation : Centre for Croatian Diaspora Studies, Zagreb

Institute for Migration and Ethnic Studies, Zagreb

Croatian Institute of Social Sciences Ivo Pilar, Zagreb,

IMIN

Topics and panels:

The Impact of Syrian Refugees on the Turkish Economy

Oğuz Esen - Turkey / Izmir university of economics

(Un) belonging and Identity: Turks in Germany

Gul Ozyegin - USA/ College of William and Mary

Attitudes Towards Immigrants Among Youth in Sweden

Beint Magnus Aamodt Bentsen - Sweden / Malmö University

Should I stay or should I leave? Latvian and Romanian Youth in Sweden.

Carolina Adolfsson - Sweden / Malmö University

Climate Change Fuel Conflict, Poverty, Migration and Lack of Development- Managing the Unavoidable

Natthani Santini - University of York, UK

Sandeep Roy - Department of Psychology, University of North Texas

Cultural Component of Migrants Living in the Volga Federal District of the Russian Federation

Almaz Choloian - Volga Migration Center, Russia

The Role of the Host Local Population in the Process of Migrants’ Adaptation

Vsevolod Konstantinov - Penza State University, Russia

Exploring transnational entrepreneurship among Albanian migrants and returnees

Joniada Barjaba - University of Sussex, UK

Migration and dual city. Some basis for the study of the ambivalent dynamics of immigrants’ social inclusion - exclusion in European

Kayamba Tshitshi Ndouba - Universidad Internacional de la Rioja- UNIR, Spain